Ce qu’il y a de bien avec ce genre de grosse production, c’est que tu sais s’entrée où tu mets les pieds et que tu n’es jamais prise en traitre. Tu vas voir « Men in Black – International », tu vas voir un film de moins de 2 heures qui mêle action et humour, dans des décors soigneusement choisis pour être particulièrement tape-à-l’œil, et il va y avoir des monstres très vilains, d’autres rigolos, des effets spéciaux de « ouf », un rythme d’enfer et un peu de suspens sur l’avenir de la Planète, mais pas tellement non plus. C’est super efficace et sans surprise, comme l’étaient les épisodes 2 et 3. Le réalisateur F Gary Gray fait le job, il se coule parfaitement dans la franchise et adopte les codes du genre : musique omniprésente, explosions impressionnantes, humour potache et universel, petits clins d’œil à la saga (à travers un tableau) et à la réalité
(où l’on apprend que Thomas Pesquet est un alien et Gustave Eiffel le premier Men in Black de l’Histoire !).
Il n’y a rien d’original dans son travail sur cet opus par rapport aux épisodes précédents, on a à faire à un réalisateur qui s’efface devant la franchise et que ne tente pas de lui imprimer sa patte comme Christopher Nolan l’avait fait avec ses « Batman ». Du côté du casting, des gros calibres en seconds rôles, Liam Neeson et Emma Thomson (trop peu à l’écran pour prouver leur talent) et deux petits nouveaux. Signe des temps, le duo de ce « buddy movie » est mixte dans tous les sens du terme, des (Wo)Men in Black, en quelque sorte. Toujours la même dynamique, le petit nouveau face au « vieux brisquard » aguerri. Sauf qu’ici, le nouveau est une nouvelle, Tessa Thomson, et qu’elle assure plutôt pas mal en costume (chez les Men in Black, les dames ne portent pas le tailleur sur le terrain mais le costume, comme les hommes). Fraiche, dynamique, Thomson fait le job sans problème. A ses côtés, Chris Hemsworth est un peu moins convaincant. Son rôle n’est pas super bien écrit, souvent trop ceci ou pas assez cela pour qu’on se le figure en Men in Black avec toutes les responsabilités que cela suppose. Il est un peu trop désinvolte dans son rôle et son jeu, je trouve. Mais au moins, le scénario nous aura épargné quelque chose qui pourtant, semble sur le point d’arriver plusieurs fois : la love story. Ben oui, une jolie petite nana, un beau mec, de l’action, du suspens, on se dit qu’à un moment où l’autre ils vont franchir le pas ! Sauf que non, c’es tune sirène à laquelle le scénario ne cède pas et c’est tant mieux, S'il y a une seule petite et heureuse surprise dans ce film, c’est celle-ci. Sinon, le scénario lorgne du côté du premier opus : une arme surpuissante doit être retrouvée avant de tomber dans les mains (ou plutôt les tentacules) du très gros méchant, le novice apprend vite, au point d’égaler rapidement son mentor (et dans le cas présent, presque le ridiculiser), les armes sont énormes et les véhicules improbables. Cette fois-ci, on ajoute quand même une trahison (il y a une taupe et ce n’est pas très difficile de trouver qui elle est) et du dépaysement. Londres, Paris (avec la Tour Eiffel parce que Paris se résume à cela !), Marrakech, Naples et un petit peu de New York. J’aime bien toute la partie au Maroc, bien mise en valeur. On ne peut pas dire que le long métrage soit d’une originalité folle point de vue intrigue, c’est presque une resucée du premier volet, un reboot, comme on dit. L’intérêt m’échappe un peu mais comme c’est la mode, j’imagine qu’il doit y en avoir un (financier peut-être ?!). Même si c’est bien fichu, agréable à suivre, cet épisode là n’a pas la saveur du premier épisode et il lui manque le charisme de Tommy Lee Jones et de Will Smith. Je veux bien tout ce qu’on veut, mais les vrais Men in Black, ce sont eux : les petits jeunes, là, font un peu « petit bras » quand même…