Après une petite pause je reprends doucement mes critiques avec Supercondriaque, un petit Dany Boon de derrière les fagots, qui, comme souvent avec Boon, est une comédie sans prétention, divertissante à défaut d’être très marquante.
Le casting est sympathique. Dany Boon joue bien son rôle, certes toujours un soupçon avec son côté showman qui le rend quelque peu cabotin, mais dans l’ensemble c’est bien géré compte tenu de ce qu’il joue. J’en connais certains qui auraient grossi le trait jusqu’à l’indigestion. Appréciable, il est solidement entouré par un Kad Merad à l’aise mais un peu en retrait, et surtout une Alice Pol excellente. Je comprends que Boon lui ai donné un rôle dans son dernier film, car elle est en effet très à l’aise, drôle et pleine de charme, mais un charme frais et différent. Belle prestation. Le casting de soutien est relevé lui aussi, avec quelques numéros mémorables, en particulier celui de Bruno Lochet et de Valérie Bonneton.
Bon casting, au service d’une histoire sympathique mais qui dans sa deuxième partie oublie un peu ce qui fait son titre, et devient trop désordonné. Rien de vraiment méchant, mais c’est certain que l’histoire n’est pas ce qu’il y a de mieux tenu, et que la dimension hypocondriaque du héros est un peu délaissée, du moins n’intervient plus véritablement dans le déroulé de l’intrigue qui mélange les genres avec un succès mitigé. Malgré cela Supercondriaque reste rythmé et plutôt drôle, avec de belles idées, bien que l’enthousiasme du casting, et surtout la vigueur du duo Boon-Pol porte tout de même assez nettement l’intérêt de ce métrage. Quelques sujets sociaux actuels sont intégrés au film. C’est traité sans goût de la polémique facile, et c’est finalement bien mieux ainsi.
Quant à la forme, si je n’ai pas personnellement vu les 31 millions d’euros à l’écran, le film reste assez chic, et se permet quelques décors audacieux, notamment dans la dernière partie, pour un film français. C’est honnêtement mis en scène, bien que sans marque de fabrique particulière. Supercondriaque n’a rien d’exceptionnel, mais on s’éloigne tout de même de la comédie basique, avec cette recherche de l’action, et une prise de hauteur qui parfois aurait pu rappeler, si cela avait été plus constant, certains films de Gérard Oury.
Clairement Supercondriaque n’est pas une comédie remarquable. Boon n’est pas un metteur en scène brillant, même s’il ne démérite pas. L’histoire reste assez brouillonne, et la deuxième partie convainc moyennement. En dépit de cela, ça reste drôle, léger, surtout pas prétentieux, et c’est ce qui fait plaisir du coup, malgré tout. 3.