Tour de piste décoiffant
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L’année 2014 commence fort avec Homefront, réalisé par Gary Fleder.
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Bande annonce alléchante, acteurs prometteurs, scénario signé Sylvester Stallone d’après l’œuvre de Chuck Logan, ce cocktail explosif attire indéniablement les amateurs du genre dans les salles obscures. L’intrigue correctement ficelée, la mise en place d’une action bien dosée, respectent globalement les attentes. La tension perceptible dans quelques scènes vaut le détour. Regard, répliques, postures, les moindres détails comptent. Égal à lui même, Jason Statham (Phil Broker) demeure juste dans son jeu. Le découvrir en père de famille change. Dans la peau de la femme droguée, Kate Bosworth (Cassie Bodine Klum) est convaincante. Découvrir James Franco (Gotar Bodine) dans un registre différent séduit. Ses mimiques singulières s’accordent décidément à n’importe quelle situation. Son talent parvient à donner des nuances appréciables au monde sans pitié dépeint.
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La déception ne vient par conséquent pas de sa prestation, mais plutôt de son personnage. Bien que travaillé, légèrement psychopathe, il n’est pourtant pas le grand méchant tant espéré ; celui qui aurait fait la différence. Son potentiel semble mal exploité. Gotar est effectivement légèrement en retrait, alors que le film avait besoin d’une figure davantage dangereuse, marquante, percutante. Sans être dérangeant, cette faiblesse se ressent. En ce qui concerne l’histoire, aucune innovation ne vient finalement donner de l’éclat au projet. Acceptable, elle ne marque pas les esprits ; d’autant plus que, hormis une poignée de surprises appréciables, le déroulement de l’action reste prévisible. Sans être dénuée de suspens, la partie finale déçoit par son manque de puissance, de réel enjeux. Banale, la bande originale ne ponctue pas à son avantage les péripéties, contenant en outre des improbabilités, notamment au niveau des combats. Si ce dernier point caractérise le registre en lui même; le souligner demeure important.
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Divertissant, Homefront possède les qualités requises pour illuminer non le grand, mais le petit écran.
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