Un film qui me fait espérer que la beauté n'est pas dans ce siècle de disgrâce !
Derrière la vulgarité et la médiocrité contemporaine reste la beauté des hommes et des femmes, si vrai face à leur défauts et la beauté de ces œuvres immortelles qui ornent la ville mythique de Rome.
Avec une mise en scène grandiose, des dialogues formidables et très travaillés, d'une finesse et d'une virtuosité, des femmes magnifiques et un acteur principal somptueux, Paolo Sorrentino, nous narre la fin de vie de Jeb Gambardella, un journaliste et écrivain raté, à l'image' un Marcello de la dolce vita qui aurait vécu, le "roi des mondains",entre désillusion et mélancolie désabusé face à son milieu, sa ville et la décadence de son temps.
Ce film est une véritable ode au passé. A travers les sentences du héros, ces fêtes vulgaires,la satire acerbe de l'art contemporain et des représentants de la mondanité de la capitale romaine, à l'image du snobisme qui fait de Paris, et ici Rome, des territoires perdus à la beauté et à la grâce, Sorrentino dévoile son pessimisme et sa vision de la bourgeoisie dans toute sa bassesse.
Mais "la grande beauté" que montre Sorrentino est toujours maintenu par ces êtres, de l'ombre, comme ces nonnes qui font des apparitions fugaces et par ceux qui restent quand les démagogies se sont essoufflées par le temps qui ne ment jamais.
L’apparition de mère Thérésa sonne comme une morale, sans que le film ne fasse jamais du moralisme.
Les relations entre Jeb et les femmes, son amour disparu et que le souvenir n'a gardé qu'en essence ou encore ses rencontres, notamment avec une danseuse, et que vous découvrirez, sont beaux et profonds.
Jconseille fortement ce magnifique film, fin, juste et salvateur.
Un dolce vita, 40 ans après, qui le transcende en l'actualisant et digne du chef-d’œuvre de Fellini.
Un film qui a fait hurlé les imbéciles de la médiocrité d'un certain monde journalistique et mondain français, offusqué d'être raillé et montré dans leur fatuité, et rien que ça devrait vous motiver à le découvrir !