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Un visiteur
3,5
Publiée le 6 juin 2013
Un film dur pour un sujet dur ... j'ai quand même l'impression que le scénariste (et/ou le réalisateur) a choisi la facilité en ne choisissant pas son camp ... ou est-ce que dans cette "guerre sale" il n'y aurait pas de bon camp ?
J'ai été très déçue par ce film : - Par rapport au livre : j'ai lu le livre de Khadra et ce que j'avais aimé dans ce roman c'est que l'on pouvait comprendre la difficultés des palestiniens, on comprenait sincèrement leur colère mais aussi le geste de la femme-terroriste. Dans le film on a juste l'impression que ce sont des extrémistes énigmatiques qui finissent toujours leurs phrases par "tu n'as rien à faire ici" ; on a le sentiment que la femme-terroriste était une femme complexe malheureuse dans sa vie. Bref on ressort du film avec une frustration incroyable, on attend cette compréhension de l'autre qui ne vient jamais. - Par rapport juste au film : c'est lent, un peu mou, ça manque de rythme par instants. Pour moi ce film est asymétrique car il passe plus de temps sur le choc de cette homme et ses émotions, que sur sa quête vers la compréhension. Pour un sujet aussi grave, je ne pense pas que la priorité soit les sentiments de cette homme.
Mais il y a des points positifs : - Les scènes d'enfants blessés arrivant à l'hôpital, un père affolé, un homme qui ne veut pas être opéré par un arabe... La première partie du film est bien rendue, on sent les émotions. La scène d'identification du corps de sa femme est terrible également. Toutes ces scènes nous font effleurer la monstruosité d'un attentat, au point où mon cœur battait à cent à l'heure. - Le problème soulevé de ces arabes israéliens qui ne sont ni vraiment acceptés par leur famille palestinienne ni par les israéliens. C'est un sujet actuel dont on parle très peu.
Vu en avant première hier soir en présence de Yasmina Khadra ! Un film magnifique parfaitement adapté ! Yasmina Khadra, un bien "bel" homme, un vrai rayon de soleil qui transperce le coeur et l'âme !
D'une part le scénario n'est pas crédible. La femme, chrétienne qui plus est, d'un riche médecin palestinien n'a pas le profil d'un martyr kamikaze. On ne croit pas davantage au périple du médecin dans les territoires palestiniens, où il serait de toute évidence filé par les services israëliens. Surtout, bien que le réalisateur prétende échapper au manichéisme, il ne maintient pas du tout la balance égale entre les deux camps. Même si les agents du Shin Bet sont un peu brutaux, pas trop, les Israëliens sont montrés comme ouverts et tolérants, alors que les Palestiniens apparaissent comme des fanatiques manipulés par un religieux illuminé - comme s'il n'y avait pas de religieux fanatiques et racistes parmi les Israëliens ! La cible choisie ou désignée de l'attentat : une fête d'enfants juifs rend l'attentat encore plus monstrueux. Le minimum aurait été de montrer que les bombes et les missiles israëliens tuent encore beaucoup plus d'enfants. Un crime n'en justifie pas un autre, mais peut expliquer des comportements qui semblent aberrants au commun des mortels. Or, si quelques explications sont donnés oralement sur les motivations de la kamikaze, elles ne peuvent pas compenser l'horreur de ce massacre d'enfants innocents qui est souligné par un flot d'images épouvantables. Enfin, sur le plan formel, le film traîne en longueur et nous inflige des flashs backs à répétition qui ne contribuent pas à comprendre la psychologie de la kamikaze. Ajoutons, bien que ce soit un détail mineur dans ce contexte dramatique, que la bande son est particulièrement pénible...
Proche dans sa thématique et son orientation d'un Hany Abu-Assad ("Omar", "Paradise Now"), "L'attentat" relate la quête de vérité d'un mari dont la femme a commis un attentat-suicide. Incompréhension total de son conjoint qui cherchera à savoir comment un être humain peut basculer vers un tel extrême. En adaptant le roman de Yasmina Khadra, le réalisateur Ziad Doueiri s'empare d'un sujet sensible. Il traite ce dernier avec intelligence, sensibilité et émotion. L'histoire est dure et touchante et le spectateur ne peut que se mettre à la place de ce mari en perte de repère. Un très bon film.
Tourné comme un thriller politique, le film montre avec brio la complexité du conflit entre Israël et la Palestine. Le film ne tombe jamais dans la démagogie. Le personnage principal est magnifique de désarroi et de force. Une grande réussite.
