Ce film nous narre l'histoire d'un célibataire, jeune trentenaire lambda travaillant dans les remboursements pour une compagnie automobile. Dépassé par sa vie, par l'existence qu'il mène ou plutôt ne mène pas. Il n'en dort plus la nuit, vivote et a des idées noires. il finit par trouver son salut, du moins c'est ce qu'il pense, au travers des thérapies de groupes en tout genre et ce durant un an jusqu'à l'arrivée dans sa vie d'une autre faussaire en la personne de Marta, qui va venir culbuter son style de vie immuable, le laissant que peu de place à la liberté mais qui rassure le Narrateur et lui permets chaque soirs ou presque après le travail de se libérer émotionnellement.
A ce moment, les plus observateur auront déjà remarqué plusieurs Flash très court ou l'on peut apercevoir la silhouette très fugace de Tyler Durden : deux choses à en déduire
Premièrement : Le narrateur est déjà, bien avant ses thérapies et même durant ses thérapies Schizophrène, cela ne se manifeste que par Flash très sporadique, mais une partie de lui, même infime, est déjà Tyler Durden
Deuxièmement : Durden travaille comme projectionniste à mi temps la nuit et adore y insérer des images pornos , difficile de ne pas y voir une corrélation avec les flash du Narrateur. un petit détail pouvant paraître insignifiant au départ mais qui s'ajoutant au tout contribue à en faire un film culte. (tout comme le gros plan de Fincher sur le gobelet de café "Starbucks" du Narrateur à son boulot) Starbucks étant encore à ce jour la plus grande chaîne de café au monde, elle reflète sa servilité à la société, au consumérisme, aux multinationales. Il y aura tout un tas de petits messages subrepticement placés tout au long du film
D'ailleurs, Le Narrateur aime feuilleter les catalogues des meubles Ikéa pour en acheter les derniers modèles tout en pensant garder une part de personnalité en s'acquérant des biens qui lui ressemble, alors qu'il adopte une attitude de soumission totale envers le paradigme de notre société.
David Fincher souhaite que le spectateur se questionne, fasse son introspection pendant et après le visionnage du film, c'est réussi.
C'est après l'arrivée de Marta dans sa vie que le narrateur va finir par s'émanciper et devenir son double Tyler Durden, du moins par phase, et celle ci est marqué par l'explosion de son propre appartement, à partir de la la machine est enclenchée, et elle se matérialisera peu de temps après lorsque Le narrateur raccroche au nez de Marla pour finalement appeler Tyler, il dira ensuite qu'il ne pourrait dire pourquoi c'est lui qu'il a appelé mais c'est ainsi ...
A noter qu'à ce moment la, Tyler ne décroche pas mais décide de le rappeler, le message est clair, c'est Tyler Qui mène la danse
A travers cette séquence il met un terme a la rationalisation de sa vie et décide d'envoyer foutre en l'air sa vie, mais pas totalement ( il garde quand même son boulot, son identité initiale , et Marla ) une émancipation , mais pas totale qui va toutefois lui permettre de révéler en lui la facette qu'il souhaitait voir au travers de Durden.
La suite on la connait : le fight club, pas de chemise ni de chaussettes, c'est l'une des règles très stricts du Fight Club, tout le monde est logé à la même enseigne, Cadre, SDF, Chomeur, Ouvrier, ici on oublie qui l'on est dans la vie de tous les jours et on se laisse aller à un défouloir tout en respectant les règles édictées par Durden. Pas de Violence dans le but de tuer, ici on se respecte mais on se respecte avec des uppercuts ...
Puis le "Projet Fight Club" va se transformer en "Projet Fight Cub' La scène de la brûlure en est le tournant.
Peu à peu Durden va enlever les dernières barrières mentales du Narrateur jusqu'à le mettre en danger de mort et causer un accident devant des sbires à l'arrière lobotomisés face au discours de leur Gorurou va le galvaniser
Cet accident va le délester de ses peurs, de ses dernières croyances pour mener le projet à terme.
Et lorsqu'il finira par découvrir Que Durden et lui ne font qu'un il voudra à tout prix démanteler le projet Chaos, il n'y arrivera pas mais tuera sa propre muse que son mental a créé et regardera au bras de Marla tel un spectateur d'une salle de ciné le monde de la finance s'écrouler sous ses yeux.
Pour conclure, ce film m'a beaucoup fait penser notamment à "Wanted - Choisis ton Destin" sur le fond et la forme il y a pas mal de similitude entre ces deux films, l'employé soumis, modeste sans vrai personnalité, jeune trentenaire au physique frêle, employé dans l'administration qui fait une rencontre qui va le métamorphoser dirigé par un Gourou avec des codes bien définis ...
La morale de l'histoire : Sois libre, Sois qui tu veux devenir, ne laisse personne influencer quoique ce soit mais contrôle toi un minimum pour éviter de te dévoyer et prendre un chemin chaotique et sans retour
C'est un très bon film qui est bien plus qu'un simple film, si l'on décortique tous les détails même minimes du film il faudrait des heures et des heures et ça c'est généralement la marque des grands films car il y a le bon et la forme.
En soit il mérite donc une excellente note, mais après réflexion, je lui attribue la note de 3,5/5 car avant d'être un "film de David Fincher" c'est avant tout une oeuvre littéraire, que certes Fincher a su adapter finement sur grand écran, mais qui ne vient pas de son imaginaire sinon nul doute que j'aurais élevé la note. Donc glorifier Fincher c'est bien, l'écrivain c'est mieux.
Ce qui m'amène à cette note c'est également l'univers du film que j'aime , mais que je n'adore pas et également la transition irréaliste du Narrateur qui passe d'un claquement de doigt d'un type timoré, dépressif, sans Charisme à un mec hyper Charismatique ( même si cela reste subjectif ) désinvolte au possible et leader dans l'âme.
Ca me dérange un peu, il aurait fallut faire un diptyque ou rallonger la durée du film à 3 heures pour voir une transition plus réaliste, plus plausible. C'est du cinéma certes, mais vu le contexte du film ça n'aurait pas été de trop pour une immersion encore plus crédible.