Un grand bol d'air
Sinistrose, blues et buzz déprimant, vous commenciez a douter de la nature humaine ?
Allez voir "Sur le chemin de l'école" film de Pascal Plisson. C'est au Kenya que le réalisateur, arrivé en Afrique pour des repérages, rencontre un groupe d'enfants qui font chaque jour plusieurs kilomètres à pied pour se rendre à l'école. Et…ils ont une pêche d'enfer. Immédiatement lui vient l'idée d'en faire un film : suivre ces enfants des quatre coins du monde, "Sur le chemin de l'école". Et quel chemin !
Pour Jackson, le Kenyan, 11 ans, c'est 15 km chaque jour, avec sa petite sœur, au cœur de la savane. Pour Zahira, 12 ans, habitant la montagne de l'atlas marocain, c'est 22 km chaque début de semaine pour se rendre à l'internat. Pour Carlos, ce sont 18 km qui sont parcouru à cheval avec sa petite sœur tous les jours à l'autre bout du monde, en Patagonie. Mais le plus impressionnant, sans hésitation, c'est Samuel, handicapé en fauteuil roulant, habitant le golfe du Bengale, qui fait chaque jour 4 km aidé de ses deux frères.
Le film s'ouvre sur des mains qui creusent le sable pour y chercher de l'eau, c'est Jackson, qui la veille de la rentrée, à plusieurs kilomètres de la case familiale gratte le sol pour récupérer l'eau nécessaire au lavage de son uniforme scolaire.
Avec la première image le réalisateur nous place au cœur du paradoxe : des enfants, en 2013, font des kilomètres pour aller à l'école et... y porter un uniforme !
Ici, ce qui frappe le spectateur c'est la joie, l'énergie sereine de ces enfants. Ce qu'il font, ls le font parce que "c'est comme ça". Ils n'ont pas le choix et pourtant, inconsciemment, ils ont fait ce choix là. C'est un bel exemple de liberté intérieure.
Coup de cœur pour les trois petits Bengalis pleins d'énergie, qui se battent avec un vieux fauteuil roulant sur des chemins ensablés. En guise d'épilogue le réalisateur a demandé aux enfants "ce qu'ils voulaient faire plus tard". La encore c'est le jeune handicapé qui remet à sa place notre hédonisme individualiste : " à la naissance on n'a rien ; quand on meurt on n'emporte rien. Ce qui compte ce sont les autres. Je veux être docteur pour m'occuper d'enfants comme moi". Une grande leçon de vie qui nous rend plus clément sur la forme. En effet, les séquences ont visiblement été re-constituées pour le film. Mais elles conservent ne abominé intégralement leur vérité : la joie des enfants est authentique. La pris de vue est simple, sans des effets qui s'avèreraient inutiles devant la beauté des paysages.
Alors, en route pour ce voyage "humanitaire".