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Un visiteur
4,0
Publiée le 28 juillet 2013
On sent bien que la fille de Luigi Comencini en connaît un rayon au plan technique. L'atmosphère est bien créée, avec des gags qui pimentent, un couple d'une plastique assez convaincante qu'on salive bien à les voir se mesurer, le féminin se taillant la part du lion. Le scénario fait longtemps léger en revanche, la drague qui monte qui monte se voit à des kilomètres, le problème est que se cantonner dans les fanfreluches et les minauderies ça demande une cervelle d'oiseau s'il n'y a rien d'autre... A mi-chemin on commence à craindre que l'idylle s'enlise, pitié quelque drame plutôt qu'une liaison banale !... L'épaisseur accourt après la robe à 5 000 euros qui voltige, le monologue de la jeune fille allongée sur les marches (très beaux instants). Ce pourrait être le charme d'une impro comme on peut en vivre parfois dans la réalité et qui laisse des souvenirs impérissables s'il n'y avait cette redescente vers les immeubles où Gina retrouve sa mère. Et là, un ange passe... La manière de s'attarder sur les apparences pour mieux amener du sordide rappelle assez le style de Sofia Coppola. Comme Cendrillon qui voit son carrosse se changer en citrouille, toute la démonstration de cette journée en roue libre (et qui a le tort de balader un peu trop les spectateurs) se mue en désespoir de la jeunesse italienne contemporaine, empoisonnée par les frasques du Cavaliere, de la Camorra en plus des décisions à l'échelle européenne et de la mondialisation.
Une virée dans Rome (le sublime et le passable) durant une journée pour deux jeunes gens fort séduisants, Gina est apprentie comédienne et a rendez-vous avec un Député. Marco est chauffeur et c'est son premier jour de travail. Au début du film, de bon matin, Gina est apprêtée "comme pour aller au bal" et on se demande bien pourquoi. Marco est chargé de véhiculer la jeune fille chez le Député. Et puis on réalise, au fur et à mesure des rendez-vous repoussés, ce qu'elle va faire chez le Député. Le désarroi de Gina, ses crises d'angoisse, sa gravité et sa désinvolture à la fois indiquent une entrée dans le monde des adultes peu reluisante. Malgré la répulsion, Gina et Marco tombent amoureux Film d'une certaine sincérité, libre et profond mais qui demeure toutefois assez long et ennuyeux.
Avec la romance et la simplicité de la mise en scène, Francesca Comencini gratte le vernis. La réalisatrice, armée de la tendresse d'une mère inquiète, dénonce l’attrait du pouvoir et de la gloire. Mais l’innocence est rattrapée. La belle vitalité se fracasse contre l’empire télé-politique.