J'ai adoré ! Un grand grand film dans la catégorie des petits films. Distrayant, amusant et profond tout à la fois. Et (pour une fois ?), Deneuve joue parfaitement. Ne pas manquer !
Elle est formidable Catherine ! L'actrice est impec, rien à redire. J'ajoute que je n'étais pas fan d'elle au départ. Bravo l'artiste ! Mais Dieu que ce scénario et cette histoire sont bancals ! Les invraisemblances sont légion (ex: scène où le petit-fils se barre seul et que la "Catherine" l'aperçoit sur un chemin, je précise ... le long de l'autoroute : 2 secondes plus tard , elle l'a récupéré sans qu'on sache comment, ni par où elle a pu passer ! ...). Que la réalisatrice soit amoureuse de la "grande" Catherine, qu'elle lui ait concocté un scénario (?) pour tourner avec elle, admettons, que la "Catherine" ait dit "banco, on le fait", je peux comprendre car une Star reste une Star et le narcissisme est nécessairement une qualité fondatrice des "étoiles". Mais que la presse soit aussi enthousiaste, là je me dis que ça sent pas bon. Il faut savoir gérer son INDEPENDANCE.
Un film pas mal qui me semble un peut lourd à certains moments malgré tout. J'ai aimé les touches d'humour et les personnages de Betty et de Charlie (bien que des fois on a quand même envie de lui donner 2/3 baffes XD) par-contre certains personnages me dérangé au contraire. Mais cela reste un film sympathique à voir quand on a rien à faire.
Elle s'en va sans le vouloir. Au départ pour s'acheter un paquet de cigarettes, Betty parcourt la Bretagne sans se retourner et s'offre un voyage atypique fait de rencontres parfois improbables, souvent touchantes. Ces rendez-vous avec le destin débordent d'humanité et entraînent notre héroïne vers la liberté qu'elle cherchait tant à conquérir. Un vieillard replongeant dans le passé, des copines de comptoirs, un vigile à l'oreille attentive. Chacun renforce à sa manière ce road-movie où les individus sont plus importants que les paysages.
Elle s'en va pour ne plus jamais revenir dans cette vie faite de déceptions et de regrets. Une mère trop présente, un amant qui la quitte, une fille qui la déteste, c'en est trop pour cette femme fatiguée de vivre. Emmanuelle Bercot dresse un portrait aux notes nostalgiques amères, où regarder derrière soi fait mal, où s'apercevoir que les années sont passées sans avoir rien accompli. Que reste t-il d'une ancienne Miss Bretagne devenue gérante d'un petit restaurant ? Et quel est le meilleur moyen de changer le cours des choses ? La fuite bien entendue, que la cinéaste filme avec poésie et optimisme.
Elle s'en va finalement pour revenir plus forte en sachant ce qu'elle veut et qui elle souhaite devenir. La découverte de son petit-fils bouleversera les priorités de Betty, cette femme incarnée avec fragilité par une Catherine Deneuve qui nous surprend encore à soixante-dix ans. Face à elle, le garçon (fils de la réalisatrice) est impressionnant de spontanéité et de tendresse. Une tendresse qui se sent également dans cette manière de filmer, délicate, sous la lumière d'un soleil apaisant. Elle s'en va est un film sur le passé, soit, mais aussi sur la promesse de jours meilleurs.
Les 3 étoiles sont pour Catherine Deneuve que j’ai suivi tout le long de sa vie à chaque sortie de film. Elle est remarquable de talent et de courage. 70 ans, cet age n’est pas adapté du tout à un tel rôle que l’on peut qualifier de marginal et le fait de l’entourer de marginaux accumulant les poncifs actuels n’est pas une bonne idée. Son grand talent aurait éclaté davantage sans les conduites insupportables de sa mère (je crois que la vraie maman de Catherine Deneuve vit toujours à 100 ans passés), de sa fille et de son petit fils. Ils en font tous les trois dix fois trop. Une femme comme Bettie entourée de membres familiaux dépendants d’elle, ne pensant strictement qu’à eux, c’est presque banal et le montrer simplement aurait été singulièrement plus émouvant. L’hystérie ne déclenche que des idées de fuite, c’est bon quand elle s’arrête comme à la fin du film par exemple. De plus certaines scènes sont de trop, la séquence entière dans la boite de nuit n’apporte strictement rien . Un film n’est pas une boite de Pandore, il faut savoir choisir, trier, supprimer, surtout quand on ne tire pas profit de la mise en scène. Avec une actrice comme Deneuve qui a tourné pour Jacques Demy cela ne pardonne pas. Sans Deneuve je n’aurais mis qu’une étoile.
