Frances Ha…Sans préméditation, hier soir j’ai revu Manhattan de Woody Allen, et forcément il y a des points communs entre les deux films, ne serait-ce que la géolocalisation puisqu’on est à New York, en noir et blanc, où il est question de séparations, de doutes, d’envies, d’art, de trouver sa place dans le monde, tout ce que l’on aime !
Au départ, Greta Gerwig qui interprète Frances, m’agace…et sa roommate aussi. Ces personnages ne me sont ni sympathiques, ni intéressants, plutôt hystériques et culcul à force de se balancer des « I love you » très américains à tout bout de champ. Mais heureusement, ça change très vite, et en bien ! Frances commence à m’intéresser et je me retrouve vite en empathie parfaite avec elle…comme quoi tout arrive ! Et finalement le film passe en un éclair, comme une œuvre évidente et essentielle. Alors bien sur ça rappelle parfois la série « Girls » de Lena Dunham, en moins bavard et plus poétique, mais qu’importe, signe des temps, nous avons tous les mêmes préoccupations universelles. J’aimerais signaler les nombreux emprunts que Noah Baumbach s’est autorisé dans Frances Ha…des « hommages » au cinéma français et plus particulièrement à la nouvelle vague. La musique de Georges Delerue intervient de nombreuses fois, mais aussi celle des « 400 coups » de Jean Constantin, « Modern Love » de Bowie où la il n’est plus question d’emprunt mais limite de plagiat, puisqu’elle sert à refaire la scène de la course de « Mauvais Sang » de Leos Carax, dans le sens opposé, et de jour…Si cela émeut les djeunes d’aujourd’hui tant mieux, mais ce serait encore mieux s’ils découvraient le film de Carax.
Les deux précédents films de Baumbach étaient franchement pessimistes, et là, enfin, tout s’éclaire après un passage noir et sans pitié, jusqu’à devenir solaire, si bien que je suis sorti de là avec une banane inamovible. C’est rare lorsque je reste assis jusqu’à la fin du générique, mais là, j’étais empli de frissons très agréables, en me demandant si je n’avais pas vu là, le meilleur film de ces 7 derniers mois. Je recommande vivement.