Allez, encore un petit Marc Riva pour la route. Bon, je ne vais pas m’étendre bien longuement car Riva c’est sans surprise particulière.
Sur la forme le style du réalisateur est là, mais c’est un peu plus classieux que la moyenne avec quelques scènes en extérieur. Rien de très mémorable non plus, ça sent le studio à plein nez dans la plupart des cas, et la photographie n’a pas grand relief. Reste que les scènes sensuelles sont appréciables, bénéficiant ici du savoir-faire de Mélanie Coste, entre autres, actrices talentueuse en la matière, à la fois sensuelle et raffinée. Elle est entouré d’une petite troupe qui revient régulièrement dans les films de Riva à l’instar d’Antoni Saint-Aubin, elle-même étant une récurrente du réalisateur. Il en résulte donc un petit film pas trop mal là où on l’attend, par contre la musique est assez atroce ! C’est typiquement de la musique d’ascenseur ici pour combler les vides sonores, c’est trop téléfilmique pour convaincre !
Le scénario est très standard. Une amnésique recouvre peu à peu la mémoire et découvre des trucs assez louches sur elle et ceux qui l’entourent, surtout en matière de sexe ! En fait, même si l’intrigue est standard et traine malheureusement en longueur comme dans presque tous les films de Riva, il y a quelques bons moments qui sortent de l’ordinaire du cinéma érotique, avec un final sympathique en forme de chute inattendue. Bon, les amateurs apprécieront cette petite audace, mais franchement si vous n’adhérez pas au reste, c’est-à-dire aux scènes sensuelles, aux dialogues pas très bien écrits et au jeu des acteurs assez approximatif quand même, ben cela ne vous comblera pas !
En effet, je ne me suis pas trop étendu sur le jeu des acteurs mais il laisse assez à désirer. Ce n’est pas mauvais, je dirai même qu’on est dans la moyenne haute des films du réalisateur, mais toujours peu aidés par des dialogues souvent insipides et par des personnages sans grand relief, ils ne peuvent pas se transcender ! Un souci récurent de ces petits téléfilms érotiques reste cependant la force des sentiments et des émotions ! En fait on nous présente tellement de situations improbables comme naturelles (en matière de légèreté de mœurs en l’occurrence !) que personnes ne s’émeut de rien, et ça donne beaucoup de linéarité au jeu des acteurs. Ça ne crie jamais par exemple, ça ne pleure pas, ça ne s’étonne pas, et du coup c’est assez aseptisé comme ambiance.
Enfin, Désirs troublés c’est de l’érotisme sans prétention qui s’oublie vite après visionnage. Reste de belles actrices dans de belles scènes érotiques, ce n’est pas si mal, mais c’est loin de suffire à porter Désirs troublés haut dans ma note. 2