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Un visiteur
4,5
Publiée le 31 mai 2014
Documentaire d'exception dont le réalisateur est aussi le protagoniste sur la déforestation d'une des dernières zones sauvages de la planète : le "chaco" paraguayen, au profit des grands producteurs de soja. Outre la richesse de cette zone dont le réalisateur essaye de récupérer 5000 ha dont il a hérité, le film montre la corruption du pays dominé par une oligarchie terrienne corrompue héritière des années "Stroessner" , l'ancien dictateur, les trafics en tout genre, avec une justice impuissante. A l'issue du documentaire, on comprend l'enjeu écologique global de sa lutte qui a nécessité beaucoup d'obstination et de courage physique : au Paraguay, et surtout au Chaco les armes pullulent, la force prédomine......mais le bien triomphera, en réalité temporairement car l'actualité politique du Paraguay montre que le Président en exercice dans le film, de tendance écologiste, a depuis le tournage été destitué......
J'ai vu le film il y a sans doute à peu près trois semaines à une avant-première de La Ferme du Buisson (77). Et c'était une très belle surprise! Le réalisateur impressionne, tant par sa détermination que son humour dans l'adversité. Hérité de 5 000 hectares d'une terre que l'on voudrait rendre aux indigènes, mais ne même pas pouvoir prendre le chemin pour s'y rendre, et apprendre au passage que l'on déforeste à plus de 40 % un pays afin d'élever du bétail pour nourrir en viande à la fois les pays émergents et sans doute partout dans le monde, c'est une façon, en allant dans un des coins les moins visités de la planète, de mieux la comprendre dans son ensemble! Le réalisateur a un point de vue humaniste, plein d'empathie pour tous ses interlocuteurs et sans aucun discours dogmatique, il nous laisse avec des questions de principe comme manger de la viande et participer de l'extinction de la forêt... Il ne le dira jamais de manière aussi brutale mais son combat de Don Quichotte pour récupérer la terre et l'offrir aux vieux habitants nous met face à nos responsabilités et à ce que, dans notre confort ici, nous n'allons pas regarder de plus près là-bas...