Je fuis en général les films qui parlent du conflit israélo-palestinien, considérant qu'on nous en rabat assez les oreilles dans les journaux, mais la bande-annonce de "L'attentat" m'avais intrigué et je m'y suis donc intéressé. En fait si le film a tous les oripeaux d'un énième film sur le conflit le plus vieux du proche-orient, il est surtout centré sur un homme qui vient de perdre sa femme et qui cherche après ce décès les raisons d'un acte tout bonnement inimaginable pour lui. Si tous les éléments qui construisent la vie des deux côtés (israélien et palestinien) sont présents ils finissent par n'être qu'un décor à la quête d'un homme qui voit sa vie totalement remise en question par la mort d'une femme dont il s'aperçoit qu'il ignorait tout de la double vie. C'est aussi pour lui l'occasion de retourner sur les lieux de son enfance et de faire face à une réalité qu'il avait tenté de gommer de sa vie et de sa mémoire. Aucune vraie réponse n'est donnée dans ce film, pas plus que de jugement sur les personnages ou la situation géopolitique de la région, le film se contente de construire un drame où la vie d'un couple présenté comme heureux dans les premières minutes du film se voit radiographié au long du film à travers les yeux d'un homme malheureux et en colère. Un drame magnifique qui ne cherche jamais à trop expliciter ni la situation, ni les personnages laissant le soin au spectateur de se faire son propre avis. À voir absolument.
Ziad Doueiri adapte Yasmina Khadra. Deux univers qui se téléscopent et enfante d'une oeuvre intime et touchante à propos du conflit israëlo-palestinien. À la douloureuse question "jusqu'où est-on prêt à aller pour les siens", le film raconte l'odyssée puissante, sobre et émouvante d'un homme respectable dont le quotidien se retrouve dynamité par une épouse devenue kamikaze, puis martyre. De part et d'autres du mur de Gaza, Doueiri dévoile l'absurdité et les dégâts collatéraux provoqués par cette impasse meurtrière et omniprésente qui lient les juifs et les musulmans. Sans surenchère ou déballage sanguinaire, Doueiri dresse le portrait de l'Individu tiraillé par des engagements qui le dépasse tout en racontant une histoire d'amour tragique, pulvérisée par le monde qui les entoure. Bien évidemment, le propos, le sujet et les interrogations posées tendent à l'universel et ce qui arrive dans "l'attentat" pourrait se produire partout. C'est subtil et crédible alors qu'il en aurait pu en être tout autrement. Malin, Doueiri ne prend pas parti et fait juste ce qu'il a faire ; magnifier la plume rouge de Khadra et se mettre au service d'une histoire de qualité.
J'ai vu un film... qui traite avec une certaine subtilité la profondeur et la cicatrice du conflit Israélio-palestinen. Pour une fois que les Israéliens ne sont pas présentés comme de grands méchants, tout comme les Palestiniens qui ne sont pas tous des terroristes. Il y a de la finesse et de la nuance, tout comme bon nombre de film israéliens... Et c'est à mon sens la première fois qu'un film réalisé par un metteur en scène arabe (Libanais) prend de la distance avec la doxa habituelle concernant Israël. Ce film se voit donc comme un thriller politique où il n'est pas question de géo-politique, ni même de politique, mais bien d'une histoire des hommes. A travers ce film, on peut voir ce qu'est une vie "normale" à Tel-Aviv et aussi que la vie en Cisjordanie, n'est pas l'horreur absolue, ni même le "camps de concentration" à ciel ouvert comme se complaît à les présenter parfois les médias... En lisant le roman de Yasmina Khadra, je me suis interrogé sur la manière qu'un réalisateur allait pouvoir d'approprier le sujet, et je dois dire que j'en suis assez satisfait. Juste un petit regret, toutefois, j'aurai peut-être voulu comprendre comment et pourquoi le processus glissant, qui a saisi la femme chrétienne, s'est produit... Comment peut-on passer d'une situation de rejet à celle de kamikaze ?
Souvent, dans un film, on avance à tâtons, dans le brouillard, pour découvrir peu à peu les fils qui tissent le scénario. Ici, c'est tout le contraire. Et c'est ça l'intérêt majeur, peu à peu, L'attentat déconstruit toutes les certitudes sur lesquelles on repose, sur lesquelles les personnages reposent et sur lesquelles, surtout, on repose la plupart de nos jugements. Pas un film choc. Mais une déconstruction toute en nuances.
Adaptation honnête du roman éponyme de Yasmina Khadra qui rend plutôt bien compte de la problématique complexe du conflit israélo-palestinien. Comment Amine, chirurgien arabe qui a réussi à Tel-Aviv et semble intégré à la communauté juive, du moins celle formée par ses collègues, voit son existence basculer dans le doute à la mort de sa femme soupçonnée de s'être faite exploser lors d'un attentat. Et comment, pour tenter de comprendre ce qui s'est passé et a transformé son épouse en kamikaze, repart à Naplouse où demeure le reste de sa famille.
Ponctuellement alourdi par des flash-back revenant sur la rencontre et les années heureuses du couple, le film, à l'instar de l'excellente série Hatufim, montre bien la paranoïa des services secrets israéliens. En face, on considère Amine comme un traître, un membre infiltré par Israël, un danger qui menace de faire repérer ceux qui ne croient qu'au terrorisme. Une situation inextricable où Amine finit par se retrouver seul, pareillement rejeté et incompris des deux communautés qui cherchent d'abord à se protéger, arc-boutées sur leur idéologie. En refusant tout manichéisme et en se plaçant à hauteur d'un homme incrédule, brisé, en colère et résolu à faire éclater la vérité, le cinéaste parvient à nous plonger au cœur d'un thriller prenant et cruel.