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Flavien Poncet
238 abonnés
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2,5
Publiée le 11 janvier 2008
Le Liban, pays peu prolifique en production cinématographique à la vue de son statut politique instable, dispose là d’une œuvre intéressante, d’un regard singulier sur son propre état. L’état du monde libanais trouve son écho dans son cinéma, ainsi en est-il pour «Civilisées» (Liban, 1999) de Randa Chahal. «Aucun chat n’a été blessé mais la guerre au Liban a fait 27 000 morts» informe une pancarte précaire accrochée par un enfant. Chahal souligne, par cette pancarte, la fenêtre qu’ouvre son film sur l’état du Liban, le triste sort dont il souffre. Rien de réaliste toutefois dans la présentation du pays puisqu’il vogue entre hystérie désespérée qui traduit une folle, mais excellente, entreprise pour maintenir la vie et un surréalisme des paysages et des situations. «Civilisées» ne renseigne pas foncièrement sur la situation du Liban. C’est davantage l’exposition délirée d’une société qui n’aurait plus de repaires, qui ne dissocierait plus l’ordre des choses sinon dans la folie, jusqu’à bafouer inconsciemment la notion de civilisation. Cette fièvre excessive des protagonistes et de la narration installe une étrange atmosphère dépourvue de moral, à l’instar de la guerre. Le titre de ce film, qui n’est pas innocent, importe énormément. L’application du terme «civilisé» au féminin pluriel cercle directement l’enjeu majeur de notre attention. Le récit converge sur les femmes d’un immeuble et d’une baraque délaissée. Chahal décrit la guerre et sa condition au Liban par le truchement des comportements excentriques des femmes. La pluralité des tensions chez les protagonistes évoque parfois seulement l’énumération des situations et des vices de la guerre, une liste des comportements et des malheurs types. Cette énumération ensevelie sous l’amas des situations pléthoriques paraît peu à prime abord. C’est surtout le désespoir éclaté et incontrôlable qui semble mouvoir cette communauté folle.
Ca ne pourrait être meilleur pourtant, voilà un film qu'on aimerait voir faire des petits, un film qui ne ressemble mais vraiment à rien. Si vous le voyez ce qui part les temps qui courre apparait plus que compromis, sauté dessus; car c'est une vraie bombe, dans un sens comme dans l'autre il dechirre.