C’est désormais un classique. Il y a une histoire tordue mais très bien écrite, des dialogues riches et des répliques cultes, (la sono cassée ! je m’en rappelle encore), merci à Sébastien Japrisot. Il ya une atmosphère remplie de perversité qui ne se dément jamais, et soudain la violence éclate à la face du monde. Malgré la fantaisie apparente et le ton cinéma populaire, c’est du lourd. C’est entre thriller campagnard ou polar « noir », c’est doux et dur à la fois. Adjani est magnifique, magnétique, très bien mise en lumière, Souchon joue juste, à contre emploi, Galabru, n’en parlons même pas. Les seconds rôles sont bien mis et bien vus, une vraie galerie de portraits « caricaturaux » par des acteurs savoureux. Le montage joue sur les flash-back et la focalisation interne pour complexifier l’ensemble sans alourdir, mais éclairer au contraire, donner tout le sens. Cette fille sexy qui débarque de nulle part, pour mettre le feu aux cœurs, tout en fulminant des plans de vengeance sous la lumière du soleil couchant, ça à un fort impact symbolique, et c’est beau à regarder. Tout à l’air simple, mais quand on fait l’effort d’appréhender l’ensemble, ça ne l’est plus du tout. C’est bien la dixième fois qu’on le voit, il passe tout le temps à la télé, pourtant l’impact reste le même. Jean Becker disait que son film à l’air de tenir la route. Tu parles, Charles ! Classique, ouais !