"Absolute Fear" ou "12 hommes en colère" ? Parfois la vie nous offre des choix difficiles, et j'aurai sans doute fais le bon choix si je ne m'étais pas dis que j'ai vu "12 hommes en colère" une dizaine de fois. Mais au final c'est la même chose, un certain nombre de demeuré sont bloqués à un endroit pour raconter des anecdotes à la con autour d'une table en attendant que ça se passe. C'est évidemment de l'ironie pour le film susmentionné. Mais que dire de ce film hormis qu'il est la preuve même que le ridicule ne tue plus. Une lueur d'espoir envahit notre écran lorsque le film commence à être intéressant, mais au fil des scènes, la dépression nous guette de près et là où l'intrépidité de l'actrice principale est censé nous motiver à regarder la suite, la rage envahit mon pauvre cœur d'enfant pour me transformer en doux homme en colère.
C'est l'histoire d'un mec, il a des visions d'un père qu'il ne connait ni d'Eve ni d'Adams, et qui se dit qu'il n'y a rien de plus normal que de voir le cadavre de son père au lieu exact où l'on se trouve. (On applaudira au passage l'incroyable effet bleu dégueulasse pour nous renvoyer dans le passé). Histoire de prendre l'air, on monte en bateau avec notre copine presque bonne et des potes complètement bof, on prend une bière pour la route (deux pour le plus bof de tous), et on navigue sur les océans déchaînés tel un Olivier de Kersauson dans ses plus grands jours. Sauf que bien sûr, c'est un peu con de faire du bateau quand on a peur de l'eau … nos amis se retrouvent sur une île qui n'existe pas à chercher quelque chose qui n'existe pas, ils deviennent fou en imaginant la chose la plus effrayante pour eux (Cillian Murphy es-tu là ?) et puis s'entretuent à coup de pagaie en plastique. Evidemment il faut bien une survivante pour nous raconter tout ça avec un twist des plus captivants.
L'immense blague scénaristique nous pousse au plus grand désarroi de minute en minute, si bien que nous ne savons pas ce que nous éprouvons le plus : l'Indifférence ou le Mépris ? Question existentiel qui viendra nous hanter l'esprit dans un film qui se veut effrayant à nous en faire glacer l'échine. Dans le titre "Absolute Fear", il y a quand même "Fear" qui, si j'ose traduire, signifie "la peur". En France on va plus loin avec "L'Ile de l'effroi", y a de quoi s'attendre à quelque chose. Mais lorsque dès la seconde scène, on voit une femme sur une chaise, se faisant questionner d'un air menaçant, lampe dans la gueule par des messieurs qu'elle ne connait pas, et qu'elle leur répond par un agréable "Bonjour", du genre "Salut vous, tous mes amis sont morts, je me retrouve comme une conne attachée à une chaise", on sent que le film ne se veut pas sérieux, c'est impossible. Le réalisateur s'est sans doute dit qu'il avait engagé le dialoguiste le plus con et qu'avec un jeu d'acteur aussi minable que celui de son actrice, ça n'était pas la peine de rejouer la scène.
Et puis d'ailleurs, amis tropicaux, le réalisateur, dans sa momentanée absence, et dans son intérêt subalterne pour son film, il s'est même privé de faire une fin à son film, puisqu'après tout, c'est bien plus original de conclure cet étron par un vieux fondu blanc accompagné d'une phrase en suspens que par une véritable fin digne de ce nom. Ce film n'a pas le moindre intérêt, que ce soit pour les acteurs bancals et leur dialogue dénué de sens que pour le scénario complètement con. Notons qu'il y a pas mal d'aberration tout de même, comme un homme qui se fait découper à la machette mais qui par miracle n'a aucune trace trente secondes plus tard, un autre qui préfère se faire sauter le caisson plutôt que d'aller en prison alors qu'il n'a rien à se reprocher – est-ce bien raisonnable ? (dixit Desproges), et une femme qui défonce le crâne de son dégénéré de petit copain à coup de pagaie en plastique, sans aucun doute le meurtre le plus violent de toute l'histoire du cinéma.
Bon Film :)