Mais qu'est-il arrivé à Pedro Almodovar? Après sa petite excursion au sein du thriller "La Piel que Habito", le réalisateur espagnol décide de faire une petite comédie loufoque, dans lequel des passagers de première classe se retrouvent livrés à eux-même, alors que leur avion est victime d'une avarie. Déjà, la séparation des classes sociales est opéré. Almodovar n'a pas envie de s'emmerder, il "endort" les classes éco et ne s'attardent que sur les classes "dominantes". On raconte que le bonhomme a voulu faire de son film une satire et une critique des hautes sphères de la société actuelle. Je crois qu'il faut arrêter le délire de voir des messages partout et être franc: Almodovar signe ici certainement son plus mauvais long-métrage. Comment un cinéaste de cette trempe a pu tomber aussi bas? Certes, les premières minutes (dialogues entre Banderas et Cruz plus présentation de l'équipage et des voyageurs) laissent prévoir le meilleur. C'est drôle, loufoque, bref, les gags marchent à la perfection. On se dit que le voyage va être agréable et fort sympathique. Malheureusement, le reste n'est pas à la hauteur des dites premières minutes. Almodovar sombre dans l'humour facile et les blagues de sexe bien grasses. C'est lourdingue et d'un intérêt proche du zero. Si encore, ça n'aurait été qu'une seule séquence sur ce sujet, ça aurait passé. Le problème c'est qu'avec un film qui s'appelle "Les Amants Passagers", le sexe ne fait office que de sujet principal. En outre, les fellations gays sont à l'honneur, la nymphomanie aussi, les pornos bien dégueu' de même. Tout y passe! Même la vierge qui décide de se dévergonder. Sous prétexte de boire un cocktail à la mescaline, sur fond de musique 80's, l'avion est sujet à une véritable orgie, à croire que Almodovar était lui aussi "mescaliné" lors de la rédaction du script et du tournage. "Les Amants Passagers" est extrêmement décevant. Décevant de voir le maître Almodovar redevenir un simple étudiant en cinéma, turlupiné par ses hormones, et qui est tellement "génial" de toutes façons que faire un film de la sorte, qu'il soit aimé ou non, suffira à faire de lui un Artiste (de toutes manières, si vous n'aimez pas, c'est que vous n'avez rien compris au film). Désolé alors de ne pas posséder un QI suffisant pour ne pas être sensible à cette humour si subtil et recherché, mais pour ma part, "Les Amants Passagers" n'est qu'une vaste blague bien lourde et inutile signée Almodovar.