Ne pas aimer ce film c'est visiblement manquer de sens esthétique, philosophique, féministe, et ne jamais avoir tenté de dégager dans une oeuvre des thématiques intéressantes. N'étant pas critique moi-même, je me bornerai à proposer des pistes pour apprécier ce genre de film.
Le thème le plus évident, à mon avis, c'est le rapport d'opposition entre le "civilisé", et le "sauvage"; non pas au sens ethnicisant ou même raciste, mais de façon sublimée. Le civilisé, blanc, rouge ou noir d'ailleurs, est accentué dans sa dimension de civilisé. Le mot revient souvent. Les manières et les rapports des personnes sont augmentés, les excuses pour comportements et attitudes abusifs sont très explicites, malgré la situation de tension sauvage. La notion de "frontier", qui est bien plus que la "frontière" en français, marque le passage du civilisé au sauvage.
Le rapport à la femme, et la condition de la femme est très intéressant. De part le récit lui-même qui est un hommage à l'amour, à la femme, une exaltation de l'héroïsme masculin, de la galanterie chevaleresque en fait. Mais aussi par la position de la femme en question, médecin sauveuse d'hommes, quels qu'ils soient, et sa clairvoyance extrême à la fin du film sur la fontier, justement. Magistral. Aussi, le traitement de la femme par les sauvages VS par les civilisés.
Tout cela dans une esthétique et un rythme magnifiques, qui permettent notamment de mettre en contraste de façon éclatante la violence sauvage qui peut arriver à tout moment.
Et le personnage du sauvage : magnifiquement incarné par ces troglodytes sans langage, qui se greffent des ossements pour pousser leur cri/sifflement abominable... leur sauvagerie est désinteressée, gratuite, brutale. ça m'a rappelé un peu un Tarantino ou un Cohen dont j'ai oublié le nom, où le tueur tue pour le seul fait qu'il incarne le mal absolu.
ça m'a aussi rappelé mon ex.