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    Lost River
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    281 critiques spectateurs

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    WutheringHeights
    WutheringHeights

    108 abonnés 930 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 11 avril 2015
    Lost River est avant toute chose une immense réussite formelle. Avec l'aide de Benoît Debie, le chef op de Gaspar Noé, dont Gosling adore le chef-d'œuvre Enter the void (on en retrouve certains motifs, comme les néons), le jeune cinéaste puise son inspiration dans le cinéma de son mentor Nicolas Winding Refn (la lumière de Only God forgives et l'ambiance sonore et la musique de Drive) ainsi que dans celui de David Lynch (Blue Velvet et Twin Peaks en particulier pour son étrangeté de cabaret glauque) et Terrence Malick (les travellings somptueux, notamment au début du film) (...). Ryan Gosling nous parle d'un certain romantisme adolescent, de la dignité d'une mère prête à tout pour garder sa maison et protéger ses enfants et de la violence inhérente à l'histoire des Etats-Unis. (...) La veine fantastique du film est encore plus captivante, elle nous entraîne dans les fonds du lac artificiel ou dans un cabaret étrange (une sorte de cabinet des horreurs et des curiosités) (...). Malgré ce sombre tableau, le film est plein d'espoir et le feu, très présent, s'il est destructeur, est aussi purificateur, signe d'un nouveau départ. Après le dernier plan, qui rappelle une installation du vidéaste Bill Viola, une chose est sûre : le cinéaste Ryan Gosling est né.

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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 13 avril 2015
    Pour son premier film, Lost River, Ryan Gosling laisse émerger cette sensibilité à fleur de peau qu’il laissait poindre en tant qu’acteur. Film onirique sur fond de crise financière, portrait d’une Amérique fantomatique, Lost River sublime ses personnages et ses acteurs tout en mettant en lumière la folie et la dureté d’un monde devenu inique.

    A Lost River, petite ville surendettée aux États-Unis, la famille de Bones (Iain De Caestecker) est la dernière a resté. Ce dernier envisage de la quitter à son tour s’il arrive à réparer sa voiture. À cet effet, il récolte du cuivre dans les maisons abandonnées, s’attirant les foudres d’un caïd local, Bully (Matt Smith). Pendant ce temps, Billy (Christina Hendricks qui rayonne ici autant qu’elle est transparente dans Dark Places), sa mère, tente de joindre les deux bouts en acceptant de se produire dans un cabaret sur les conseils de son banquier, Dave (Ben Mendelsohn que l’on a vu dans Exodus : Gods and Kings). En face de chez eux, leur jeune voisine, Rat (Saoirse Ronan, remarquée et remarquable dans The Grand Budapest Hotel et Byzantium) se débrouille tant bien que mal avec sa grand-mère, Belladonna (Barbara Steele).

    La première claque qui vous saisit à la vision de Lost River est cette photographie chimérique et l’abondance de plans qui, bien que s’intégrant parfaitement à l’histoire, semble issue de rêves délirants. Ou plutôt d’un cauchemar bien réel, celui d’une Amérique sinistrée par la volonté macabre de quelques traders mal intentionnés.Cette petite ville concentre en son sein, tous ce que le capitalisme a de plus nauséabonds. Ayant pressé jusqu’à la moelle, les épargnes des petits travailleurs et de la classe moyenne, voilà que le système qui leur promettait, en échange de leur fidélité, sécurité et bien-être, les abandonne. C’est ainsi, qu’à l’image de Détroit, dont s’est inspiré Ryan Gosling, Lost River est une ville morte ne collectionnant que les commerces et les immeubles à l’abandon.Sans verser dans un délire post-apocalyptique, Gosling met en place un univers angoissant, où les immeubles brûlent, s’écroulent d’eux-mêmes ou sont détruits et où les services publics ont déserté, laissant s’installer définitivement une loi du plus fort qui prévalait déjà auparavant mais dans l’ombre feutrée des bureaux de Wall Street. Avec maestria, aidé par la musique toute carpentienne de Johnny Jewel, le jeune réalisateur décrit cette petite mort de la civilisation qui n’a pas fini de nous révéler ces plus terribles travers endogènes. Mais si le macrocosme dans lequel évolue les personnages de Lost River est un terrible cauchemar oppressant, nos héros du quotidien que sont Billy, Bones, Belladonna et Rat sont semblables à des créatures magiques venues réenchanter ce triste monde.

