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Audrey L
665 abonnés
2 648 critiques
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3,5
Publiée le 29 juin 2021
Noah Baumbach nous offre un bien sympathique personnage de femme un peu maladroite, bourrine sur les bords, qui ne mâche pas ses mots, mais dans laquelle on se reconnaît facilement (la personne "nature" par définition). Cette dernière vit une relation fusionnelle avec sa meilleure amie Sophie, un peu comme un vieux couple, et vit mal leur éloignement pour des raisons de cœur (le nouveau petit ami de la copine devient un concurrent pour Frances, malgré l'absence de sexualité entre les deux amies). On suit donc le parcours du combattant de Frances pour se construire une vie sans Sophie, qui passera par une colocation, des entretiens pour intégrer un groupe de danseuses (elle n'est qu'apprentie), des petits boulots pour joindre les deux bouts à la fin du mois... Vraiment, Baumbach a un certain talent pour rendre sympathiques ses personnages, pour parvenir à nous y identifier sans forcer. Ce que l'on a moins aimé, en revanche, est ce style visuel "vieux film", en noir et blanc et avec un grain d'image épais, ce qui n'apporte rien au film (ne rend pas le discours plus fort, n'est pas particulièrement joli à regarder...) et aura tendance à passer pour de l'esbroufe (pour démarquer son film). Dommage, car Frances n'en avait clairement pas besoin. On remarquera la belle BO qui arrive toujours à point nommé (lorsque Frances court sur la magnifique chanson Modern Love de David Bowie, un petit régal). Greta Gerwig passera ensuite derrière la caméra pour ses sublimes Lady Bird et surtout Little Women, mais on peut déjà déceler toute la thématique de la femme en construction, qui ne se laisse pas faire, et des amitiés féminines très puissantes dans ce Frances Ha intéressant.
Ni drôle ni touchante comme l'annonce la promo du film, mais cette oeuvre a le mérite de parler à toute une génération, et d'être en quelque sorte un reflet de la vie contemporaine aux US et ailleurs, avec ce personnage principal de loser lunaire incarné par Greta Gerwig. Agréable à visionner malgré des longueurs.
Une aimable comédie du cinéma américain indépendant, agréable mais somme toute mineure, synthèse de tous les clichés du jeune cinéma d'auteur depuis trente ans.
Impossible de ne pas aimer "Frances Ha", qui fait se rencontrer la déprime un peu crasseuse de "Girls" (Adam Driver est même là pour le trait d'union) avec le burlesque intello woody allenien. Impossible de ne pas aimer Greta Gerwig, qui invente ici un personnage de loser lunaire qui réussit à nous enchanter autant qu'à nous irriter. Impossible de ne pas aimer la mise en scène de Noah Baumbach, veritable "auteur" - au sens de la "politique" d'antan - qui ose tout (l'image rosée et charbonneuse, le rythme décalé, les ellipses qui désarçonnent et frustrent - mais que s'est-il donc passé pour que l'on retrouve Frances ainsi "sauvée" dans la toute dernière partie ? -, le refus des moments forts comme des facilités "feelgood") et ne loupe presque rien. Il n'est pas impossible d'être critique vis à vis de l'évacuation systématique de la sexualité, réduite à un sujet de conversation au même niveau que les films de la nouvelle vague. Il n'est pas impossible même de s'ennuyer légèrement ci et là, cela fait même partie du jeu, mais il est tout à fait impossible de ne pas se laisser surprendre par le dérapage subtil du film d'un registre convenu - celui de la comédie vaguement "sociale" à la Woody Allen, justement, avec la description d'un petit monde bohème et intellectuel excessivement new yorkais - vers une noirceur dépressive beaucoup plus "près de l'os". Qu'importe alors si Baumbach invente généreusement une issue un peu improbable à la noyade sociale de Frances, la dernière scène, avec son clin d'oeil souriant au titre, conclut ce beau film sur une pirouette drôle, un peu absurde, certainement singulière.
PS : Et puis, même si ce genre de référence peut irriter certains spectateurs plus exigeants que moi, voir Greta nous faire son Denis Lavant sur "Modern Love", j'ai trouvé ça très, très beau !
