Aujourd'hui, mes amis, c'est la première critique que j'écris sur un court-métrage. Et quoi de mieux que de choisir mon personnage de comics favori, juste avant le Batman? Rien, strictement rien. Sauf que voyez-vous, naturellement, un problème se pose : "Comment garder une qualité d'écriture suffisante pour vous sortir une critique à la fois consistante et sans rodages sur un métrage d'à peine dix minutes?". C'est très dur, je dois vous l'avouer, et honnêtement, du rodage, rassurez-vous, il n'y en aura pas. Pourquoi? Tout simplement pour la seule et bonne raison que j'ai presque autant à dire sur ce métrage que sur un film type "Slevin", par exemple, qui n'était clairement pas ma critique au nombre de caractères le plus élevé. "Mais y'a pas trente secondes, t'as dit que c'était dur de trouver des trucs à dire!". Oui, je l'ai dit, aussi vrai que j'ai généralisé en l'écrivant, parce que ce film, qui est bien plus un film qu'un court-métrage, est assez intense et de bonne facture pour que j'ai des choses à vous en dire. Déja, y'a le retour de Thomas Jane dans le rôle de Frank Castle. Le revoir va forcément déplaire à certains ( encore que franchement, je ne vois pas comment je pourrai contredire leurs arguments sur ce gars ), mais il est quand même plutôt bon dans le rôle. Enfin, il est surtout meilleur que dans le premier film. Niveau expressions du visage, pas de doute là dessus, le mec est toujours aussi monolithique. C'est étrange quand même cette manière de ne pas évoluer dans sa branche, de toujours garder le même jeu d'acteur. C'est peut-être cela qui différencie les grands acteurs des plus moyens... Le reste du casting est largement meilleur. Je ne connais les noms d'aucun d'entre eux, puisqu'ils ne sont pas crédités, si je me souviens bien, mais deux ont particulièrement retenu mon attention : le gamin agressé, carrément excellent, je trouve, et la péripatéticienne maltraitée, qui joue vraiment très bien, avec force et conviction. Bon, après, bien sûr, y'a aussi le chef de gang des malfaiteurs, mais honnêtement, ce n'est pas celui qui ressort le plus. Et puis, bien entendu, y'a la mise en scène. Elle est à la fois bonne, et largement moins bonne. Et si elle s'avère quelques fois pas terrible, c'est surtout à cause de ce filtre grisâtre, répugnant et lassant, surement là pour offrir un côté encore plus sombre à l'action. Parce qu'il faut le dire, ce film est extrêmement sombre et violent, presque malsain. Ce n'est pas tant le grain d'image qui fait ça, non, c'est plutôt son écriture. Bien que basique ( un homme défend un pauvre gosse attaqué par une bande de voyou ), elle vous réservera de beaux moments d'ironie, comme la fin, hautement cruelle, mais tellement jouissive pour un certainpersonnage! Et c'est un peu cela qu'il manquait au film d'Hensleigh : l'âme même du Punisher. Là, il n'y a pas à dire, on se croirait vraiment face à l'adaptation cinématographique du comics. Y'a qu'à voir le combat en fin de film, extrêmement violent, dur et réaliste, tellement que la bouteille de whisky ne se fend ( enfin!!! ) pas! C'est assez rare pour être souligné. Et cet affrontement, justement, il justifie à lui seul l'intérêt que l'on peut porter à ce "Dirty Laundry", sorte d'oeuvre qu'aurait dû être le "Punisher" de 2004 s'il n'avait pas été à ce point édulcoré. Là, c'est presque viscéral, c'est constamment prenant, et la musique y est bien pour quelque chose. En fait, c'est le thème "Why so serious?" du "Dark Knight", répété en boucle. Alors oui, il est très efficace, mais franchement, au bout d'un moment, qu'est-ce qu'il soûle! Heureusement, il offre rythme et tension. Mais bon, le métrage aurait gagné avec un ou deux autres thèmes en plus. "Dirty Laundry" n'est franchement pas à conseiller aux plus jeunes. Violent et très sombre ( et ce dès le début ), c'est plus un métrage pour fans du personnage et pour public averti qu'autre chose. Le fait qu'il ne soit qu'en anglais réglera le problème, je pense. Et donc, sans sous-titres ou traduction, comment le comprendre, vous direz-vous? Il faut avoir un minimum de connaissance en anglais. Pourquoi un minimum? Parce que les dialogues ne sont pas très compliqués, et ne gêneront franchement pas à la compréhension de l'histoire, surtout expliquée par ce qui se passe à l'écran, et bien montrée par la réalisation, franchement bonne pour un court-métrage. Elle est nerveuse, mouvementée, et ne tombe presque jamais dans le banal diptyque de la "caméra à l'épaule" si récurrent pour essayer de faire passer la tension de l'acteur au spectateur. Que dire de plus, que dire encore? Et bien honnêtement, je pense en avoir fait le tour, et je vous conseille bien sûr ce "Dirty Laundry", premier véritable film sur le Punisher que je vois ( le dtv était plutôt bon, mais il lui manquait quelque chose ). Un bon court-métrage, avec, en prime, la présence de deux acteurs relativement connus ( dont un bien plus que l'autre ), Thomas Jane et Ron Perlman. Comment finir? Simplement. Je veux une suite au cinéma! Le rythme était d'enfer, vraiment angoissant, et pour cela, je ne pouvais pas lui mettre moins. Ah oui, et une petite référence à "Mad Max" au passage, avec le briquet qui va tomber sur le sol recouvert d'essence. A voir.