Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
eocen
6 abonnés
70 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 6 février 2015
Belle surprise. Le vrai hic vient de cette affiche horrible où on voit 2 DJ en train de faire un set. Alors que le générique de fin est splendide (ils auraient pu s'en inspirer..)
En 2008, Garage, le deuxième film de Lenny Abrahamson, avait fait sensation (en tout cas sur moi). Il revient aujourd'hui avec un autre petit ovni ciné qui va pourtant aussi passé inaperçu malgré la présence du grand Michael Fassbender. Il fait dire que l'acteur passe 80% du film avec une énorme fausse tête. Tirée d'une histoire vraie, Frank est sans aucun doute le film le plus sensible et le plus poétique de ce début d'année. D'entrée, le metteur en scène impose une ambiance très particulière, aussi bien grâce à la lumière qu'aux personnages. La vie monotone de Jon (excellent Domhnall Gleeson, fils de...) qui rêve de devenir rock star, bascule soudain en rencontrant un mystérieux groupe. Si tous les personnages sont clairs dans leurs démarches, il n'en est rien, bien sûr, de Frank. Jusqu'à un dénouement terriblement poignant. La mise en scène et le scénario sont des merveilles de sensibilité et d'émotion, même s'ils n'évitent pas deux ou trois petites longueurs et quelques scènes un peu bancales. C'est drôle, absurde, décalé, beaucoup moins léger qu'il n'y paraît, et même par moment très noir. On est tour à tour intrigué puis fasciné par ce personnage, tout comme d'ailleurs les autres protagonistes, interprétés par les excellents Maggie Gyllenhaal et Scoot McNairy ou le français inconnu François Civil (Catacombes). On sort de là un peu déboussolé, mais bouleversé et enchanté par ce film inclassable et déroutant, que quelques petits défauts rendent finalement d'autant plus attachant. Un très joli moment, mélancolique, intense et émouvant. Une belle surprise.
On pense en entrant dans la salle assister à un objet filmique non identifié, de la teneur de ceux qui vous envoûtent ou pas et que l’on voudrait ne garder que pour soi tant ils sont à part et sortent des sentiers balisés de la production cinématographique actuelle. Mais si ce n’est le personnage titre et sa tête en papier mâché interprété vocalement et corporellement par Michael Fassbender (dans une prestation pour le coup vraiment osée) ce « Frank » na rien de vraiment extraordinaire ni particulier. On assiste à un petit film indé sur la création, musicale ici, et qui prend la forme d’un groupe de rock aux personnalités quelque peu cintrées et qui prête à sourire mais qui a beaucoup de mal à tenir sur la durée faute d’enjeux narratifs forts. Le groupe prend un nouveau membre, le groupe répète, le groupe enregistre et le groupe tente un concert. Concrètement, l’heure et demie que dure le film se limite à cet arc scénaristique faible et hormis quelques séquences légèrement poétiques ou drôles et quelques beaux plans, tout cela n’est guère bien palpitant. De plus, les personnages semblent n’être que des vignettes sans réelle psychologie et la musique qui joue ici un rôle prépondérant n’est pas assez marquante ni bonne pour emmener le film aussi haut qu’il le souhaiterait. Ce n’est pas un mauvais film, ni un moment désagréable c’est juste trop anecdotique et pas assez envoûtant pour que l’on s’y intéresse plus en avant.
Chœur électrique de la discrétion et de la marginalité, Frank est d'abord en toute discrétion le biopic éphémère d'un jeune musicien en devenir, Jon Ronson, et de l'atypique leader d'un groupe avant-gardiste, Chris Sievey. Mais le film d'Abrahamson oublie aussitôt commencé ce sentier conventionnel pour atteindre sa propre identité : feel-good movie en puissance, le métrage multiplie les virages grisants, du slapstick à la chronique virale, glissant alors sans que l'on y prête attention vers le drame à la tristesse insondable. Le réalisateur expose les clichés un brin incommodants de l'environnement musical expérimental, imposant les quelques longueurs de sa sempiternelle recherche rutilante pour mieux installer la progression créative de ces figures tantôt attachantes tantôt inquiétantes. Quelques belles idées formelles se baladent - voir l'excellente ouverture et sa délicieuse quête de paroles - pour faire oublier de rares excès typiques du ciné indépendant, toutefois repaire d'une galerie d'acteurs aux facettes scintillantes et inattendues. Comme son paria de tête d'affiche et ses compagnons doux illuminés, Frank se révèle comme une touchante œuvre bipolaire, fraîche et désabusée, oscillant entre des émotions contraires pour faire se toucher du doigt les différentes affres de l'intégrité, artistique et sociale.
