Ce n’est pas un film ”médiocre”, ce n’est pas horriblement mal interprété non plus (bien que je sois très loin d'être une fan de Timothée Chalamet) mais nous avons droit à une adaptation des deux livres (l’un du père l’autre du fils) que le réalisateur a voulu bien trop propre et, du moins à mon goût, ce n’est pas une réussite.
En effet, on ne peut qu’admirer ce père qui va tout faire pour sortir son fils de l’enfer de la drogue mais le hic est que la réalité est quand même moins ”proprette” que ce que le film a choisi de nous montrer.
Je partage l’avis de ceux qui ont trouvé qu’on se rapprochait quand même presque de l’eau de rose.
Ceux qui ont vu à l’époque le film ”Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée” racontant l’enfer de la drogue de Christiane Felscherinow (et en plus qui ont lu ses deux livres) comprendront. L’enfer de la drogue prenait vraiment aux tripes. Avec ”My beautiful boy” j’avoue ne pas avoir été prise aux tripes une seule minute.
Le jeune Nic dans le film est un gamin heureux, il aime la musique, les livres, il est intellectuellement plutôt brillant. Bref, il aurait tout pour lui... et ses ”problèmes” ne commenceraient vraiment qu’à l’adolescence ?
Pour ceux qui ont lu les livres et ou qui ont écouté ses interviews, Nic dès l’âge de 11 ans était devenu déjà accro à la Vodka. Il est passé à la consommation du cannabis un an après. A cet âge là, qui payait ? On ne peut pas tout de même s’éviter de se poser la question.
On connaît d’ailleurs la réponse, bien entendu, car entretenir une dépendance à la drogue coûte de l’argent et l’une des questions auxquelles le film ne répond jamais est de savoir où Nic a, pendant des années, trouvé l’argent.
Le contexte financier est totalement absent de l’histoire. Le contexte familial aussi n’est montré que du bon côté. Même les retours en arrière n'exposent que les images du bonheur.
Or les parents de Nic ont divorcé lorsqu’il avait 5 ans. Pour ceux encore une fois qui ont lu le livre, il y a présenté sa condition d’enfant de parents divorcés, sa vie d’enfant ”partagé” entre deux avions suite à une décision de garde partagée et sa douleur et son déchirement entre deux maisons, deux systèmes de vie différents, deux univers qu’il aurait tant voulu n’être qu’un seul. Le texte est d’ailleurs très émouvant.
Dans le film, il y a essentiellement les relations de Nic et de son père. Celles avec sa mère ne sont que survolées. Ce divorce pourtant a été vraisemblablement le catalyseur de tout ce qui allait suivre.
Quand le père finit par les vivres, Nic a vécu dans la rue et pour avoir sa came, il s’est prostitué d’autant que la prostitution (cf ses interviews) était une ”expérience” qu’il voulait connaître.
De plus, je partage aussi l’avis de certains qui ont trouvé qu’on tournait quand même en rond. On voit le père essayer de tout faire pour sortir son gosse de la drogue mais sa vie n’est pas ébranlée pour autant quand même. Nous avons droit à des scènes, dans l'ensemble, très répétitives.
A la fin, avant le générique, nous avons droit à ”Grâce à un soutien et une chance inouïs, Nic est abstinent depuis 8 ans - chaque jour compte”.
Là encore, tout est relatif... Oui, il s’en est sorti dans la mesure où il est marié. Toutefois, il a avoué toujours se battre contre sa dépendance mais il n’a que des rechutes qui se font de plus en plus rares.... Donc oui, il s’en est sorti par rapport à avant mais quand même qu’il y replonge encore.
Je n'accorde que 2/5 car le film ne m'a pas émue du tout et, à mes yeux, ce n'est pas ce que j'appelle un film illustrant superbement bien ce que peut être "vraiment" l'enfer de la drogue.