"- M. Jackson, nous sommes réunis ce matin pour évoquer un sujet important concernant le traitement de votre trilogie du Hobbit.
- Plait-il?
- Nous ferons 3 films au lieu de 2.
- Nous..?
- Oui, nous, vous, enfin c'est un peu le film des studios aussi.
- OK, bon... Nous sommes en plein tournage, c'est pas un peu tard pour changer d'avis comme ça? Et le scénario, vous y avez pensé?
- Oh le scénario, vous savez, nous sommes au 21ème siècle, si le scénario était si important pour le public, James Cameron aurait finit sous un pont!
- Et si je refuse?
- On rappelle Del Toro.
- OK je signe."
Voici donc la conclusion de cette trilogie dont je me garderai bien d'associer à tout qualificatif relatif au mercantilisme. Et comme jamais 2 sans 3, nous voici avec la suite du désolant "Désolation de Smaug". Dès les 15 premières minutes, vous réalisez à quel point on prend les spectateurs pour des ânes depuis le second volet et cette volonté de faire 3 films. Souvenez-vous du dernier quart de la Désolation: une scène avec le dragon complètement inventée ("adaptée" diront les fanatiques de Jackson, terme à la mode pour ne pas dire "Tolkien on s'en balance") et étirée en longueur, pour achever le film sur un cliffangher.
Je vous le donne en mille, le pauvre dragon ne passe par le premier huitième du film...
OK... Passons également en revue les incohérences (car oui, n'en déplaise au fanatiques, il y a des incohérences), incohérences qui sont, rappelons-le, uniquement la conséquence de cette création de personnages à tout-va:
premièrement, les vers géants, creusant des galeries pour permettre aux orcs d'arriver jusqu'à la montagne solitaire sans encombre et à l'abri du soleil, qui rappelons le n'est pas l'ami des orcs, mais cela est également un détail passé à la trappe dans le précédent volet. Ces vers donc sont créés par Jackson. OK. Pourquoi Sauron ne les aurait-il pas utilisé pour attaquer le Gondor en passant sous Osgiliath, qui est le seul passage entre Minas Tirith et le Mordor?
Deuxièmement, toujours cette histoire avec Sauron et ses 9 spectres. Bon on l'a bien compris, Jackson nous y menait lentement mais surement depuis le premier volet, il nous fallait une bataille du Conseil Blanc bien badass. On voit donc les 9 spectres complètement survoltés (à se demander comment a pu faire Aragorn pour les virer sur Amon Sul), avec des designs différents du SDA (forcément...) et bel et bien visible aux yeux de tous sans avoir l'anneau unique au doigt. Et bien entendu, Sauron. Eh oui, le Sauron qui ne se cache plus depuis le précédent volet, et qui se fait méchamment botter les fesses par Galadriel et son anneau. OK. Donc, on a pendant ce temps le pauvre Bilbo à la Montagne Solitaire qui tente d'éviter une guerre, et la bande de loufoques tout de blanc vêtue qui se gardera bien durant les 60 années qui suivent à prévenir les royaumes de a Terre du Milieu que Sauron retrouve ses forces. Super, prend ça pour ta conscience Gandalf.
Un petit dernier pour la route: Thranduil qui envoie Legolas chercher Aragorn. Oui, comme ça. Comme un cheveu sur la soupe. Aller, un raccord de plus avec la communauté de l'anneau qui se passe dans 60 ans.
Et enfin, le traitement des personnages selon Jackson est quand même exceptionnel. Il nous développe 3 tonnes de personnages créés de toute pièce passant à la trappe les personnages essentiels du livre (Beorn...) pour les conclure dans ce volet en 2 secondes et demie. Pas de conclusion pour Bard, il disparaît tout simplement. Bilbo quitte sa compagnie comme après une aprem entre potes, Tauriel n'aura servi qu'a établir ce triangle amoureux,
les mort d'Azog et Bolg, burlesques au possible, et la mort de Thorin, la plus ridicule que j'ai pu voir depuis longtemps, surtout en raison des sorties de Bilbo sur les Aigles, à tel point qu'il donne l'impression de jouer avec son cadavre...
Non définitivement, aucune émotion dans cette conclusion. On sent la lassitude du réalisateur vis-à-vis de cet univers. La musique est bien moins présente par rapport au premier qui possédait des thèmes puissants. Des effets spéciaux corrects mais trop, trop présents:
ils sont allés jusqu'à refaire en CGI le visage de Dain
. Pour les spectateurs raisonnables qui, comme moi, auront été assez cléments pour oublier Tolkien durant 2h30, seront tout de même déçus d'assister à ce carnage d'effets spéciaux et de bourrinage plats et sans relief.