On se souvient d'une Emmanuelle Bercot sulfureuse à souhait lors de ses débuts cinématographiques. "La puce" et "Clément" nous assenaient des sujets dérangeants mais traités avec brio. On aimait la force de conviction de cette jeune femme utilisant amplement la caméra portée afin de nous faire partager avec la plus grande intensité ses fantasmes et ses obsessions. Si la caméra portée n'a pas disparu, tant s'en faut, le sujet abordé aujourd'hui par Emmanuelle Bercot est de ceux qui suscitent aisément le consensus. Une femme, belle mais fatiguée des blessures de la vie matérielle et sentimentale, décide sur un coup de tête de partir, de tout plaquer, de ne plus demeurer confinée dans le restaurant familial de Concarneau où la mère continue de trôner malgré son grand âge (impeccable Claude Gensac). C'est alors l'aventure, le début d'un road-movie à l'américaine qui va conduire Bettie (sublime Catherine Deneuve !) sur les routes de France et l'amener à faire des rencontres improbables. Le début est hésitant : c'est ce qui fait la grâce du film. Rencontre avec un vieux paysan du Morbihan qui a bien du mal à rouler une cigarette (Bettie est partie sous le prétexte fallacieux d'aller acheter des cigarettes...) et qui va dans une splendide confession improvisée évoquer les raisons d'un célibat endurci. Rencontre dans une boîte de nuit avec un dragueur de pacotille qui saura toutefois profiter de l'état d'ébriété avancée de Bettie pour l'amener à coucher avec lui. Ce qui nous vaut une scène mémorable : Catherine Deneuve se réveillant le lendemain matin et se découvrant nue dans les draps du dragueur. Admirable et désopilant. Rencontre également avec un veilleur de nuit dans un supermarché avec encore une fois des confessions à la clé. Mais surtout Bettie, partie à la reconquête de sa fille, va rencontrer son petit-fils, Charly, qui va ainsi l'accompagner pour le meilleur et parfois pour le pire dans sa virée sans but apparent. Des gamins déboussolés et en quête d'affection, on en a connu des tas à l'écran, mais celui-là on n'est vraiment pas prêt de l'oublier. Némo Schiffman est tout bonnement craquant, tantôt espiègle, tantôt tête à claques, tantôt enfin gamin au grand coeur heureux du bonheur des autres et surtout de celle qu'il aura appris à connaître, sa grand-mère. Il faudrait encore évoquer une séquence de retrouvailles de miss d'antan, Bettie ayant été jadis couronnée du titre de Miss Bretagne. Délicieux épisode plein d'humanité. Ce film nous fait vivre du début à la fin une étonnante aventure dont les péripéties s'enchaînent pour notre plus grand bonheur et qui sont toutes "inspirées". Et la caméra nous conduit à chaque fois au coeur de l'aventure humaine, au plus près des acteurs et surtout de l'actrice principale, Catherine Deneuve. Jamais nous n'avions vu la chevelure de cette merveilleuse actrice filmée d'aussi près. Quelle sensualité ! Quelle complicité avec la réalisatrice ! Emmanuelle Bercot n'est plus une réalisatrice dont les films sont réservés à quelques happy few. Elle a conquis le coeur du grand public avec un film de très grande qualité.
c est long, sans trop d intérêt, on a du mal à s émouvoir pour aucun des personnages... on peut faire l economie de ce film à moins d être un fan inconditionnel de Catherine deneuve...
C'est un road-movie écrit pour Catherine Deneuve. On attend une performance d'actrice autour d'une quête mouvementée. Mais non. Sur aucun des deux points.
C'est trop long, trop prévisible, tout repose sur Deneuve qui ne peut pas tout hélas. Dans ce film, les pauvres sont montrés comme des animaux, et les noirs ne comprennent rien.
Emmanuelle Bercot est une grande cinéaste, elle l'a déjà prouvé. Alors que ''Clément'' disposait d'une direction d'acteurs irréprochable mais d'une technique approximative, on est ici dans le cas opposé. Les images sont parfaites, le road movie maîtrisé et avec un rythme à la fois nonchalant et sans creux. Le problème vient de Catherine Deneuve, abandonnée dans ce rôle de mamie provinciale qui sied peu à son visage de parisienne refaite. Nemo Shiffman lui fait un contre-poids, plein de naturel, qui permet à la deuxième partie du film de paraître plus crédible.
Le « road movie » made in France reste un genre confidentiel, voire mineur, exception faite de « Sans toit ni loi » ou encore « Papa ». Il y avait tout à craindre autant qu’à espérer de « Elle s’en va » de Emmanuelle Bercot. Le film est une belle réussite. Même s’il repose principalement sur la présence et le jeu de Catherine Deneuve, on y trouve toutefois plein d’autres raisons de se réjouir. A commencer par son petit côté désinvolte. Bercot bouscule l’image de son actrice d’abord mais elle piétine aussi gentiment préjugés et idées reçues tant au niveau scénaristique que dans sa mise en scène à la limite « bricolée » mais rattrapée par une bonne dose d’humour entre sarcasmes et situations cocasses. Mais ce qui prévaut c’est surtout cette fraicheur, cette presque candeur, constante tout au long de ce périple et qui nous fait oublier cette fin un peu « bisounours ». Et bien sur, comme déjà évoqué plus haut, l’atout majeur de « Elle s’en va » est Catherine Deneuve. Elle campe Betty (rôle presque parabolique à sa propre vie) avec une humanité, un détachement et une finesse de jeu extraordinaire, c’est sans doute l’un de ses plus beaux rôles. On pourrait l’interprêter comme un chant du cygne, mais Catherine Deneuve, magistrale et impériale nous réserve encore bien de belles surprises pour les 20 ou 30 ans à venir…