Le meilleur fan-film Nemo que l'on pouvait avoir. Reprenant une trame narrative similaire à son prédécesseur Le Monde de Nemo (un poisson qui part à l'aventure pour trouver des membres de sa famille), Le Monde de Dory, toujours réalisé par Andrew Stanton, part tout de même sur quelque chose de sensiblement différent. Là où le premier film mettait plus en avant l'insignifiance du poisson face à l'infiniment grand, celui-ci est un film plus posé, plus axé sur l'aventure en elle-même (cela en résulte de son protagoniste puisque dans Le monde de Nemo, Marin est un père inquiet et plutôt grincheux ce qui justifiait de mettre au premier plan des péripéties effrayantes, démesurées, alors que de part la nature comique de Dory, on se voit obligé de faire un film plus fun, et peut-être moins grandiose). Si l'on prend par exemple le personnage de Destinée, requin-baleine myope, on constate que dans Finding Dory la réalisation ne met pas en avant son côté démesuré et gigantesque (alors qu'il s'agit tout de même du plus gros poisson du monde), contrairement à Finding Nemo où la baleine était absolument démesurée et même des personnages jouant le rôle d'amis (Crush, Mr. Raie) étaient vraiment impressionnants. L'intrigue est vraiment palpitante à suivre, on ne peut que s'attacher encore plus à ce petit poisson-chirurgien et espérer qu'elle retrouve ses parents ; le montage du film est très bien foutu, alternant entre l'intrigue principale et des petits flash-backs qui refont surface dans la mémoire de Dory (d'ailleurs Dory version alevin est juste adorable !!). L'animation est juste parfaite, allant jusque dans les moindres petits détails expressifs des poissons. Le film brasse sensiblement les mêmes thématiques que les précédents, en particulier le pouvoir de la famille, le handicap (l'amnésie de la petite Dory n'est pas sans rappeler la nageoire atrophiée de Nemo) et les actions de l'homme sur le monde sous-marin (ici présentées de façons plus optimistes).
D'ailleurs j'apprécie particulièrement l'attention portée à l'attitude des parents de Dory, car dans Le monde de Nemo Marin rappelait sans cesse à son fils qu'il était vulnérable, à la limite de la paranoïa, alors que les parents de Dory (bien qu'ils lui donnent des leçons de prudence) essaient de lui donner confiance en elle, de lui donner de l'espoir (mais attendent son absence pour pleurer son sort, scène très touchante d'ailleurs).
Les nouveaux personnages sont tous très bien écrits, de Hank l'octopus grognon et amoureux de la captivité, à Destinée le requin-baleine amie d'enfance de Dory en passant par Bailey le béluga au sonar (offrant d'ailleurs de superbes séquences subjectives) et la troupe des lions de mer fainéants (homme à Gérard, la victime). Bref, Le monde de Dory est un film d'animation très sympathique qui ne se prend pas la tête, qui ne cherche pas à égaler son prédécesseur, joue beaucoup sur la nostalgie et à la réalisation fluide et détaillée. Un petit coup de coeur pour le court-métrage Piper diffusé avant le film dans la salle de cinéma !