    L’écriture confine au génie, nous faisant redouter le pire pour laisser éclore l’espoir le plus radieux. Billy est la figure même de la mère courage, vivant jusque dans sa chair l’imposture criante du marché pour lequel le corps de la femme est une marchandise comme une autre. Le cabaret où elle travaille n’est rien d’autre qu’une analogie sur la morbidité malsaine d’un système avilissant tout ce qui est pur. Bones, ne cédant pas aux sirènes de la facilité, tente de conserver son honnêteté et sa droiture là où Bully choisit clairement de reproduire en miniature l’ordre établi. Quelle différence y’a-t-il, fondamentalement, entre les petits caïds de nos rues et ceux de la finance ? L’argent sale revient toujours dans les mêmes mains et les codes moraux, cyniques et iniques qui les régissent, sont les deux faces d’un même miroir. Il n’y a qu’à comprendre cette maladie infantile du Hip-hop qu’est le « rap game » pour s’en convaincre. Puis, il y a Rat, solaire et superstitieuse, qui introduit une part de fantastique dans le scénario et introduit une quête fantasmagorique que finit par accepter Bones. Et enfin, Belladonna, symbole d’une qualité inviolable de l’humanité, sa capacité à aimer. La pauvre femme revoit en boucle la vidéo de son mariage. Son mari, bien avant la grande catastrophe économique fut une victime anonyme de conditions de travail déplorable sur le chantier du lac artificiel qui donna son nom à Lost River.

    Photographie sublime, scénario touchant, musique intrigante, acteurs fabuleux, Lost River est une des plus belles pellicules de ce début d’année. Sur la forme comme sur le fond, Ryan Gosling réussit un coup de maître, un long-métrage sensible et harmonieux. Lost River éclaire autant la noirceur du monde qu’il irradie de beauté les âmes perdues qui le peuple.

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    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 14 avril 2015
    Inégale mais avec un bel univers. Un film qui tente des choses, même si parfois le réalisateur pousse le bouchon un peu loin... une drôle d'ambiance s'en dégage au final... dans la veine de Lynch, en moins barré, mais aussi moins fort... prometteur!
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 1 juin 2015
    Un film vraiment nul.A éviter absolument. Aucune histoire. Des scènes sanguinolentes absolument écoeurantes. Comment peut on financer des films aussi nuls !
    S M.
    S M.

