Dany Boon une nouvelle fois à la réalisation d’une comédie populaire, d’une production au budget retentissant dans l’univers du cinéma français. Supercondriaque se veut comme une logique continuité dans la carrière de l’humoriste du nord, fidèle à sa carrure de grand nom de l’humour à l’heure actuelle. Si le bonhomme ne fait pas l’unanimité dans son pays, et à l’étranger, il n’en reste pas moins que celui-ci est l’un des quelques rares cinéastes à écrire des comédies directes, des comédies efficaces, pour peu qu’elles ne soient pas trop bateaux. A la suite de succès qu’on lui connaît, Dany Boon joue cette fois-ci sur la corde sensible, sa corde sensible. Celle de l’hypocondrie. En somme, voilà que le gus se moque, en quelque sorte, de sa propre fragilité. Ayant confessé sa peur irrationnelle de tomber malade, le comédien s’amuse du phénomène de l’automédication, de la psychose de la maladie, des microbes et diverses bactéries.
Voilà donc un personnage qui court les pharmacies, qui collectionne les remèdes et qui s’agite à la vue d’un chien, d’une flaque d’eau ou même devant quelqu’un qui souhaite l’embrasser. Le bonhomme est d’ailleurs plutôt amusant, cette facette là du film étant nettement supérieure à celle qui l’enverra ensuite en prison dans une dictature d’Europe de l’est. Oui, si l’on apprécie le fait de rire d’une certaine forme de maladie, l’hypocondrie, quelques scènes sont excellentes, l’on adhère nettement moins aux aventures trépidantes de notre ami. S’il faillait sans doute bien d’avantage qu’une simple histoire d’hypocondrie pour faire tourner la machine durant une bonne heure quarante cinq, la voie empruntée n’est pas franchement la plus sereine, versant à certains moments dans la n’importe quoi.
Dany Boon, pourtant, excelle dans son rôle de monsieur grimaces, beuglements et mimiques en tous genres. Certains ne l’apprécient pas, oui, mais peu importe, le mec fait le boulot et divertit par le rire un bon nombre de spectateur. Pour autant, on attendait plus des retrouvailles entre les deux comédiens, soit Dany Boon et Kad Merad. Le deuxième est ici inconsistant, en retrait. S’il est pour autant important dans le script, le comédien ne semble pas être réellement à la hauteur, autosuffisant dans sa prestation de médecin qui enchaîne la tolérance et l’intolérance envers son patient le plus régulier. Parfois très juste, le personnage du docteur devient la scène suivante complètement amorphe. En gros, Kad Merad n’est ici amusant que lorsqu’il s’énerve contre son pénible malade imaginaire préféré.
Une comédie inégale, sans doute disproportionnée en regard au sujet abordé. Partant d’une excellente idée, voilà que Dany Boon nous sert une histoire rocambolesque, certes pas inintéressante, mais trop farfelue. Supercondriaque reste cependant l’une des quelques rares productions françaises de l’année dernière à être un tant soit peu sortie du lot. Le budget alloué à la comédie de Dany Boon étant substantiel, celui-ci se permet de voir grand, à l’inverse malheureusement d’un certain Weber, qui lui, nous faisant rire d’avantage encore. Amusant mais trop inégal. 09/20