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    Leviathan
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    22 critiques spectateurs

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    brunetol
    brunetol

    190 abonnés 179 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 août 2013
    Il faut être d'une mauvaise foi crasse pour qualifier ce film de "prétentieux" (cf "les cahiers", dont il se dit que la critique est un simple règlement de compte avec les distributeurs français du film, sans rapport avec son contenu). "Leviathan" est un exercice stupéfiant de cinéma total, au sens où seul le cinéma peut procurer ce type d'expérience sensorielle quasi-métaphysique, par la combinaison de l'image et du son. A rapprocher de "Koyaanisqatsi" de Godfrey Reggio, "Baraka" ou "Samsara" de Ron Fricke, ces films sans parole qui regardent le réel sous un angle inhabituel, impossible à voir sans le truchement de la caméra, et suscite la méditation sans prendre le spectateur en otage de ses intentions. Mais au delà des images incroyables qui scandent le film (on est dans le plumage des oiseaux, dans la gueule des poissons agonisants, agrippés aux câbles des chalut, prisonniers des filets), c'est la bande-son qui lui donne sa puissance, sa dimension unique. Une leçon de sound design. Une leçon de cinéma tout court. Magnifique.
    Dex et le cinéma
    Dex et le cinéma

    682 abonnés 186 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 30 mars 2018
    Leviathan n'est pas un documentaire, c'est une tentative. Celle de saisir ce qui fait la grandeur et la violence de cette intimité qu'entretient l'Homme avec une Nature qu'il tente, un peu plus chaque jour, de faire sienne. Beaucoup de spectateurs seront laissés de côté, tant le parti pris des réalisateurs est d'une extrême radicalité... Leviathan est surréaliste, Leviathan est beau, Leviathan est grand et il est à vomir. Certains trouveront ça irregardable, et ils auront raison... Les réalisateurs ont fait le choix d'un constant Chaos infernal, une superposition d'instants aussi noirs que sublimes filmés à la volée, comme dérobés au Monde.

    La violence de l'expérimentation est éprouvante... Le résultat : absolument merveilleux.
    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 2 octobre 2013
    Lucien Castaing-Taylor dirige le laboratoire d'ethnographie sensorielle de Harvard.
    Il avait déjà filmé la transhumance des moutons et de leurs bergers dans les Rocheuses ("Sweetgrass", 2008).
    Avec "Leviathan", il s'est intéressé aux pêcheurs en haute-mer du Massachussets. Mais le regard qu'il porte sur ce rude métier est à mille lieues de la joliesse convenue des documentaires diffusés à Thalassa.
    Véréna Paradel, sa co-réalisatrice, et lui ont installé une batterie de micro-caméras sur le bateau et sur les pêcheurs eux-mêmes. Ils nous livrent brut de tout commentaires les flashes aveuglants de leur activité quotidienne : le chalut relevé, les poissons pris au piège, éviscérés, rincés, rejetés à la mer ....
    Aucun dialogue sinon le bruit assourdissant des moteurs et le vacarme du vent qui fouette les haubans.
    Pendant dix minutes, on est intrigué, désorienté, fasciné.
    Au bout d'une heure, on a le mal de mer, assourdi par le bruit incessant, épuisé de chercher un sens à des images qui n'en ont pas et à des plans étirés jusqu'à l'insupportable.
    On imagine volontiers ces images, à la beauté plastique fascinante, projetées dans des musées d'art contemporain, entre une toile blanche et une montagnes de préservatifs roses. En revanche, les imposer à des spectateurs captifs pendant 1h30 confine au supplice de l'eau.
    Sylwish
    Sylwish

    8 abonnés 79 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 mai 2014
    La majorité des critiques nous martèle le même refrain : Leviathan est terriblement violent car il filme une nature terriblement violente, c'est-à-dire une mer terriblement violente, elle-même peuplée par des marins qui ne sont que des pions car c'est elle, la mer, le véritable monstre naturel terriblement violent. Ce qu'on ne nous dit pas (par peur d'engagement ou par arrogance exarcerbée propre à notre espèce, à vous de voir), c'est le dégoût de l'homme que le film inspire. Le docu-épouvante filme pendant une heure et demie la vie sur un chalutier à l'aide de (trop) longs plan-séquences (parfois si brouillons et mal éclairés qu'on ne comprend plus grand-chose). Bouillie sonore et visuelle en grande partie, Leviathan met parfois de côté ses délires expérimentaux et se plait à filmer les tonnes de poissons agonisants et... les marins. Ils ont beau être humains (ils se douchent, ils mangent, ils fument, ils regardent la téloche, comme le film nous le montre), ils font preuve d'un manque de conscience impressionnant. En bon petits robots, ils tirent les ficelles (capitalistes) du navire, pillent les océans, ouvrent le filet tout plein et dépècent les poissons. Il est difficile de comprendre les raisons qui poussent ces mâles tatoués à foutre en l'air l'éco-système (le plan du découpage de raie est édifiant). Il est aussi difficile de regarder des gros lards bien nourris bousiller le peu de ce qui reste sur cette Terre - car ici, l'excuse "je fais ce que je fais pour survivre" a du mal à convaincre... Bien que le film ne prenne jamais ouvertement partie, les nombreux plans écoeurants de poissons gisant par terre, de flots de sang lâchés en mer et des visages léthargiques des marins nous poussent vers une conclusion évidente. En définitive, le monstre, ce n'est pas la mer. Encore moins les vagues, la nuit ou la horde de mouettes affamées. Ce n'est pas non plus le chalutier, pourtant imposant par sa forme, son poids et son grondement sourd (visible dans un plan impressionnant filmé à partir de la proue). Le monstre, c'est l'Homme. L'Homme qui a crée la machine. L'Homme qui utilise la machine. L'Homme qui se nourrit grâce à la machine. C'est vous et moi. Enfin non, ce n'est pas moi car je suis végétarien.
    lucile75
    lucile75

