Certaines mers et certains océans sont encore à notre époque infestés de pirates. Le navire marchand "Rozen", armé par une compagnie danoise, en fait les frais dans l'océan Indien, alors qu'il s'approche de l'Inde (Bombay), sa destination. Il est arraisonné par une dizaine de Somaliens, qui commencent par trier l'équipage, mettant à fond de cale les non-Blancs (4) et entassant dans le minuscule mess le cuisinier et le chef-mécanicien, 2 Danois, et le capitaine, un Britannique. Commence alors un "Hijacking" de près de 4 mois et demi, dans des conditions matérielles et morales très dures pour les 7 hommes. Les ravisseurs réclament 15 millions de dollars américains pour le bateau et l'équipage. Le négociateur écossais engagé par l'armateur recommande en toute priorité de ne pas mener rapidement les transactions, car à céder trop vite (même à moindre coût) on s'expose à une nouvelle demande, beaucoup plus élevée - un prologue sur d'autres pourparlers, ne durant eux que quelques heures, avec des partenaires commerciaux japonais, permettant de mesurer le gouffre impossible à combler entre gens civilisés, même de sensibilités différentes, et primitifs égorgeurs de chèvres, surtout armés de "kalachs" à la détente sensible, animés par un mélange détonnant de fanatisme et de crapulerie alimentaire. Des jours durant, Peter Ludvigsen, le PDG, et Omar, le délégué des pirates, le seul à parler (et même écrire) l'anglais, s'affronteront à distance, dans une discussion de marchands de tapis, que les enjeux humains en cause rendent évidemment des plus risquée pour le Danois. Tobias Lindholm met en scène son scénario principalement avec une vision de documentariste, réaliste, précise et impitoyable, mais en sachant y instiller une dose fictionnelle, qui soutient la progression du tout, et réussit à impliquer le spectateur. Peu de spectaculaire (ce n'est pas un film d'action survitaminé à l'américaine), mais une tension austère, et de bons interprètes.