    34 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 12 avril 2015
    Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, Ryan Gosling fait très fort. Réussir à mettre en images tout ce qui l'a touché et influencé pendant son enfance. Beaucoup ont essayé mais peu peuvent se targuer d'avoir réussi. Et les influences justement sont variées et très intéressantes: Lynch, Refn, Noé, Argento, Korine (ses débuts). Les images et la photographie sont superbes, l'ambiance est cauchemardesque au possible et la bande-son, plutôt rétro, colle parfaitement à l'ensemble. Le beau gosse surprend son monde et choisit parfaitement bien ses acteurs, principaux ou secondaires, tous excellents. (Quel bonheur que de retrouver Barbara Steele! Légende devenue malheureusement trop rare au cinéma). Je ne suis pas surpris que le film ne soit pas sorti aux USA. Ca ne plait pas à Hollywood! Heureusement qu'en France, on sait un peu plus apprécier le cinéma "arty" et "cérébral". Une excellente curiosité qui, malgré sa sortie limitée dans les salles françaises, est à découvrir absolument!
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 9 avril 2015
    Ryan Gosling, l’acteur de Drive et de Crazy Stupid Love, endosse pour la première fois la casquette de réalisateur et nous surprend en nous faisant embarquer dans un conte noir d’une beauté rare. « Dans une ville qui se meurt, Billy, mère célibataire de deux enfants, est entrainée peu à peu dans les bas-fonds d’un monde sombre et macabre, pendant que Bones, son fils ainé, découvre une route secrète menant à une cité engloutie… » Ryan Gosling a choisi la ville de Détroit pour donner vie à la ville morte de son scénario qui, en plus d’être d’une beauté surnaturelle, est sans équivoque le personnage principal de Lost River. C’est en effet sur ces impressionnantes maisons, ces bâtiments et ces usines en ruines que repose l’ambiance si étrange et si particulière du film. Enivrante, étouffante par moment, romantique à souhait, une ambiance qui nous entraine dans ce qu’on croirait être un rêve éveillé, un songe intemporel, parfois diaboliquement attirant mais surtout absolument effrayant. Pour porter son conte de fée ultra sombre et personnel à l’écran, Ryan Gosling a tout misé et sur un esthétisme irréprochable : entre sa mise en scène extrêmement travaillée, qui est librement inspirée des grands cinéastes qu’il a côtoyé (Nicolas Winding Refn par exemple, le réalisateur Drive et d’Only God Forgives), et la photographie du film qui est tout simplement sublime, on est littéralement transporté dans une autre dimension... Une vraie réussite !
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 mai 2015
    Original, violent, brûlant, décapant, horrifiant, gore, brumeux, lourd, inquiétant, beau, esthétique, poétique, lyrique, chaud, froid, sentimental, intimiste. Ryan Gosling maîtrise parfaitement son oeuvre.
    selenie
    selenie

    6 184 abonnés 6 168 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 avril 2015
    Premier long métrage en tant que réalisateur de l'acteur Ryan Gosling qui se lance dans le projet en tant que scénariste-réalisateur après avoir joué dans "Only God Forgives" (2013) de Nicolas Winding Refn et "'The Place beyon the Places" (2013) de Derek Cianfrance... Ryan Gosling assimile et digère ses influences et signe là un film presque fantasmagorique et qui fait sa place grâce à un scénario qui lui reste personnel. Une oeuvre à la poésie funeste et onirique dans un monde presque post-apocalyptique.
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    1 133 abonnés 5 096 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 3 octobre 2021
    Même si on y reconnaît un sens de l'esthétisme, il faut être prêt à supporter un style hyper prétentieux dont le fer de lance est la musique sirupeuse totalement copiée sur le générique de twin peaks. Cet univers ultra sophistiqué aurait pu plaire si le récit avait été proche d'un AI mais là c'est plutôt énervant au possible
    Hotinhere
    Hotinhere

    545 abonnés 4 943 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 30 mars 2024
    Un conte onirique désenchanté, visuellement séduisant et envoûtant, mais terni par un récit trop bancal. 2,75
    bobmorane63
    bobmorane63

    184 abonnés 1 955 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 mai 2016
    Premier long métrage en tant que réalisateur Ryan Gosling avec des choses que j'ai aimé et d'autres moins !! On reconnait dans la mise en scène des influences des grands cinéastes comme Nicolas Winding Refn auquel Ryan Gosling a travaillé mais aussi sur David Lynch avec le gout du mystère, de l'étrangeté avec des images bien travaillés pour nous plonger dans cet univers bizarre notamment dans la deuxième partie. Malheureusement, c'est la première partie du film qui m'a moins plu, j'ai eu du mal a rentrer dans l'histoire pendant un peu moins d'une heure, je trouvais que ça manquait d'énergie. . Le casting comprenant Saoirce Ronan, Christina Hendricks, Matt Smith, Eva Mendès, Reda Kateb entre autres est plutot bon. La musique est bien sonorisée avec différents morceaux variés qui accompagnent le film qui, disons le, est un premier essai qu'on espère mieux chez Ryan Gosling cinéaste.
    kibruk
    kibruk

    144 abonnés 2 535 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 2 juin 2018
    "Lost river" est un film étrange qui n'est pas sans rappeler les univers troubles et dérangeants de David Lynch, et aussi les deux derniers films de Refn par le rythme et le traitement de l'image. Objet visiblement très personnel et original, il n'arrive toutefois pas à déclencher l'intérêt tant on peut peiner à rentrer dans son histoire un peu trop obscure.
    Jorik V
    Jorik V

