Le Hobbit est le premier roman publié par J.R.R. Tolkien, linguiste et professeur à l'université d'Oxford. Tirée de l'univers que l'auteur britannique imaginait depuis plus de vingt ans, cette œuvre se destinait tout d'abord à ses propres enfants. Il mit ensuite plus d'une douzaine d'années à achever Le Seigneur des anneaux, consacré à un public plus âgé, compte tenu de sa complexité.
La première photo de La Désolation de Smaug a été dévoilée en décembre 2012, mais quelques heures après le premier cliché de Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées, qui est pourtant le troisième et dernier volet de la trilogie.
Au départ, l’histoire du Hobbit, prequel du Seigneur des anneaux, devait être racontée en deux films. Le premier Le Hobbit : un voyage inattendu et le second Le Hobbit : histoire d’un aller et d'un retour. Finalement, Peter Jackson décida de réaliser un troisième film. Le deuxième devint donc Le Hobbit : La Désolation de Smaug et le troisième Histoire d’un aller et d'un retour, avant de prendre son titre définitif Le Hobbit : la Bataille des Cinq Armées. Un titre qui correspond plus au long métrage selon Peter Jackson, et renvoie au morceau de bravoure de cet épisode.
A l'instar du Seigneur des anneaux, Bilbo le Hobbit avait déjà été adapté en film d'animation en 1977. Orson Bean y doublait le héros, tandis que la voix de Gandalf était assurée par le réalisateur John Huston.
Si l'on considère que la trilogie du Seigneur des Anneaux et la trilogie du Hobbit sont deux films (puisqu'ils ont été tournés ainsi), ce dernier est donc le dixième long métrage réalisé par Peter Jackson. Mais si l'on prend chaque épisode séparément, les trois volets constituent ses douzième, treizième et quatorzième passages derrière la caméra.
C’est en tout cas ce qu’a laissé entendre Peter Jackson lors du Comic Con 2014 de San Diego où une partie de l’équipe de la trilogie était réunie. En effet, après le montage du dernier film Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées, il resterait assez de scènes coupées pour que des versions longues des trois films soient présentées aux fans.
Comme pour la trilogie du Seigneur des Anneaux, Peter Jackson a filmé les films du Hobbit à la suite, soit 266 jours de tournage entre mars 2011 et juillet 2012. Mais entre-temps, le réalisateur et scénariste décida de faire 3 films pour raconter les aventures de Bilbon, les Elfes et les Nains, au lieu des deux prévus initialement. L’équipe a donc dû repartir en tournage durant deux mois en 2013 pour boucler Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées.
Le grand favori pour incarner Bilbon a longtemps été James McAvoy. Puis, on a parlé de Daniel Radcliffe, David Tennant, Shia LaBeouf, Erryn Arkin ou Tobey Maguire, mais le rôle est finalement revenu à Martin Freeman. Vu notamment dans Hot Fuzz, où Peter Jackson faisait un caméo, l'acteur a pourtant dû refuser la proposition, dans un premier temps, pour cause de conflit d'emploi du temps avec le tournage de la série Sherlock. Mais la production a fini par trouver un arrangement pour que le comédien puisse faire les deux.
Si Andy Serkis a dû réenfiler la combinaison inhérente à la motion capture, pour faire revivre Gollum dans la saga du Hobbit, l'acteur a également expérimenté l'autre côté de la technique, en tant que réalisateur de la seconde équipe de cette nouvelle trilogie.
Les acteurs Ian Holm et Christopher Lee ont tourné leurs scènes à Londres aux Studios Pinewood, pour des raisons de santé. En effet, les comédiens de 81 ans (pour Holm) et 90 ans (pour Lee) ne se sentaient pas la force d'aller jusqu'en Nouvelle-Zélande pour le tournage.
Comparé à la première trilogie du Seigneur des anneaux, les studios néozélandais "Stone Street Studios" sont trois fois plus vastes. L'équipe du film a en effet occupé la quasi intégralité des 32 000 m², soit une totalité de six plateaux.
A l'origine, le rôle de Fili était destiné à Rob Kazinsky. Mais ce dernier, après avoir tourné quelques scènes, a dû déserter le plateau et jeter l'éponge pour des raisons personnelles, et a été remplacé par Dean O'Gorman. De la même façon, Saoirse Ronan, que Peter Jackson avait dirigée dans Lovely Bones, était en lice pour jouer une elfe, mais un conflit d'emploi du temps l'a empêchée de prendre part à l'aventure.
