Quand on pense à Mike Flanagan aujourd’hui, c’est la vision d’une belle collection de films d’épouvante qui nous viens en tête. Des films plutôt originaux (Pas un Bruit ou Ne t’Endors Pas) et surtout le chef-d’œuvre The Haunting of Hill House. En attendant l’adaptation du roman de Stephen King Doctor Sleep à paraître l’année prochaine, attardons-nous sur sa première œuvre : Absentia. Loin du budget qu’il peut avoir aujourd’hui, Flanagan possède pourtant déjà sa patte, à savoir une horreur misant peu sur les jump-scares et préférant mettre en place un climat malsain, sombre, éprouvant… Ici, il s’agit d’une femme dont le mari a disparu depuis sept ans qui va être confrontée à ses apparitions à partir du moment où celle-ci le considérera officiellement comme mort. De la même manière que The Haunting, on remarque très régulièrement la présence de celui-ci en arrière-plan, dans le flou, uniquement visible par l’héroïne. Si certaines de ces apparitions sont très grossières, il faut déjà reconnaître la volonté du réalisateur de sortir des carcans de la peur facile au profit d’environnement bien plus psychologique. Le son tiendra également une place importante dans cette histoire, quasiment uniquement composé par un bruit sourd, vibrant, bourdonnant … Néanmoins, si toute la première partie du film mise uniquement sur notre imagination, le twist de milieu, voyant réellement le mari revenir, peut faire sortir légèrement du récit, choisissant alors de miser sur un monstre subtilement hors champ plutôt qu’une menace invisible. Et difficile ensuite de dire vraiment qu’en penser, mais nul doute que ce brusque virage d’une menace invisible et personnelle à une créature dont on ne saura finalement rien pourra possiblement faire sortir de l’intrigue. Le changement de ton est maladroit, le film anéantissant une part de sa mythologie par le biais de quelques recherches internet de son héroïne et laissant sur une fin bien trop ouverte et soudaine. Prémices des futures réussites de Flanagan, Absentia reste malgré tout une œuvre mineure plombé par ses incohérences et les ruptures de son récit.
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