La saison cinématographique estivale est à l’image cet été 2013 : en pleine torpeur ! Et pourtant… pourtant… Il existe une petite bombe de fraîcheur, de candeur et de douceur : Frances Ha ! Sortie en catimini et dans une indifférence médiatique bien affichée, ce film réalise le miracle de trouver un public, son public ! Cela est souvent le cas pour les œuvres originales et intelligentes. Car nous détenons là vraiment une vraie petite merveille. Malgré un habillage très eighties (lumière, décors, musique…) c’est bien notre société qui est épinglée ici à travers l’histoire de Frances, fille un peu perdue, beaucoup trop maladroite et qui se cherche. Noah Baumbach (dont on se souvient de l’excellent “ Les Berkman se séparent ”) nous entraîne sur le parcours de cette jeune femme si atypique, voire incasable. Elle est pourtant radieuse dans ses contradictions, ses coups de cœurs, ses peurs. C’est une héroïne d’aujourd’hui, témoin de son époque à l’image d’une Catherine de Jules et Jim… Et le parallèle ne se fait pas uniquement sur le noir et blanc retenu pour mettre en lumière le film. Noah Baumbach aime son actrice Greta Gerwig autant que Truffaut aimait Jeanne Moreau ! Le scénario est d’ailleurs coécrit par le réalisateur et son actrice. Beaucoup de justesse et de transport dans leur histoire librement inspirée de la vie de Greta Gerwig, mais il n’y a pas que cela ! La forme est tout aussi originale presque littéraire, chaque étape de vie étant marquée par un lieu, une sorte de chapitrage. Et l’on se surprend à vouloir découvrir la fin au plus vite, avec anxiété et une réelle curiosité. Et quand celle-ci arrive, c’est à regret que l’on quitte Frances, à qui l’on s’est tant attaché… It's just the power to charm !
Il y a une belle fraîcheur dans ce film qui plonge dans les difficultés (et les facilités) de trentenaires new yorkais qui fait penser à la fois aux films de Truffaut et à Manhattan. On y suit les tourments et les hésitations d'une génération entre adolescence et âge adulte, qui peine à grandir. Un film à la fois aérien et mal dégrossi, loufoque et obstiné comme Frances. Donc profondément charmant.
A travers Frances Ha, Noah Baumbach filme la vie d'une jeune new-yorkaise dans ses différentes pérégrinations pour obtenir enfin... une adresse à elle. Le principe de base est simple mais terriblement efficace, le spectateur va suivre cette Frances Ha à travers ses différentes adresses. Noah Baumbach filme tout simplement la vie de cette jeune femme sans autre histoire particulière, et ça il le fait vraiment bien, on suit le personnage, on l'aime, on l'aime un peu moins, on la trouve ridicule, on a de la peine pour elle, on la trouve courageuse etc... je sais pas, tout sonne extrêmement juste là dedans, ça pourrait vraiment être une sorte de documentaire sur une jeune new-yorkaise. C'est assez génial de voir cette fausse héroïne (car autant dire qu'elle est pas parfaite, elle réussi pas tout etc...) et de suivre ses petites histoires du quotidien. Et sans qu'on s'en rende compte, Noah Baumbach nous livre un film assez génial sur la vie, ses difficultés de tous les jours, sur le passage à l'âge adulte.
Ce film m'a permis de réaliser un de mes fantasmes : être seule dans une grande salle. C'est son seul intérêt ! Quel ennui ! Quelle inconsistance. Déjà le noir et blanc en 2013 me semble une pose et participe là de l'ennui, de la lourdeur. Ensuite ce personnage de femme de 27 ans au mental de gamine de 11 ans. Qu'en dire ? rien justement, elle n'intéresse pas, elle ne charme pas, elle n'amuse pas. Elle est un personnage inconsistant accroché à sa meilleure amie, sans pouvoir travailler ni aimer. Frances Ha montre que les jeunes femmes peuvent être aussi immatures et fuyantes que les jeunes hommes ? So what ?!
Voila une très bonne surprise, une comédie dramatique originale, pleine de vie, réalisée avec du cœur et du talent. Un personnage bondissant, multi-facette, qui échoue, réussit, lutte, et qui porte à lui (elle) seul le film. J'y ai retrouvé le charme des comédies à l'ancienne, ce qui m'a beaucoup plu, dans la profusion de dialogues et de scénettes, et dans le noir-et-blanc tout sauf anodin. Couplé à un rythme élevé et à un contexte actuel, il en ressort une oeuvre rayonnante, attachante et moderne. Bien joué !
