Ce film confirme en effet que tous les goûts sont dans la nature. Je me suis retrouvée dans une salle de cinéma au milieu d'une maison de retraite. Certains se sont assoupis, d'autres ronflaient, et quelques uns étaient concentrés. Il y a eu aussi des disparitions soudaines en milieu de film ...Si j'ai entendu tout ça c'est qu'en effet parfois les yeux m'ont piquée. C'est un film lent. Mais la lenteur ne m'a pas "agressée", je l'ai trouvée à sa place. J'ai trouvé Louise Bourgoin plutôt bien dans ce film, même si Nicole Garcia a trop appuyé les cernes et la pâleur du visage, dû au rythme éprouvant d'une saisonnière dans le monde de la restauration. Quant à la révélation Pierre Rochefort, sans l'avoir trouvé exceptionnel, on ne pourra pas reprocher à son actrice réalisatrice de mère de l'avoir bien dirigé et bien filmé.
L'histoire est assez simpliste. Mais fonctionne à peu près. C'est en cela d'ailleurs que je m'oppose un peu aux critiques. Clairement Nicole Garcia n'a pas passé la moitié de sa vie à enseigner, ni à servir des verres et des tapas sur les plages de Calvi sous 38 degrés face à des clients moyennement sympas et un patron un peu bourru mais néanmoins gentil. Elle survole ce qu'elle entend via les médias, est "au courant" comme dirait Lindon mais ne comprend pas tout très bien. Alors oui, les instituteurs vacataires gagnent 1400 euros par mois. Oui les saisonniers en bavent et essaient d’amasser un peu de pécule pour ouvrir leur propre affaire, à St Barth en effet car là bas le fric est un habitant actif. Après que son affaire ait mal tourné, pourquoi pas ? le tarif on s'en fout ! ce qu'on voit c'est que cette fille que joue Louise Bourgoin est paumée. Elle le dit d'ailleurs. Et ce type, instituteur, est son sauveur. Bon une chance ...mais le cinéma c'est ça, des belles histoires. Nicole Garcia ne se considère pas, je crois, comme une Ken Loach française. La société et ce qu'elle a de pire ne sont pas ses fers de lance, cependant elle est plus proche d'un cinéma "social" que l'est un Dany Boon ou autre Nakache and co ! Il y a des invraisemblances tout comme il y en a dans le Yves St Laurent mais cela ne dérangeait pas car on parlait de Mr St Laurent, enfin surtout de Pierre Bergé ....Bref! revenons à nous moutons et nos mojitos. C'est assez clair comme histoire. Riche famille, cliché néanmoins réaliste du type de famille qui vient manifester sa haine du "pauvre" du "moins" "de l'autre" dans les rues les dimanches après midi. La mère glaciale et admirablement interprétée par Une Dominique Sanda. Les frères sont endoctrinés dans la tradition, mariage, enfants à foison, argent ...de papa. Petite erreur de casting avec Déborah François si passive et rôle tellement inutile. Il aurait été intéressant d'appuyer sur ce frère qu'elle semble aimer mais qui est parti laissant un père à terre. Bon ! autre film. Autre idée.
L'ensemble est simple, facile, mais je ne trouve pas que ce soit invraisemblable, tout comme le fait que le personnage de Sandra vive dans un bungalow que le patron lui loue à prix d'employés sûrement. Cela se fait beaucoup. L'histoire d'amour arrive ...on s'en doute mais rien n'est trop. Peut-être arrive t-elle un peu vite mais Sandra est paumée, le bon fils devenu instit qui a connu aussi l'hosto psychiatrique parce qu'il n'était pas comme ses autres frères ...a des failles qui semblent difficiles à se refermer. Tout s'explique. J'ai passé un bon vendredi après midi même si avec ce temps de chien, ça plombe doublement la journée.