    11 abonnés 107 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 10 septembre 2013
    Nausée et mal de tête, c'est ce que j'ai gagné en allant voir Leviathan. Ce film est inintéressant, il vaut mieux voir un bon reportage de Thalassa, on en apprend bien plus sur la pêche intensive. J'aurais préféré voir le geste d'ouverture des coquilles saint-Jacques plutôt que d'avoir un gros plan de deux minutes sur le tatouage du mec qui le fait. L'image est de mauvaise qualité et en guise de fond sonore (ou de voix off??) on entend le bruit du moteur... Passez votre chemin
    Flore A.
    Flore A.

    34 abonnés 518 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 28 septembre 2013
    Un documentaire original et très intéressant doté d'une bande son remarquable. Mais certains passages notamment dans l'obscurité sont un peu longs ... d'autant plus quand comme moi on ne voit du coup pas bien ...
    Christoblog
    Christoblog

    830 abonnés 1 680 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 2 octobre 2013
    Qu'est-ce qui différencie un film de cinéma d'une installation vidéo ?

    Le regard.

    Celui du cinéaste, qui choisit un cadre, un mouvement, une focale, un décor, des accessoires, qui dirige des acteurs. Celui du monteur, qui choisit, trie, coupe.

    Dans Léviathan, la part du réalisateur est réduite à l'extrême : tout juste choisit-il(s), peut-être, de fixer sa caméra GoPro (celle que les skieurs fixent sur leur casque) sur le ciré d'un marin plutôt qu'en haut du mat.

    C'est tout.

    Pour le reste, on voit la nuit et des ombres indsitinctes pendant une séance d'ouverture qui parait infiniment longue, des mouettes qui volent à l'envers (ouah, l'effet !), des raies dont les ailes sont coupées, des étoiles de mer, un marin qui s'endort et des filets.

    Dans le contexte d'un musée, nul doute que... la suite ici :
    Benito G
    Benito G

    671 abonnés 3 162 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 31 août 2013
    Un documentaire qui retranscrit majestueusement la pêche en haute mer et ce que l'on peut y voir. Entremêlant les mouettes, les poissons, la mer... L'intensité est t-elle que ce docu nous transporte dés les premières images et nous font vite comprendre pourquoi cette réalisation à reçu divers prix. PArfois plus percutant que d'autre. On y voit un retranscription sublime à tout niveau. Tout y est très bien mis en scène. Aucun surjeu ou scène "fabriquée". On sent l'air marine, sans même se déplacer en bord de mer. Un véritable coup de fouet, qui même ; s'il montre un monde dur et plein de difficulté. On n'en reste pas moins scotché par la qualité tant visuelle qu'artisitique de ce documentaire. Face à un sujet, trop peu souvent exploité (et encore moins, lorsqu'il peut être disponible au cinéma (bien que la distribution soit assez faible)).
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 10 septembre 2013
    le film à ne pas manquer pour cette rentrée !
    une belle expérience, on est comme un gosse devant la puissance des images, embarqués dans ce bateau ivre, on vogue de plaisirs en plaisirs, on ressort les yeux écarquillés, l'âme bien remplie.
    bien plus éloquent et pertinent que n'importe quel docucu sur le même sujet... un film que tout le monde devrait voir, petits et grands.
    Freaks101
    Freaks101