    1 266 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 avril 2015
    Tout acteur qui passe derrière la caméra est scruté de près, et encore plus lorsqu’il s’agit d’un sex-symbol comme Ryan Gosling ou d’une personne à fort potentiel commercial au box-office. Lourd fardeau mais c’est le jeu de la réussite et c’est souvent le succès en tant qu’acteur qui leur permet de financer leur premier essai. On lit un peu partout que son « Lost River » croule sous les influences et que leur poids ne joue pas en la faveur du film. Certes on reconnait certaine accointances avec des univers aussi éloignés mais proches à la fois que De Palma, Argento, Lynch et on pourrait même dire des premiers films d’Harmony Korine (réalisateur de « Spring Breakers ») pour le côté misérabiliste de sa vision d’une ville abandonnée sous perfusion à cause de la crise. Mais qui ne se construit pas grâce à des repères, des influences, des choses vues ailleurs ?
    Visuellement Gosling a réussi à donner de la gueule à son long-métrage et creuser un début de sillon qui lui est propre. Le contexte de cette ville fantôme inondée par un barrage est propice à d’étranges images qui nourrissent une atmosphère sombre et lugubre. Malheureusement l’ambiance mortifère de son film n’opère que par intermittence. On a pourtant droit à de très beaux plans tels ceux de la maison brûlant dans la nuit ou ses travellings sur les quartiers abandonnés et en ruines comme à des idées de mise en scène mémorables ; on pense notamment aux caissons se trouvant dans le sous-sol du cabaret. Mais ces saillies visuelles fortes ne sont que trop sporadiques pour pleinement envoûter nos rétines.
    Et subsiste un problème majeur lorsqu’un film d’atmosphère ne prend pas totalement : il faut que l’histoire soit à la hauteur. Mais force est de constater que le scénario que Ryan Gosling a entre les mains est bien trop succinct pour tenir une heure et demie. On ne peut pas dire qu’on trouve le temps long non plus, l’histoire de ce garçon voulant aider sa mère retenant notre attention, davantage d’ailleurs que la partie où celle-ci se fourvoie dans le cabaret, antre de pulsions inavouées. Celui-ci est d’ailleurs une belle idée mais mal exploitée. Un constat mi-figue mi-raisin pour ce premier film du jeune acteur donc, un film bizarre, macabre même, dont on ne sait s’il est prometteur ou non.
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 169 abonnés 4 165 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 novembre 2016
    Enfant de la balle de la télévision américaine où il débuta à l'âge de onze ans (1991) dans le "Mickey House Club", Ryan Gosling a depuis fait son chemin à Hollywood. Dans un relatif anonymat tout d'abord avant de rencontrer Derek Cianfrance qui en 2010 lui offre le premier rôle dans "Blue Valentine", variation sentimentale sur le rêve impossible de retrouver l'amour perdu. Le succès du film donne un éclairage nouveau à l'acteur qui se trouve propulsé brutalement sex-symbol. Un an plus tard, "Drive" de Nicolas Winding Refn amplifie le phénomène en train de naître tout en donnant une aura intellectuelle à la carrière de l'acteur devenue star mondiale. La fréquentation de ces deux réalisateurs à l'univers très personnel marque durablement Gosling qui finit pas se prendre au jeu de la mise en scène. C'est donc comme ses deux mentors qu'il rédigera lui-même le scénario de son film, influencé par leur univers respectifs mais aussi par celui de David Lynch. Les américains ont été traumatisés par l'engloutissement de la ville de Detroit autrefois temple de l'automobile, dans de trou béant creusé par la décadence du capitalisme triomphant des années 40 à 70 popularisé par une industrie florissante servant de tremplin à la promotion du fameux "american way of life". Gosling qui en raison de son âge n'a connu cette période que par ouï dire a pu assister impuissant en 2009, alors qu'il était en passe d'entamer sa propre ascension, à la désertification de la ville devenue une sorte de Tchernobyl sans l'atome où des quartiers entiers se sont peu