Il y a dix ans, une partie d'une ferme dans la région de Matamata avait été transformée en Hobbitebourg. Pour Le Hobbit, l'équipe du film a investi à nouveau cette ferme néozélandaise, mais a également créé de nouveaux décors : la forêt de Rhosgobel (où habite le magicien Radagast) ainsi que la grotte de Gollum. Le directeur de la photographie Andrew Lesnie souligne au sujet de cette grotte : "Ce décor incarne le calme au milieu de la tempête. Sa tranquillité ne fait que renforcer l'atmosphère étrange et inquiétante qui règne dans cette grotte. Il s'en dégage un sentiment de solitude et de désespoir…"
La superviseuse des prothèses Tami Lane s'est occupée du maquillage de tous les acteurs, le procédé étant plus ou moins important selon que l'on parle d'un nain, d'un gobelin ou d'un hobbit : "Les idées ont d'abord été testées sur ordinateur sur des photographies des acteurs. Une fois la sélection achevée et les modèles perfectionnés, on crée des moules qui servent à la fabrication manuelle des masques en silicone", explique-t-elle. Le temps moyen pour appliquer une prothèse représente environ une heure et quart. La superviseuse déclare à ce sujet : "Je suis toujours impressionnée du bon état d'esprit que les acteurs affichent alors qu'ils doivent supporter chaque jour une espèce de masque pour le moins bizarre."
Les trois volets du Hobbit ont été tournés avec des caméras de modèle Epic, évolution de la Red permettant des prises de vues à 48 images par seconde. Ce procédé, nommé le "High Frame Rate", permet d'augmenter la fluidité de l'image et la sensation de réalité. En effet, depuis les années 1920, le standard cinéma était de 24 images par seconde.
Dans la précédente trilogie, le réalisateur Peter Jackson avait utilisé un procédé de "perspective forcée" pour donner l'illusion que certains personnages soient plus grands que d'autres. Néanmoins, pour Le Hobbit, la 3D a rendu ce dispositif désuet. La production s'est donc largement servie de doublures, mais aussi du "Slave Motion Control". Ce procédé consiste à construire deux décors où se déroule l'action : le premier dimensionné pour les acteurs principaux, et le second créé sur fond vert pour les personnages plus petits ou plus grands apparaissant dans la même scène. Les comédiens peuvent ainsi jouer la séquence dans les deux décors simultanément, tandis que les caméras filment chaque décor de manière parfaitement synchronisée.
Avant Le Hobbit, Martin Freeman (Bilbon) et Benedict Cumberbatch (la voix de Smaug) se connaissaient déjà, puisqu'ils sont les héros de la série Sherlock pour la BBC depuis 2010. Il en va de même pour Orlando Bloom (Legolas) et Luke Evans (Bard l'archer) qui s'étaient côtoyés sur le tournage des Trois Mousquetaires. A noter que Jed Brophy (Nori) avait joué aux côtés de Peter Jackson dans Braindead.
Adolescente, l’actrice canadienne Evangeline Lilly a lu tous les livres de J.R.R. Tolkien. Elle était tellement fan, qu’arrivée au dernier tome, elle ne put se résoudre à le finir. 25 pages avant la fin du Retour du Roi, elle décida donc de refermer le livre et de ne jamais lire ces lignes, pour que les aventures des hobbits en Terre du Milieu ne s’arrêtent jamais.
Titulaire du rôle de Radagast le Brun, Sylvester McCoy aurait pu intégrer la Terre du Milieu quelques années plus tôt, puisqu'il avait été l'un des acteurs envisagés pour interpréter Bilbon dans Le Seigneur des Anneaux.
Au moment où Guillermo del Toro était envisagé pour réaliser Le Hobbit, l'acteur Ron Perlman, son comédien fétiche, s'était inscrit au casting. Cependant, lorsque le cinéaste mexicain céda sa place à Peter Jackson, Perlman se retira du projet.
Alors qu’il était fortement pressenti pour incarner Thranduil, Doug Jones (Le Labyrinthe de Pan, Hellboy) s’est finalement vu "voler" le rôle au dernier moment par Lee Pace. Très admiratif du travail de ce dernier depuis qu’il l’a vu dans The Fall de Tarsem Singh, Peter Jackson a opté pour le jeune acteur de 34 ans.
C’est assez peu conventionnel mais Legolas est plus âgé que Thranduil, son père. En effet, Orlando Bloom, qui récupère son costume d’elfe qu’il avait abandonné à l’issue du Seigneur des Anneaux voilà 12 ans, est plus vieux que Lee Pace qui incarne son père, le roi des elfes de la Forêt Noire. Le premier accuse 36 ans contre 34 à son cadet de paternel.
