The Dunwich Horror est une adaptation moyenne de Lovecraft, ayant de bons et de mauvais cotés.
Parmi les bons cotés le film s’appuie sur quelques bons éléments dans son casting. On trouve ainsi un Jeffrey Combs surprenant, qui livre clairement la meilleure prestation du lot. Il est d’ailleurs entouré d’une famille de marteaux assez bien interprétée, qui s’avère bien vu. Dean Stockwell est honorable, livrant une interprétation peut-être un peu fatiguée par moment, mais se débrouille tout à fait correctement. Le bémol pourra venir du duo Lieving-Furst. D’une part leurs personnages sont trop caricaturaux, avec un Furst bien sur très scientifique et une Lieving ouverte aux phénomènes paranormaux, d’autre part les deux interprètes s’avèrent moins convaincants que les seconds rôles, et c’est toujours assez préjudiciable dans un film quand les acteurs principaux ne sont pas aussi performants. Dommage.
Le scénario lui repose sur une nouvelle de Lovecraft qu’il exploite plutôt bien, et l’histoire n’est pas sans intérêt. Le rythme est assez efficace aussi. Maintenant on regrettera tout de même que l’ensemble manque de piquant. The Dunwich Horror est en effet un film plutôt fade, qui cherche de temps en temps à jouer la carte inquiétante, mais qui ne distille en vérité ni frisson ni suspens, ni angoisse. C’est là une grosse différence avec Dagon par exemple, qui malgré ses défauts n’hésitait pas à offrir une histoire vraiment mystérieuse, surprenante. On plongeait dans un abyme avec Dagon, là on pourrait presque douter être face à du Lovecraft, tant le film se contente de frôler les moments les plus décontenançant. Le final est assez loupé aussi, il faut le dire.
Visuellement il y a de bonnes choses. Notamment le soin apporté aux décors. The Dunwich Horror propose même de très jolis plans, et il y a des efforts sur les intérieurs aussi. Malheureusement la photographie trop sobre est assez téléfilmique, et ne transcrit pas une atmosphère vraiment prenante en dehors de quelques passages, ce qui affadi encore davantage The Dunwich Horror. Alors certes les effets spéciaux ne sont pas très convaincants, et en tout état de cause le film aurait mieux fait de jouer la carte artisanale plutôt que de se lancer tête baissée dans des incrustations parfois foireuses. Heureusement le travail des couleurs, la nature des manifestations, leur donne un petit coté rétro qui parvient à faire passer un peu la pilule. Enfin je terminerai sur la très bonne surprise de la bande son. Soignée, efficace, bien dans le ton, elle est un élément convaincant et c’est toujours une bonne chose dans un film.
En clair The Dunwich Horror n’est pas un film très enthousiasmant, et en tout état de cause je pense qu’il décevra les amateurs de Lovecraft par un coté policé et conventionnel qui sied mal aux adaptations de l’auteur. Toutefois il ne s’agit que d’un DTV, et il a quelques atouts à faire valoir qu’il serait mal venu de ne pas considérer. Je lui accorde donc la moyenne.