Après sortie de la séance, je me suis dit qu’il serait intéressant de me remater l’original afin de faire une évaluation comparative; mais, dès les premières minutes du film, j’ai tout de suite compris qu’un comparatif serait une approche ridicule pour évaluer Space Jam 2 tellement les deux films sont d’ambitions différentes: Le premier est une petite production de moins d’une heure et demie très vite expédiée reposant sur le charisme des acteurs présents (Michael Jordan et "sa famille", Wayne Knight ou encore Bill Murray), avec des Looney Tunes présents à l’appel mais pas ou très peu ‘tunesques’ (sinon dans la dernière partie), avec une Lola Bunny qui faisait tourner la tête des gosses, dont l’histoire, très infantile, en faisait un film de ‘série Z’ accès ‘public jeune âge’ avec des voix de méchants infantiles et insupportables et ne valant qu’un vulgaire 2,6 sur Allociné pour le public adulte dont, par la conception du film, est limité à une minorité de fans; (Pour ma part, assez bon public, j’ai conservé le 3 étoiles que je lui avais mis à l’époque.) Mais objectivement, sur 1h18 de film avant le générique, seul la présence de Jordan, les 10 minutes de deuxième moitié de match et la pin-up de service relèvent le goût général limite insipide, bébé (ou mal vieilli).
Donc voilà à quoi aura servi ce visionnage, un premier paragraphe d’exposition de l’univers de ‘Space Jam’, de ce qu’il est, et de son public restreint.
Space Jam 2 c’est une toute autre sauce, proche des deux heures, des effets spéciaux de très haute qualité, un montage beaucoup plus construit avec une longue intro d’exposition, de multiples séquences, pour un produit avec pour seul point commun avec l’original: Le basketteur chouchou du moment se retrouvant embarqué dans le monde des tunes d’une façon abracadabrantesque à disputer un match de basket pour une raison abracadabrantesque.
La franchise Space-Jam n’est pas faite pour l’analyse du scénario, et là où le premier avait des péripéties môles, expédiées, un rythme bancal et des situations grotesques, ici, on n’a ni besoin d’avoir le premier film bien en tête ni besoin de déjà l’avoir vu tout cours, seulement savoir qu’il existe.
LeBron est… moins bon acteur que Jordan, contrairement au personnage de Jordan adorable, le siens est désagréable et antipathique, les membres de sa famille moins attachants.
Revoir le film original m’a fait remarquer le retrait de Pépé le Putois (très controversé) dont j’avais totalement oublié l’existence devant le 2 (et il ne manquera à personne).
Pour continuer dans ‘les points faibles’: Lola Bunny: Bien que pour des raisons évidentes l’originale, bien que revendiquant déjà à l’époque ne pas vouloir être simplement être vue au rang de ‘poupée’ et déjà féministe, a été révisée, recouverte de plus de tissus et totalement désexualisée, une revisite trop complète, sans aucune recherche de compromis, allant jusqu’à retirer totalement l’arc ‘séduction’, rendant un personnage far, une invisible au milieu de tout le petit monde.
Le film vise dans le visuel, à la manière d’un ‘Ready Player One’ il offre, par exemple, une panoplie d’Ester-Eggs à l’univers Warner, rappelant à Mickey la flambée de franchises qui ne lui appartient pas encore, avec des caméos de toutes sortes de personnages Warner, aussi bien du monde de l’animation (fidèles), que du monde du live action (parfois fidèle, parfois totalement raté (j’y reviendrai)).
Match de basket nerveux, mécaniques des Looney Tunes exposées en long large et travers jusqu’à épuisement à la moelle, le tout couvert d’effets visuels très agréables, d’une souche de deuxième millénaire avec aspects jeux vidéo poussés, des idées novatrices avec rendues finaux sortant des sentiers battus, pour une expérience globale très propre, pour une expérience presque unique, expliquant, et de loin, ce valeureux…… 2,2 à l’heure à laquelle j’écris ces lignes???!
Pas d’explication, c’est le premier jour, peut-être que la note va monter drastiquement par la suite, mais pour le coup, objectivement, aussi bien le public adulte que le public enfant a son compte, le public susceptible d’apprécier le film est bien plus large que pour le premier.
Très drôle, jamais essoufflé, des Looney Tunes très fidèles en ce qu’ils sont (et laissés dans le design de base pendant la majeure partie du film avant un passage ‘aux textures HD’ tard dans le film et non dérangeant), VF au poil, du grand spectacle à voir sur grand écran.
Pour en revenir aux ‘apparitions’ de personnages de différentes franchises en live action, là il y a un hic de choc, soit les personnages sont très bien réussis, soit dignes de mauvais cosplayer totalement ridicules…
En revanche, on a deux invités de marques (totalement improbables), issus d’une série d’animation pour adulte très tendance, ayant fait hurler le public adulte.
Quoi qu’il en soit, en quittant la salle, ce sont des visages satisfaits que j’ai vus autour de moi, le film a ses points faibles (le scénario dont-il ne faut VRAIMENT pas tenir compte), les fameux cosplay ratés, mais sinon, pour qui aime l’univers des Tunes, c’est du ‘à voir sur grand écran’ garanti!