Si l’on se réfère à l’histoire originale écrite par J.R.R. Tolkien, l’elfe Tauriel campée par Evangeline Lilly n’existe pas. Ce personnage est une pure invention de la part de Peter Jackson et de sa scénariste Philippa Boyens. Avec elle, ils ont souhaité apporter une énergie féminine supplémentaire.
Si Le Hobbit : la Bataille des cinq armées accueille de nouveaux personnages/acteurs, il permet surtout à Peter Jackson de retrouver certains comédiens du Seigneur des anneaux. On compte ainsi dans le casting : Ian McKellen (Gandalf le Gris), Cate Blanchett (Dame Galadriel), Hugo Weaving (Seigneur Elrond), Orlando Bloom (Legolas), Christopher Lee (Saroumane le Blanc), Ian Holm (Bilbon Sacquet âgé) et Andy Serkis (Gollum).
Pour réaliser la trilogie du Hobbit, Peter Jackson s'est servi des annexes écrites par J.R.R. Tolkien, qu'il rédigea après avoir achevé son livre. Comme l'explique la productrice Fran Walsh : "Il faut dire qu'il avait besoin d'enrichir cet univers et d'en révéler davantage, ce qui nous a permis de donner plus d'ampleur au récit à travers ces trois films, tout en restant fidèle aux intentions de l'auteur."
A l'instar de la saga Star Wars, celle du Hobbit/Seigneur des anneaux a été filmée dans le "désordre". Ainsi, les épisodes du Seigneur des anneaux ont été tournés en premier, alors que ceux du Hobbit se déroulent pourtant avant. Peter Jackson espère que les générations futures verront cependant cette saga comme un tout et dans "l'ordre".
Benedict Cumberbatch prête sa voix à deux méchants du film : le dragon Smaug et le Nécromancien Sauron. Il a radicalement changé sa voix pour doubler ces deux personnages, afin que personne ne puisse déceler qu'une seule personne en est l'auteur.
Afin de créer le costume de Galadriel (Cate Blanchett), la costumière Ann Maskrey s'est inspirée d'une robe de la danseuse étoile Margot Fonteyn. La robe a été fabriquée à l'aide d'une dentelle métallique australienne, teintée puis décapée et teintée à nouveau, afin de donner un aspect translucide.
Le casque porté par Gloïn (Peter Hambleton), lorsqu'il apparaît sur les remparts, est le même que celui qu'arborera Gimli, son fils, dans la trilogie du Seigneur des anneaux.
Pour donner une plus grande liberté de mouvement aux interprètes des nains durant les combats, l'équipe de costumiers s'est inspirée des armures des cultures byzantine, médiévale, mongole et japonaise, afin de créer l'ensemble parfait.
Peter Jackson et son équipe ont créé entièrement la ville de Dale. Etalé sur une superficie de 150m², cet immense décor a nécessité l'intervention de 200 menuisiers et artisans. Le découpage au laser, technique moderne, n'a pas été écarté. Pour Le Hobbit : la Bataille des cinq armées, la cité est en ruine. L'équipe de décorateurs a ainsi dû dégrader les bâtiments, arracher les feuillages et brûler les décors en bois !
Les sangliers que chevauchent les nains lors des batailles ont été réalisés numériquement à partir du cochon "Kuni Kuni" originaire de Nouvelle-Zélande. Afin de donner autant de réalisme possible aux chauves-souris géantes, l'équipe du film a étudié de près les spécimens du zoo de Wellington.
Outre de nombreux décors et figurants, le chef des Orques Azog le Gobelin et Bolg sont deux personnages entièrement créés numériquement, grâce à la performance capture et l'animation de référence de la société Weta Digital.
Lors des batailles du film, des milliers de soldats s'affrontent sans merci. En réalité, seuls douze cascadeurs ont réalisé ces scènes de combats, puis ont été multipliés par ordinateur.
Peter Jackson a sollicité l'acteur Billy Boyd, qui jouait Pippin dans Le Seigneur des anneaux et chantait pour Denethor, intendant du Gondor, pour écrire et interpréter la chanson qui clôt la trilogie du Hobbit. Le réalisateur explique : "'Le dernier adieu' interprété par Billy Boyd est tout autant un adieu à la Terre du Milieu qu’un adieu au public. On n’aurait pu rêver d’une voix plus parfaite pour nous transporter sur les rivages de la Terre du Milieu… pour la dernière fois.″