Lorsque j'ai vu ce film, plusieurs semaines avant sa sortie, je ne connaissais rien de l'histoire, simplement qu'il signait le grand retour de Marion Vernoux au cinéma, dix ans après un A boire de sinistre mémoire, et plus de 20 ans après nous avoir enchanté avec plusieurs très belles chroniques sentimentales, de Rien à Perdre à Love Ect, en passant par Personne ne m'aime.
Je ne savais donc pas à quoi m'attendre avec son nouvel opus, et très rapidement, dès les premières images, je me suis réjoui de voir qu'elle retrouvait toute sa verve et la justesse de son trait.
Adapté du roman de Fanny Chesnel Une jeune fille aux cheveux blancs Marion Vernoux a collaboré avec l'auteur du roman pour en tirer une très jolie adaptation.
Et par la même occasion, elle en profite pour dresser également un magnifique portrait de femme , une femme qu'on pourrait penser dans les premiers instants du film, un peu depressive, sans sève, (elle a été mise à la retraite contrainte et forcée et vient de subir le décès d'une proche ), et ce n'est pas son inscription dans un club pour personnes âgees, ce genre de club où l'on multiplie les activités les plus hétéroclites pour éviter de trop gamberger qui devrait l'aider à effacer ses états d'âme...
Sauf que finalement, cette femme que Fanny Ardant joue avec une intelligence et une subilité qu'on est heureux de retrouver chez elle (après quelques derniers rôles au cinéma un peu en deça de son immense talent), va vivre un sursaut, une nouvelle aventure en tombant dans les mailles du filet d’un homme charmant...Et surtout un homme bien plus jeune qu'elle....
Le film va nous montrer, avec une grande sensibilité et une vraie pertinence, dans quelle mesure les conventions et les barrières, qu'elles soient morales ou physiques, vont progressivement tomber, et laisser place à une parenthèse immature et juvénile, qui sera aussi l’occasion pour elle de faire le point sur sa vie de couple.
On pense dès lors beaucoup au Temps de l'aventure, car les deux films nous montrent une femme qui s'accorde une parenthèse régénératrice, hors de son quotidien, et la peinture de ce personnage passionnant à suive est aussi bien esquisée que dans le film de Jérome Bonnel.
Mais Les Beaux jours émettent une petite musique bien à eux, à la fois charmante et bouleversante, que les 3 interprètes principaux subliment encore plus.
J'avais déjà dit plusieurs fois sur ce blog tout le bien que je pense de Laurent Laffite et de Patrick Chesnais, et ici dans des rôles pas vraiment à contre emploi ( même si Laffite affiche une gravité pas forcément présente dans ses rôles précèedents), ils sont absolument épatants et contribuent de rendre leurs personnages intenséments crédibles et humains.
Car Marion Vernoux aborde dans ce film des thèmes graves et profonds, avec un vrai humour et une vraie légèereté, et la superbe version de Sophie Hunger du vent nous portera des Noir Désir donne une surcoit d'émotion à cette superbe histoire.
Un film qui traite avec beaucoup d'optimisme les 60 ans et plus, ca nous change du traitement plombant d'Haneke, et sans que cela ne soit également trop naïf et bisounours, ca nous change également, sur un autre versant de l'échelle, des Quartet et autre films sur le 3ème age qu'on a vu récemment!!