Avis : Elle s'en va - Page 6

Le film commence plutôt bien avec une Catherine Deneuve que maquilleuses et techniciens n'ont pas cherché à rajeunir de 20 ans (du moins je l'espère pour elle...). Apprenant par sa mère avec qui elle vit que son amant l'a quittée, une sexagénaire pète les plombs, quitte son travail et part au volant de sa voiture sans savoir où elle va. Cette première partie genre road movie dans une France profonde est plutôt réussie. Des notes de drôlerie (l'homme qui roule sa cigarette, le réveil dans un lit avec un trentenaire après une soirée bien arrosée) viennent en atténuer la tonalité grave (l'homme qui frappe sa femme). Suite à une conversation avec sa fille qu'elle n'a pas vue depuis des années (sur)jouée par la chanteuse Camille, elle récupère un petit-fils qu'elle connait à peine pour le conduire chez un grand-père qu'elle connait encore moins. Le rendez-vous avec les Miss 1969 où elle se rend avec l'enfant redonne au film qui commençait à s'enliser un ton plus grave qui hélas ne va pas se maintenir. Ce qui aurait dû se terminer dans le registre de "tournée" d'Amalric se termine dans celui de "La cage dorée" (comédie sympathique au demeurant mais dans un autre registre). Dommage. Heureusement il y a Deneuve, présente dans presque tous les plans qui sauve le film par un jeu juste, sachant être touchante sans tomber dans l'excès. Sa prestation ne suffit malheureusement pas à faire de "Elle s'en va" un grand film.

Étonnante galerie de portraits finement ciselés au gré d'une errance dont on ne sait pas où elle va nous mener. Le Happy End est certes un peu forcé, mais bourré de bons sentiments. Une Catherine Deneuve en pleine forme conjuguant avec habileté son personnage. Un film qui ne dit rien et qui pourtant dit tant de choses, laissant le spectateur combler les silences et les questionnements. L'attention et la tension sont perceptibles d'un bout à l'autre dans cette succession de rencontres improbables et de micro-évènements qui s'égrènent, sans qu'à aucun moment je n'ai ressenti une lassitude ou une impression de remplissage. Un bon moment passé en regardant un film qui laisse à penser, une fois la dernière image tournée.

pas mal sans etre le film de l annee.
C Deneuve y est excellente dans le role de cette prete a tout plaquer quand les difficultes s amoncellent. Elle part sur le chemin de l errance qui souvent cottoie les limites.
Sa rencontre avec son petit fils dans l histoire offre de bons moments d absolue verite. Le gamin Nino Schiffman est remarquable serait il un descandant de Suzanne Schiffman veritable bras droit de monssieur Truffaut?

Ah l'amour des mères pour leur fils ! C'est ce thème que je voudrais traiter ici plus que la prestation de tel ou telle personnage du scénario, du reste que ce soit Deneuve ou les autres, on aime ou on n'aime pas et tout est dit dans les autres critiques. Moi j'attendais de voir ce qu'Emmanuel Bercot allait réserver comme grand rôle à son fils Némo, il faut dire que son 1er long métrage m'avait interpelé. Bien sûr la référence jeu vidéo dés le début de "Clément" donc à "Kung fu master" d'Agnès Varda ne m'avait pas échappé. J'avais été séduit par le rôle que la femme de Jacques Demy avait donné à son fils Mathieu dans un court métrage étonnant sur un scénario écrit en collaboration avec J. Birkin. La distribution des rôles était toute familiale avec outre le fils d'Agnès, la chanteuse et ses deux filles, télé film réalisé pendant le documentaire Jeane B. par Agnès V. ! Emmanuel Bercot elle reprendra le thème de la femme tombant éperdument amoureuse d'un garçon de 13 ans en le développant dans un film de 2 heures dédié à Némo alors tout petit. Bon dans les deux versions la morale est sauve même si les images sont plus qu'évocatrices d'amours interdites sublimées. Alors avec un tel besoin de filmer la passion que peut susciter son enfant, j'ai regardé "Elle s'en va" avec d'autres yeux et je n'ai pas été déçu. Bon j'ai dû attendre la seconde partie de ce nouveau film de deux heures pour voir enfin le rôle réservé à Némo mais j'ai compris pourquoi un pareil délai avant de faire rentrer son fils dans le film. L'histoire en gros c'est la quasi dépression d'une quinquagénaire après une ultime déception de ces illusions affectives, qui la fera errer dans un road movie sans but jusqu'à ce que le hasard lui fasse retrouver son petit fils qu'elle n'a guère connu. Là commencera une seconde partie du film lumineuse qui n'est pas fait sans me rappeler celle d'un film de Bertrand Blier "Préparez vos mouchoirs" où l'on retrouve le thème de la révélation à la vie d'une femme meurtrie (de même que l'amour interdit de "Clément" & "Kung fu master" d'ailleurs). Oui c'est bien le rôle du personnage qui révèle l'espoir d'une vie nouvelle enfin radieuse que la réalisatrice donnera à son fils dans "Elle s'en va". Alors bien sur le gosse de 12 ans à l'époque le joue très bien, dirigé magnifiquement, en magnifiant la liberté de sa personnalité naissante, en laissant s'exprimer ses capacités d'improvisation et déjà de chanteur... De plus son père est le directeur de la photographie Guillaume Schiffman qui le sublime forcément. Bon ce n'est pas une graine de comédien né, soyons honnête mais il tient bien un rôle, il faut le dire écrit pour lui. Du reste E. Bercot aura attendu ses 13 ans pour le faire paraître dans un film (si l'on excepte deux petits passages à 3 et 4 ans dans des courts-métrages). Voilà c'est cela que je retiendrai de ce film qui n'est pas vraiment un chef-d'œuvre mais contient de beaux moments de poésie et que l'on aura plaisir à regarder.

pour Catherine et les vieilles miss et 1 point pour Emanuelle Bercot, j aime son travail. sinon des clichés à la pelle, une histoire tout à fait attendue et convenue. comment expliquer à Camille et le peintre que jouer ça s apprend aussi ?

Rien de wahou dans ce film mais j'ai bien apprécié.
On ne s'ennuie pas, si bien que la fin arrive et que ça aurait pu durer encore un peu.
J'aime beaucoup Catherine Deneuve dans ce type de rôle mère/fille, une mère qui n'a pas été à la hauteur mais qui ne laisse rien paraître, bien au contraire, une mère qui a de l'assurance et qui ne cherche pas à rejouer le passé, juste à profiter du moment présent.