Je continue mes investigations dans le cinéma de Rohmer avec Le Rayon vert. Bon, meilleur que son film précédent, mais on reste loin de l’efficacité de Pauline à la plage.
Encore une fois Rohmer érige la lenteur en point principal de son art. Les dialogues, improvisés en plus et donc souvent verbeux pour rien, sont très longs, n’apportent souvent rien à l’histoire, et c’est terriblement répétitif. Là où Pauline à la plage s’apparentait réellement à un marivaudage avec un emberlificotement des relations et un beau travail psychologique, là c’est une succession de chapitre très similaires ou tous se passe presque pareil avec une héroïne à moitié déprimée qui ne sait jamais ce qu’elle veut ! C’est très agaçant, mou, bavard, et je doute que beaucoup de monde se reconnaitra dans ces personnages tirés par les cheveux !
Côté acteur si j’ai noté des seconds rôles au point, en particulier Carita, Suédoise d’époque plus vraie que nature, Marie Rivière est en totale roue libre et c’est n’importe quoi ! Franchement son personnage est inintéressant, versatile, l’actrice est rarement crédible notamment lorsqu’il s’agit de jouer la tristesse, vraiment c’est une grosse déception et elle est pour beaucoup de l’impression mitigée du résultat.
Reste le travail formel. On retrouve des décors agréables, une photographie digne de ce nom, même si la mise en scène toujours très roide de Rohmer est assez pénible, notamment dans le final, un coucher de soleil que j’ai rarement vu plus académiquement filmé ! On frôle le documentaire. Cette mise en scène trop lourde casse un peu l’ambiance aérienne que le film parvient parfois à rendre. La bande son, minimaliste ne retiendra pas l’attention.
Franchement Rohmer me déçoit de nouveau. Malgré un départ honorable son film manque vraiment de substance, et la finesse que certains perçoivent dans ce film est en réalité bien plus rare que le fameux rayon vert ! C’est lourd, redondant, caricatural à cause d’un personnage principal qui frôle la médiocrité d’écriture. 1.5