Une aventure inoubliable que nous oublierons probablement….
Ça ne me peine pas réellement d’écrire une telle phrase d’accroche, dans la mesure où on savait que ça ne serait pas parfait, que cette suite n’égalerait pas son prédécesseur.
Bon… le fait est qu’elle lui arrive même difficilement à la cheville.
Le Monde de Nemo, fait parti de mes films préférés, au delà même du simple film d’animation avec lequel j’ai pu grandir. À mesure que les années ont passées depuis 2003, on à eu de cesse de voir croitre la fascination envers cette folle épopée.
Du marchandising à n’en plus finir, des attractions dédiées au film dans des parcs à thèmes Disney… Oui, en plus d’un dizaine d’année, cette histoire d’un père parti traverser l’océan à la recherche de son fils est devenu un classique.
Fallait-il faire une suite ? Pas nécessairement.
Le Monde de Dory était néanmoins un projet de longue date, qui un temps était pensé comme un film à part entière sur le personnage si attachant (sorte de spin-off comme Le Chat Potté chez notre ami Shrek de Dreamworks), pour finalement devenir une suite cohérente aux évènements du Monde de Nemo.
Alors pendant tout un temps, ça spécule, ça se pose des questions sur qui des anciens personnages va revenir, quels seront les nouveaux, qu’est-ce qu’on va bien pouvoir raconter et j’en passe…
L’idée était ici simple : Dory, ce petit poisson chirurgien bleu au problème de troubles de la mémoire immédiate, se souvient de sa famille, de son passé et décide de partir en quête de réponses à la recherche de ses parents.
Concept de base intéressant et surtout beau, qui voit replonger le spectateur dans un univers qu’il connaît bien et on ne boudera notre plaisir : la musique, les décors, les voix etc… font qu’on aime et qu’on est prêts à ce qu’une nouvelle histoire nous soit contée.
Mais cette histoire, aussi belle et sympathique soit-elle ne vole pas forcément très haut…
Le fait est que le Le Monde de Nemo était un véritable périple, une odyssée riche en rencontres , en obstacles et où le principal danger était : l’inconnu.
On suit un petit poisson qui se retrouve à devoir parcourir un monde qu’il le connaît pas pour retrouver la seule chose qui lui soit chère à ses yeux. Et le spectateur est donc aussi pri par surprise : « Oh tiens, des tortues ? Sont-elles gentilles ? » ou encore « Oh mon dieu un gang de requins sanguinaires ! Que vont-ils faire ??!! ».
Bref, il y’avait des situations étonnantes, surprenantes, des personnages secondaires dont même si le temps d’apparition était parfois court , avait chacun et chacune des caractéristiques bien creusées.
Pour Dory, ce n’est pas le cas. Ou bien difficilement.
Oui c’est beau à regarder (Pixar n’à plus besoin de prouver quoi que ce soit sur ce point là), les doublages sont réussis (oui même Kev Adams), la musique (voir ma critique) est plutôt bonne… le tout au service d’une histoire censée… mais ça n’arrive pas à atteindre le degré de divertissement, d’émotion et de fun que certains pourraient en attendre.
Le département Pixar chargé du film (Andrew Stanton & co.) semble se reposer ici sur des acquis et hormis la volonté de proposer quelque chose de concret concernant le personnage de Dory, ne propose pas grand chose.
Les personnages secondaires sont sympathiques, mais c’est tout. Pas pour autant réussis.
Le nouvel ami et compagnon de l’héroïne pendant une bonne partie du film, Hank un poulpe hypocondriaque qui déteste les enfants, n’à pas plus de prestance et d’aura qu’un Crush dans Nemo.
Crush qui vient d’ailleurs faire une courte apparition en début d’aventure et franchement… même si ça fait de toute évidence plaisir de revoir un tel personnage marquant des précédentes (més)aventures de cette bande de poissons, on se demande pourquoi.
C’est comme si le film avait constamment le cul entre deux chaises : d’un coté la volonté de vouloir pondre quelque chose de vraiment nouveau pour le jeune public d’aujourd’hui et de l’autre celui de rester dans l’esprit nostalgique, réaliste et assez bon enfant du premier.
Ici le monde en question est certes (un peu) plus vaste, mais les héros ne semblent plus effrayés ou ralentis vis-à-vis de ce qu’ils peuvent rencontrer comme obstacle (à part un bref passage avec un calamar géant où un plan rappellera sans doute quelque chose aux amateurs du vaisseau du Capitaine Nemo dans le parc Disneyland).
N’en demeure pas moins que certaines situations sont tout de même hostiles afin que Dory retrouve des parents et que Marin et Nemo retrouvent Dory mais… Ils trouvent toujours sans grandes difficultés les moyens propices et judicieux pour interagir et donc, par conséquent, s’en sortir.
Le public regarde tout ça d’un œil bienveillant, en esquissant parfois un sourire mais rien de plus. Pas de quoi s’ennuyer loin s’en faut, mais pas de quoi sauter au plafond non plus.
Sur certains aspects, la structure narrative semble la même que pour retrouver Nemo un an auparavant donc on à souvent une sensation de déjà-vu.
Le tout demeure tout de même largement appréciable pour le public visé mais je n’ai pu m’empêcher de trouver, et c’est selon moins ce qui fait toute la différence, que l’émotion manque cruellement au rendez-vous.
Nemo (et promis après ça j’arrête la comparaison répétitive) commençait avec 5 premières minutes déchirantes émotionnellement parlant, et tout le film suivait. Je n’ai pas honte de dire que je pleurais et que je pleure encore devant la fin.
Mais Dory n’émeut jamais, si ce n’est qu’à quelques vagues, très vagues moments. Tout le rythme est constamment effréné pour donner à cette aventure un réel fil conducteur mais quand il est question d’enfin se poser tranquillement, calmement et d laisser jouer un peu es émotions… le film est déjà fini.
En somme (j’aime bien dire ça), c’est une suite convenable, pas nécessaire mais convenable. Mais qui n’est pas exempt de défauts qui font qu’on est à des années lumières de la qualité de ce que Pixar peut proposer d’autre (je vous ai dit que j’arrêtais la comparaison mdr).
Divertissant, parfois drôle, sympa et raffiné mais aussi parfois lourd, trop superficiel, à rester en surface et pas assez émouvant, Le Monde de Dory est un moment agréable à vivre en famille. Une belle histoire, simple et qui fait bon vivre.
Mais c’est une aventure dite « inoubliable » qu’on oubliera probablement.