Marc Riva c’est un peu le spécialiste des petits téléfilms érotiques sans grande ambition, pas trop provocants, avec souvent un arrière-plan sur un sujet sociétal. Ici l’échangisme.Bon, Riva s’entoure d’un casting assez moyen, composés d’acteurs peu connus avec la future vedette du hard à la française à l’époque : Mélanie Coste. Globalement les personnages sont très interchangeables (sans jeu de mot avec le sujet du film) avec des personnalités très similaires, ce qui tend à affaisser le film. Clairement les acteurs se marchent tous un peu sur les pieds, et ce qui n’aide pas ici c’est que le film multiplie tout de même beaucoup les rôles, a du mal à se trouver un couple principal en voulant leur accorder à tous une place à peu près égal, ce qui est toujours relativement préjudiciable à un film, même dans le genre érotique où les exigences sur ce point sont moindre. En termes de pures prestations de manière globale le casting féminin est plus relevé, et Coste se fait un peu voler la vedette par ses comparses.Le scénario est toujours le souci principal de Riva. Si on peut louer le fait qu’il cherche à se décarcasser, malheureusement ses films, après de bons points de départs et de bonnes idées finissent par s’effondrer. Trop lent, trop répétitifs, manquant totalement d’enjeux, ne parvenant même pas à exposer de façon crédible et intelligente le monde de l’échangisme. Un traitement peut-être un peu plus documentaire sans trop aurait nourri un arrière-fond solide et aurait permis au métrage de tenir davantage sur 1 heure 30, car là c’est peu digeste. Visuellement Riva est toujours dans le coup avec les scènes érotiques. Il a un vrai talent pour cela, même si ce n’est pas là son meilleur film en la matière. Si sa maitrise de la suggestion est remarquable, néanmoins on regrettera un travail un peu classique et un peu lisse, par exemple à l’occasion de la double scène sexuelle. On appréciera cependant une certaine diversité des scènes, jusqu’à une scène lesbienne. Niveau décors ce film est en souffrance. C’est quand même assez misérable, et il y a parfois une franche laideur qui se dégage du film. Heureusement qu’il y a eu un effort sur la photographie (quoiqu’elle apparait parfois rétro-kitsch, un peu dans le genre des thrillers érotiques post-Basic Instinct pour certains passages). Tout cela n’est pas réellement rattrapé par une musique bien décevante. Honnêtement il y avait de quoi se forcer un peu ici. Mais bon…Au final Plaisirs inconnus c’est un peu le Nu Image ou le The Asylum de l’érotisme. C’est-à-dire un téléfilm fauché, sans grande qualité, qui sert bien aux chaines pour combler leur dernière partie de soirée. Heureusement que Riva sauve les meubles avec sa mise en scène convenable, ce qui nous gratifie de scènes érotiques convaincantes, élément tout de même important dans le genre, mais je ne saurai mettre plus que la moyenne.