à peu laissés reconquérir par une nature revancharde que le mode de vie occidental n'avait jamais épargnée. L'aspect fantomatique d'une architecture en décomposition n'incite guère à l'optimisme mais s'avère fortement propice à l'onirisme. Jim Jarmusch qui a investi la ville pour "Only lovers left alive" (2013) y a trouvé l'inspiration pour une revisite inspirée du mythe du vampire. Idem pour le québécois David Robert Mitchell qui avec son film surprenant, "It follows", revitalise (sans jeu de mots) celui du mort-vivant. Un peu moins novateur et plus référentiel ce premier film en qualité de réalisateur, il ne faut pas l'oublier, est tout à fait honorable et surtout sincère. La démarche de Gosling est essentiellement visuelle qui utilise la palette aux tons chamarrés du chef opérateur belge Benoît Debie ("Irreversible" et "Enter the Void" de Gaspard Noé, "Calvaire" et "Vinyan" de Fabrice du Weltz, "Spring Breakers" d'Harmony Konine) pour nous faire appréhender la fusion qui s'opère entre béton et nature pour faire éclore une sorte de nouveau monde primitif symbolisé par la route qui sortant de Lost River, la cité fictive inspirée de Détroit, s'enfonce dans un lac artificiel d'où immergent des lampadaires dont la présence symbolique fait penser au long cou des brachiosaures qui ont disparu faute de pouvoir s'adapter. Cette route qui mène à l'ancienne ville engloutie sur laquelle s'est bâtie Lost River nous rappelle que le capitalisme insatiable se nourrit de ses propres morts qui se superposent en couches successives comme autrefois les couches géologiques mais à une fréquence beaucoup plus élevée où les dizaines d'années remplacent les milliers de siècles. De cette course folle mortifère, Gosling tire une sorte de conte où le merveilleux côtoie le macabre. Dans ce chaos, une famille, d'où le père a disparu, tente de survire et de s'accrocher à ses racines. Le fils aîné (Ian de Caestecker) tente de chaparder du cuivre au risque de sa vie pendant que la mère (Christina Hendricks) victime d'un banquier peu scrupuleux (Ben Mendelsohn) se produit dans un cabaret où des numéros macabres donnent le frisson à ce qui reste d'une société bourgeoise toujours avide de s'encanailler à bon compte. La cellule familiale même amputée reste encore comme aux temps rudes de la conquête de l'Ouest ou de la crise de 1929, le dernier refuge à partir duquel la société américaine se régénère. Ryan Gosling qui conclut son film dans un taxi qui mène vers un ailleurs incertain mais aussi prometteur grâce à la présence masculine adulte retrouvée (Reda Kateb) ne semble pas vouloir se distinguer complètement des valeurs de ses aînés. Preuve que le jeune réalisateur n'est pas complètement désabusé. Avec ses partis pris esthétiques souvent contrastés, ses références cinématographiques assumées comme la présence de Barbara Steele égérie de la Hammer des années 1960 ou encore sa part d'improvisation, "Lost River" conjugue maladresses d'un premier film et sincérité d'un réalisateur qui doit encore trouver sa voie. L'ensemble est tout de même bougrement intéressant et rappelle par l'ambiance qu'il distille, "Twixt" (2012) d'un Francis Ford Coppola certes beaucoup plus expérimenté mais qui après une semi retraite passée à cultiver ses vignes, cherchait grâce à l'économie de moyens procurée pas le numérique à s'abreuver à la source de jouvence.
    reymi586
    reymi586

    465 abonnés 2 444 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 août 2018
    Je ne sais pas trop quoi penser de ce premier film réalisé par Ryan Gosling, que j’admire beaucoup en tant qu’acteur. Ça m’a un peu fait penser à Only God Forgives réalisé par Nicolas Winding Refn et joue par ce même Ryan Gosling, à la fois noir et contemplatif. On est toujours à mi chemin entre la réalité et un monde fantastique et dans ce cas il faut avouer qu’on peut s’y perdre un peu et qu’on a du mal à suivre les différents personnages. Une première expérience derrière la caméra intéressante mais encore un peu inabouti.
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