Treize ans après Le monde de Némo, les studios Pixar et Disney nous font replonger dans l’univers aquatique haut en couleur pour… pour quoi, déjà ? Hum… Attendez voir, je l’ai sur le bout de la langue. Ah, oui, ça me revient : pour suivre les aventures de Némo et de son papa Marin qui… Non mais attendez, c’est pas du tout ça. C’est dans Le monde de Némo, ça. Euh… Ca y est ! Je sais !!! Ah bah non, en fait, j’ai oublié. Faut dire que je souffre de troubles de la mémoire immédiate. Exactement comme ce poisson, là, Dory, la meilleure amie de Marin. Eh ! Mais c’est ça ! Cette fois-ci on ne suit plus Némo et Marin mais Dory le poisson amnésique du premier film !
Heureusement d’ailleurs, ça aurait été trop facile de faire un film sur les mêmes personnages. Attendez, mais… Eh mais je viens de me souvenir qu’ils sont aussi dans ce film, Némo et Marin ! Bon, après tout on s’y attendait et puis cette fois les deux poissons clowns ne sont là que pour renforcer le scénario. Même s’ils sont bien présents, la part belle est pour Dory ! Quoi que… Ah, mais non, en fait les deux sont peut-être bien aussi présent qu’elle en fait. Oh, je ne sais plus trop, tout se complique quand le groupe se sépare. Ca me rappelle le premier film où l’on suivait d’un côté Némo qui devait s’évader d’Alcatraz tandis que de l’autre Marin partait dans un road trip épique à la rencontre de surfeurs hippies. C’était sympa quand même. Un peu comme dans Le monde de Dory, quand Dory cherche ses parents pendant que Némo et son père la cherchent, elle. On a droit à deux aventures pour le prix d’une ; ils sont généreux les p’tits gars de chez Pixar et Disney. Entre quelques bons sentiments, ils nous offrent toujours pleins de bonnes surprises.
Tout à fait à l’image de ce court métrage extraordinaire d’avant film. Ah, ils ont fait fort cette année : « Piper » est tout simplement le plus beau court métrage que j’ai pu voir à ce jour, absolument somptueux. Sans aucune exagération, un délice visuel qui atteint la perfection. C’est simple, après avoir vu ce court métrage, Le monde de Dory passerait presque pour un film amateur (et il est pourtant très réussi). Les courts d’avant film chez Pixar, ça a de toute façon toujours été un moment qu’on attend avec impatience mais celui-ci sera certainement leur chef d’œuvre indétrônable pour tout le vingt-et-unième siècle. Mais pourquoi je vous parle de ça, moi ? Je crois que j’ai encore oublié quelque chose… Tiens ? Bonjour. Ça fait longtemps que vous êtes là ? Comment ? Vous vouliez une critique du film Le monde de Dory ? Oh ! Je vois, j’ai encore tout oublié. Faut dire que je souffre de troubles de la mémoire immédiate. Alors allons-y, c’est parti. Treize ans après Le monde de Némo, les studios Pixar et Disney nous font replonger dans l’univers aquatique haut en couleur pour… Comment ? J’ai déjà dit ça ?! Oh… Alors je vais aller droit au but.
Pour faire simple, On va suivre les aventures de Dory, un poisson amnésique (je vous ai dit que je suis moi-même amnésique ?) qu’on avait rencontré dans Le monde de Némo. A l’époque, elle avait aidé Marin à retrouver son fiston surprotégé à la nageoire sous-développée porté disparu dans l’océan. Cette fois les rôles s’inversent : redevable comme pas permis, ce sera Marin qui aidera Dory dans sa quête. Mais c’est une double inversion puisqu’à l’inverse du premier film, dans Le monde de Dory c’est l’enfant qui cherche à retrouver ses parents. En effet, Dory retrouve quelques bribes de souvenirs et il ne lui en fallait pas plus pour se lancer dans une folle aventure.
Si le scénario est un peu simpliste, c’est déjà que le film s’adresse principalement aux plus jeunes (même s’il est pensé pour plaire plus ou moins à toutes les tranches d’âge) mais il n’en demeure pas moins efficace et des millions de spectateurs n’en demanderont pas plus pour mordre à l’hameçon. Malgré quelques facilités Le monde de Dory est un film accrocheur par ses nombreux rebondissements, bien que parfois un peu convenus, et son panel de personnages divers et assez originaux, certains plus attachants que d’autres, permettant un grand nombre de situations surprenantes et amusantes. Pour ce qui est de l’amusement, d’ailleurs, le film ne se lasse pas de faire rire (ou du moins sourire) son public, n’oubliant jamais qu’il est avant tout un divertissement, enchainant avec justesse et sans une trop grande lourdeur les gags inhérents à ce genre de films.
Cependant, en sortant de la séance, un aspect du film aura forcément marqué chaque spectateur : la vie de Dory est résolument triste. Au travers de son périple, Dory verra ressurgir quelques débris de sa mémoire fragmentée, nous apprenant combien elle put subir sa condition handicapante et se faire écraser par le poids de la solitude. De façon assez surprenante, le film parvient d’ailleurs vers la fin à atteindre une redoutable intensité dramatique qu’on ne lui aurait jamais soupsonné. Par rapport au premier film, son personnage gagne une profondeur très appréciable mais aussi une empathie accrue. Après ce film, Dory ne sera plus jamais le simple faire-valoir comique qui nous avait d’abord été présenté.
Beau, drôle, touchant : Le monde de Dory est la preuve même que toutes les suites au cinéma ne sont pas mauvaises. Sans être toutefois un chef-d’œuvre, ce film n’a que peu de défauts et il divertira petits et grands. Ceux qui n’aiment pas les films pour enfants pourront néanmoins passer leur chemin mais qu’ils ne manquent tout de même pas le court métrage fabuleux d’avant film.