Fan des "berkman se séparent", je suis d'autant plus déçu par ce film. Déjà je le trouve surcoté à un point... mais bon, on a l'habitude. Ce qui me gêne, c'est le côté fabriqué, genre mode d'emploi Indé avec tous les tics jusque dans le jeu de l'héroïne qui minaude "je suis ouf, originale et décalée" mais j'y crois pas une seconde. Rien n'est vraiment sincère je trouve. Grosse déception
Frances Ha est réussi et peut être n'existe que par rapport à l'évocation de ses références assumées à Jean Luc Godard, Eric Rohmer ou Woody Allen. C'est peut êtres celles-ci qui donnent au film sa légèreté bien aidée par son actrice principale au charme malhabile et inapte aux rapports sociaux affectifs. Les scènes les plus réussies sont celles qui montrent les deux jeunes femmes en colocation ; une relation étonnante s'instaure entre elles. Problème : le film ne sait pas toujours où il va, le scénario a des faiblesses par la répétition de ses intrigues. L'utilisation d'un beau noir et blanc semble justifié (magnifiques contrastes). La musique est très bien choisie. Un petit film sympa.
Frances, 27 ans, vit à New-York. Apprentie danseuse, depuis un bon moment, elle se laisse vivre tranquillement, sans réel soucis du lendemain. Jusqu'au jour où Sophie, sa colocataire et meilleure amie, donne à sa vie un nouveau tour : une vie sans Frances.
La force du film réside essentiellement dans le charme et le talent de la comédienne Greta Gerwig, parfaite dans ce rôle de fille sympa, décalée et un brin paumée. Le scénario, lui, traîne légèrement la patte. Il se laisse vivre comme Frances et du coup, l'ennui s'invite un peu. L'image en noir et blanc est léchée et la réalisation agréable. Mais les références cinématographiques qui challonnent le film (Woody Allen et son Manhattan, Truffaut, Godard ou Carax...) perturbent et rendent difficile la découverte du film comme une oeuvre neuve. Il est compliqué de plonger pleinement dans une histoire lorsque le réalisateur vous renvoie sans cesse à d'autres films. Phénomène largement amplifié par l'utilisation de la musique de George Delerue et d'autres compositeurs des BO des films de Truffaut ou Godard qui accompagnent quasiment tout le film.
Au final, la sensation est étrange. L'ensemble est agréable, l'héroïne marquante mais l'oeuvre cinématographique semble sans réelle existence propre. Curieux.
Un film qui donne espoir dans le renouveau du cinéma américain. Pleine de fraîcheur, à la fois audacieuse et terriblement snob, cette histoire est un véritable torrent de mélancolie et panache. Les personnages sont construits brillamment et le tout est soutenu par un noir et blanc sublime. Une ode à la Nouvelle Vague assez réussie, même si on aurait aimé sortir un peu de ce monde bourgeois. Un beau moment qui profite en plus de dialogues savoureux.
Le film est pour l'essentiel l’œuvre de deux personnes bien ancrées dans le cinéma indé américain : le réalisateur Noah Baumbach et Greta Gerwig, ici scénariste et actrice principale. Il se trouve qu'il ressemble sur bien des aspects à Inside Llewyn Davis, sorti quelques semaines plus tard ; on suit à chaque fois des artistes en désuétude qui galèrent au sein d'un New York tentaculaire et déprimant pour qui n'a pas les moyens d'y vivre. Sauf qu'à la différence du film des frères Cohen, Frances Ha est plein de vie, de positivisme, et d'humour aussi. La pétillante, chaleureuse et charmante Greta Gerwig porte le film sur ses épaules et nous entraine dans ses aventures humaines, que ce soit dans la recherche d'un emploi (d'abord idéalisé, puis finalement raisonné) ou dans la quête de l'amour, avec des étapes chaotiques. Tout cela alors que sa relation avec sa "meilleure amie" semble lui apporter plus de mauvaises que de bonnes choses. Le choix du noir et blanc est intéressant, car il étalonne le film et permet de différencier les personnages sur leur caractère et non sur leur apparence.