Quand Jon, qui se rêve musicien célèbre, croise la route du groupe de Frank qui recherche un claviériste pour remplacer le leur qui vient de se faire internet, Jon y voit la chance de sa vie. Le voilà donc embarqué dans un concert et puis dans la préparation d'un album dans un endroit paumé où il se rend vite compte que les gens qui l'entourent ne sont pas nets. Il y a Don, passé en hôpital psychiatrique parce qu'il faisait l'amour à des mannequins de vitrine ; Baraque, le français qui râle tout le temps ; Nana, celle qui ne dit jamais rien ; Clara, au caractère bien trempé et puis surtout il y a Frank, le leader du groupe, génie musical qui vit en permanence dissimulé sous une immense tête en papier mâché. Alors que de nombreuses personnes se seraient enfuies depuis longtemps, Jon s'accroche et voit en Frank l'occasion de devenir célèbre. Film relativement étrange et plutôt bancal, "Frank" est un voyage initiatique amer qui nous montre des personnes dévorées par la passion de musique et par la difficulté de rester soi-même face aux autres. Loin d'être joyeux et entraînant comme beaucoup de films musicaux, il nous montre un groupe imploser tout seul, partant dans des directions différentes alors qu'il n'est même pas connu. Intéressant dans les thèmes qu'il aborde, "Frank" s'alourdit nettement dans sa deuxième partie qui semble horriblement répétitive et qui ne fait que poursuivre dans un ton grave alors qu'on aurait voulu plus de légèreté. Pas franchement agréable à voir, le film n'en est pas moins intéressant, ne serait-ce que pour la prestation insolite de Michael Fassbender qui se glisse sous l'immense tête de Frank et qui doit essentiellement composer avec son corps pour délivrer des émotions ou encore celle de Maggie Gyllenhaal, ne manquant pas de charme en névrosée agressive.
Un film qui, comme on dit en gastronomie, nous offre une "explosion en bouche" - explosion en émotion - quasiment au générique de fin. Pour ma part, je suis restée dans mon fauteuil durant tout le générique, désirant encore entendre ces chansons, cette voix, ces mélodies qui m'ont été droit au coeur. Une musicalité qui m'a manqué tout du long du film. Il y a des bribes, des bribes d'airs, de mélodies, qui voudraient surgir mais restent à l'état embryonnaire, c'est bien gênant lorsqu'on aime le petit monde des musiciens. Comme un cerf-volant qui n'arriverait jamais à décoller... et enfin rejoint le ciel à la toute toute fin. Je proposerais bien un néologisme pour qualifier cet ovni qui ne faire rien pour nous plaire : le nimportequouart. Un art du n'importe quoi, du non-abouti, des envolées qui s'écrasent au sol. Presque lassant, presque. Pourtant le temps ne m'a pas semblé long en compagnie de ces dingos pas forcément aimables. J'attendais, mais sans rechigner, de voir où ils voulaient en venir, contemplant ces petits désastres en oeuvre, priant pour que ces gamins sans âge vivent enfin la grande extase, pour qu'ils aboutissent à quelque chose, nomdedieu ! Et puis et puis et puis, lors des cinq dernières minutes, générique compris, toute la tendresse du monde m'a ensevelie. Alors je mets la note de 4,5, parce que ça n'a pas de prix, cette émotion-là. A quoi ça tient, un film...
13 706 abonnés
12 423 critiques
Suivre son activité
2,5
Publiée le 15 mars 2022
Un leader d'un groupe à la musique très ètrange, d'avant-garde, qui ne peut pas vivre sans son masque! Il n'y a que les rosbifs pour nous pondre une histoire aussi barrèe! Et pourtant ce film, difficile d'accès, est basè sur la vie de Frank Sidebottom, personnalitè comique qui ne peut être rangèe dans aucune catègorie! Comment dècrire l'ènigmatique Frank ? Que se passe t-il à l'intèrieur de sa tête costumèe ? Pourquoi est-il aussi sensible à la musique ? Et comment arrive t-il à puiser l'inspiration dans tout ce qu'il entreprend ? On essaye de percer son secret et on n'en sait pas plus à la fin si ce n'est qu'on à faire ici à une personnalitè complexe et insaisissable, alter-ègo du jeune musicien amateur, Jon! Dans le rôle titre, Michael Fassbender livre une saisissante performance avec une capacitè à rester lui-même en toute circonstance! La libertè artistique y est palpable et Lenny Abrahamson ("Room") y apporte sa patte en mettant le trouble crèatif quand il le faut! Un drôle d'ovni que ce film avec un personnage particulièrement dur à cerner...
L'itinéraire tragi-comique bourré de charme mais trop sur courant alternatif d'un groupe musical indé vivant dans leur bulle de peur de se livrer aux autres.
