Je m'étais un peu emballé, qualifier Fight Club de chef d'œuvre sans y réfléchir, sans prendre le temps d'une certaine réflexion, était un peu conformiste de ma part. La majorité de ceux qui l'ont vu ont eu un coup de foudre ébranleur, mais en le revoyant plusieurs fois encore, quelque chose me déplait ou me laisse insatisfait. Alors, oui je reste sur ma position que Fight Club est une œuvre majeure du cinéma, des plus provocatrice et des plus cynique, car je doute qu'un seul spectateur soit resté indifférent à l'égard de ce trublion cinématographique. En effet, Fight Club veut toucher un nerf. Il se veut corrosif, choquant, rebutant et il se veut avant tout une critique acerbe de la société de consommation. Fincher pose parfaitement les bases, avec un personnage lambda rongé par le tracas, en manque de vivacité, qui peine à s'imposer. " Nous ne vivons que pour mourir ", c'est un peu ce que j'ai déduit du message de Fincher. Nous sommes des êtres passifs, dénués de volonté qui nous nous morfondons dans l'abime de notre solitude. C'est vrai. Le film en lui même semble être une pilule contre l'insomnie, quelque chose de dégoutant, qui se veut être les prémices d'une réaction anticonformiste. Une manière pour le spectateur d'adopter des changements radicaux dans sa vie sans saveurs. Les personnages de complaisent dans un monde bordélique en se promettant de réagir et d'apporter un nouveau souffle à leur existence. Le narrateur " Jack " a trouvé le moyen de se dégager : se battre. Lui et Tyler ( ou Tyler et lui ) vont alors bâtir un mouvement, rebelle et saccageur qui va à l'encontre de ceux qui sont trop embourber dans leur système archaïque. Anticonsumériste à l'extrême, Fight Club réussit sa mission, celle d'aborder une vision nouvelle d'une société nouvelle. Mais la vision de Tyler Durden, est pour moi trop fantaisiste, et irréalisable : même si le point est bon, aucun individu ne peut se détacher du système en lui même. Il y est forcément lié, ou y a été durant une longue période de sa vie. ( Tyler Durden, pourtant leader du mouvement, vole lui même ce qui semble être une Corvette à la sortie de l'aéroport, pourquoi pas une Mini ? ) Bon, j'arrête, j'arrive plus trop à m'expliquer. Retenez juste que la vision de Durden est impossible. Passons, au premier visionnage de Fight Club semble être un sombre psychodrame, mais au second Fight Club se révèle être une comédie ( noire ou pas ) qui nous fait changer d'opinion sur les personnages : finalement le personnage le plus à plaindre n'est pas Tyler ou " Jack " mais bien Marla. Car une fois le dénouement visualisé, Marla Singer est bien celle qui souffre le plus. Le pire c'est que l'on ri de sa misère... Bonnes interprétation, bonne mise en scène, vision juste erronée.