Premier film regardé pour cette année 2015 (et premier film critiqué sur le site en prime) Délivre-nous du mal est un thriller fantastique franchement pas mauvais, assez prenant et à l'ambiance pesante. Malheureusement, quelques défauts entachent ce film à commencer par sa longueur : on est face à un film de presque deux heures et dans ce genre, c'est plutôt long. Certains passages sont assez trainants (en particulier tout ceux parlant de religion, mais je reviendrai là-dessus plus tard) et il faut une bonne demi-heure pour que le film se lance vraiment. Mais assez paradoxalement, cela fait l'une des forces du film : cette lenteur permet de développer l'ambiance pesante et oppressante ainsi que le personnage principal interprété par Eric Bana.
Au vu de la bande-annonce, je m'attendais bien plus à un film bourré de jumpscares ultra-prévisibles : cela n'a pas été le cas. Malgré quelques jumpscares (certains prévisibles, d'autres non), le film se concentre vraiment à nous plonger dans un univers très noir, glauque et poisseux. C'est véritablement réussi pour ma part. J'ai éprouvé un certain malaise lors de certaines scènes
(notamment lorsque Sarchie va faire un tour dans le sous-sol de la famille italienne)
. Parfois, des moments montrant des choses de la vie banale ne me permettaient pas de me détendre à cause de cette atmosphère.
Le scénario, quant à lui, ne vole certes pas très haut et ne révolutionne rien du tout
(on est dans de la possession démoniaque plutôt classique)
mais a le mérite de ne pas être complètement débile et dénué de sens. En plus, il se base sur une histoire vraie (ce qui, dans le cadre d'un film d'horreur, a toujours tendance à glacer encore plus les sangs).
Mais là où le bât blesse véritablement, c'est au niveau de tout ce qui tourne au religieux. Au vu du titre du film et du sujet, il était logique que la religion ait une part très importante… Le problème, c'est que certains passages sombrent dans une morale bien chrétienne qui a tendance à me faire grincer des dents et à lever les yeux au ciel. Le personnage du prêtre en est l'exemple parfait à toujours invoquer Dieu, à montrer que Sarchie n'aurait pas dû se détourner de Dieu et que c'est à cause de cela qu'un mal le ronge de l'intérieur, que même si on a fait des choses mauvaises Dieu nous pardonne : pitié quoi, non, non, et non. La fin illustre d'ailleurs bien cette morale en étant pleine de lumière et de bons sentiments chrétiens : je l'ai d'ailleurs peu appréciée, bien trop positive par rapport au reste du film.
Ce que j'ai d'ailleurs peu aimé, c'est le traitement des personnages secondaires : le personnage d'Eric Bana brille, les autres sont assez transparents, étant déterminé par un seul trait de caractère dominant, ce qui n'aide pas à l'empathie quant à ce qui leur arrive pour certains.
Malgré ses petits défauts et sa fin trop mièvre, Délivre-Nous Du Mal est un bon film du genre avec une ambiance solide et certaines scènes absolument glaçantes (la séance d'exorcisme vaut à elle seule le détour).