Passé le concept, Michael Fassbender dans la peau du «héro», masqué du premier au dernier plan, il ne reste pas grand chose de cette fantaisie pop. Un moment simple de cinéma, on n’ose pas convoquer ici la notion d’ennui, mais le film subit un rythme lent qui le classe dans une passivité relativement inconsistante. Le pendant comédie du film est bien plus soigné et réussit que le pseudo-psycho drame qui semble se dessiner au fil des minutes. Le principal problème se situe probablement dans sa structure, bancale, à copier ses ainés (on pense notamment à Michel Gondry) sans y mettre une touche personnelle ou même déposer sa propre grammaire cinématographique, le réalisateur fige son film dans un style trop propre et dénué de tous risques. Si «Frank» reste une œuvre atypique, elle est hélas également assez ennuyante si ce dernier point n’était pas un peu bousculé par son interprétation, Maggie Gyllenhaal, et bien sûr, Michael Fassbender en tête, plus zébulon que (F.) Zappa. N’est pas Frank qui veut.
Le réalisateur choisit d'approcher ce mystérieux personnage par le biais d'un regard candide, celui de Jon, un jeune homme qui peine à écrire des chansons, rêve de devenir musicien professionnel (...). C'est aussi la limite du film, car (...) on aurait aimé entrer un peu plus dans la folie (douloureuse) de Frank, qui refuse d'enlever sa fausse tête par peur du monde extérieur. Le film offre de belles scènes de répétition et une approche sensible de la folie, mais peine à passer la barre de l'anecdote, là où "What Richard did", précédente réalisation de Lenny Abrahamson, effleurait déjà cette thématique du cercle vicieux du repli sur soi.
Vaguement inspiré d'un vrai artiste, "Frank" raconte l'histoire d'un jeune compositeur médiocre, qui intègre par hasard un groupe complètement barré, dont le chanteur porte en permanence une tête en papier mâché. Le moins qu'on puisse dire, c'est que le sujet est original, présentant l'ambiance sombre et décalquée d'un groupe underground, dont presque tous les musiciens sont à moitié fou. De par sa gestuelle et sa voix, Michael Fassbender parvient à donner une vraie âme à son personnage de chanteur charismatique mais tourmenté. Face à lui, Domhnall Gleeson est attachant en nouveau de la bande qui semble être le seul sain d'esprit, et le seul à vouloir voir le groupe réussir. L'ensemble contient pas mal d'humour déjanté qui évoque parfois Michel Gondry, et demeure bien réalisé. Sympathique.
Ce film est... étrange. Aussi étrange que le personnage éponyme. Outre son caractère original, on se laisse agréablement porter par cette histoire. Le parallèle avec le cinéma de Gondry est justifié puisque l'on y retrouve cette trace de folie et presque d'onirisme. Le scénario intègre aussi une dose d'humour décalée et des passages plus dramatiques. Il suffit au spectateur de se laisser bercer par cette intrigue faite de remous et de lenteurs, de se vider l'esprit et de profiter. Tout simplement.
« Frank » est un film neurasthénique, légèrement déprimé, anxiogène, lessivé et qui finit par donner mal à la tête. Et de tête bien évidemment il en est beaucoup question avec Frank, leader d’un groupe punk alternatif underground, affublé 24/24H d’une grosse tête de carnaval. Quelque chose à cacher ? Simple fantaisie d’artiste ? Gentil fou ? C’est ce que nous propose de découvrir Lenny Abrahamson. Hélas, pas de la meilleure des manières ! Car plutôt que de nous plonger au cœur du groupe, ou dans la tête de Frank, il choisit un narrateur en la personne de John, une espèce de musicos amateur, sans réel talent, qui rêve de gloire. Par un malheureux concours de circonstances, John rejoindra donc le groupe, en n’omettant pas bien évidemment de relater cette expérience dans les réseaux sociaux. Et c’est justement à cause de cela que la partition ne décolle jamais. D’une part parce que le John en question (Domhnall Gleeson) est profondément antipathique et que ce qu’il nous en relate ne présente que peu d’intérêt, trop occupé à parler de lui même. D’autre part, si l’approche initiale était pourtant alléchante (ce groupe de doux dingues propulsé par les réseaux sociaux), très vite l’on s’en désintéresse. Trop convenu, trop sage, il manque une vraie force intérieure au film, à l’image de Maggie Gyllenhaal dans le rôle de Clara, la seule à être vraiment crédible. Pour le reste, on cherche la sortie…
La première fois que je l'avais vu, j'avais le sommeil en moi en me disant que les minutes vont être longues... et, pour la seconde fois, l'ai regardé avec courage : le résultat n'est forcément pas le même, c'est-à-dire que l'histoire est bien plus bizarre qu'originale et qu'il y avait des scènes que j'avais ratées la première fois. Bref, c'est surréaliste. Une poésie très énervante étant donnée que le masque de Franck est long à le faire tomber, tout en réservant une bonne et douce surprise à la fin. Bien sûr, comme le mentionne sur le poster du film, Michael Fassebender est une fois de plus merveilleux dans ce rôle. Énorme plaisir de retrouver Maggie Gyllenhaal et de rencontrer Domhnall Gleeson pour sa prestation fascinante.