    149 abonnés 619 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 23 septembre 2013
    De « Léviathan » les critiques en manque d’imagination on surtout retenu l’aspect « expérience visuelle », relativisions d’abord ce point. Certes l’exploit technique est réel, mais à l’image cela se rapproche du filmage chaotique de tout les found footage que l’on a pu voir récemment, ni plus ni moins, à la différence prêt que tout ceci est réel.
    Ce qui marque surtout dans ce projet, c’est qu’on se prend toute l’horreur et l’absurdité de la pêche industriel en pleine poire. Et ça, ça vaut tout les discours décroissant du monde.
    Ce fameux « Léviathan » est bels et bien un monstre marin, il dévore aussi bien la faune, immense gaspillage cruel et insensé que cette forme de pêche, mais aussi les hommes, marins zombifiés, abrutis par la fatigue, la violence et la répétition des tâches. Le procédé technique fini tout de même par tourner un petit peu en rond à la longue, heureusement il s’achève juste avant de devenir redondant.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    270 abonnés 1 643 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 décembre 2013
    Voyage au bout de la nuit à bord d'un chalutier labourant la mer. Du métal fendant l'écume, des hommes travaillant comme des machines, des poissons aux yeux globuleux, des mouettes jaillissant comme une constellation d'éclairs blancs dans la nuit, des eaux tumultueuses brassant une masse informe de vie et de mort... Bref : la mer, la pêche, comme on ne les avait jamais vues. Lucien Castaing-Taylor et Verena Paravel ont trouvé des points de vue insolites et une matière visuelle qui permettent de transcender le sujet du documentaire. L'hyperréalisme, ainsi anglé par les réalisateurs, débouche curieusement sur une forme d'abstraction expérimentale, structurée par un montage d'inspiration poétique plus que didactique, et accompagnée d'une bande son expressionniste, saisissante. Le film porte ainsi bien son titre. Car ce chalutier lambda devient ici un monstre marin, dévoreur, dépeceur de poissons, dans un contexte chaotique. Certaines images confinent à des visions cauchemardesques, infernales. Quelque part entre Dante et Melville, tout en restant dans une ère industrielle moderne. Ce Leviathan est donc un point de convergence inédit entre une aventure esthétique aux retentissements mythologiques et une réflexion sous-jacente, contemporaine, sur les rapports nature/culture en milieu marin. Tout cela est uni par une poétique des éléments (eau, air, matières visqueuses) qui tantôt met l'accent sur le côté "carnage flottant", tantôt sur une beauté d'une inquiétante étrangeté. Fascinante, cette expérience est aussi exigeante car brute, sans commentaire et constituée de quelques longs plans fixes qui défient parfois l'attention. Mais le voyage vaut singulièrement le détour.
    Vincent P
    Vincent P

    23 abonnés 40 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 3 décembre 2013
    "Quand tu regardes au fond de l'abîme. l'abîme aussi regarde en toi". Cette citation de Nietzsche siée à merveille à ce film. Je n'ai jamais vu la chair, l'existence et la cruauté du monde mêlée à son insoutenable beauté (des images à couper le souffle. comme je n'en verrai jamais dans ma vie) sublimé de cette façon dans un film. Avec ce son hallucinant de machines, d'entrailles, d'éclats de poussières d'étoiles, et ces figures mythologiques d'anges célestes symbolisé par les mouettes et les raies filmées à l'envers dans une eau émeraude/rouge. Hallucinant. Aussi biblique et étourdissant que la divine comédie de Dante.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 30 août 2013
    Film ardu, déclenchant une constante violence entre mer profonde et froide et air saturé de sang et de cris, de lumières fortes, l'intérêt premier de ce documentaire monstre venu d'Angleterre est d'abord un exploit esthétique. Parvenir à filmer avec autant de vérité, de puissance l'intérieur, les alentours d'un bateau de pêche et tout cela en 1h35 relève d'un défi de forme. La lumière est qu début très contrastées, les couleurs (le blanc surtout des mouettes) saturé au maximum, le son est un régal d'immersion, il fonds lentement entre toutes ces parties de bateau, on voyage entre l’écœurement, parfois l'admiration, l’incompréhension, et malaise constant. Le film se saisit de vous avec une force qui lui est propre. Le film évolue très bien, s'améliore même sur le temps en proposant des séquences rapprochées, penchées sur les hommes au travail, faisant de chaque partie du navire une vraie aventure sensorielle, confinant le spectateur dans un regard unique d'ouvrier, d'acteur de la machinerie. Cette même épave qui flotte, déversant ses relents de poissons rouges de sang, agite la mer, devient une sorte de créature (plans sous-marin de filets avant tout). Finalement, après qu'un homme se soit simplement endormi devant une télévision, on quitte la petite horreur de travail des ouvriers et on se met à l'envers, on voit les poissons littéralement voler, les mouettes avancées dans le vide; le dispositif est certes lourd et insistant, mais il va aussi bien avec son sujet, le grand monstre des océans, qu'il est nécessaire pour la fin, brisant le Goliath dans un élan poétique : après quelques plans magnifiques, le rêve devient possible. L'échappée de ce monde de travail fait de l'Homme un personnage de mer qui flotte en elle et peut dormir en son sein, on peut plonger dans la mer qui s'est ralentie sous les coups du sommeil, on retrouve les espaces des grands fonds, le grand noir de la nuit. C'est cette dernière apogée qui relance également ce pseudo documentaire (c'est presque muet, ça ne montre que des morceaux décousus) propulse le film or d'un simple film de transe, un simple film qui devrait tout à son esthétique barbare, le transforme en film profondément humain-inhumain et irréel.
    🎬 RENGER 📼
    🎬 RENGER 📼

    7 266 abonnés 7 532 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 16 juin 2023
    Premier long-métrage du tandem composé de Véréna Paravel & Lucien Castaing-Taylor, bien avant qu’ils ne dressent le portrait d’un célèbre cannibale japonais (Caniba - 2018) et qu’ils nous entrainent à l’intérieur du cœur humain (De humani corporis fabrica - 2022).

    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ne nous laissent pas indifférent. La mise en scène dépasse tout ce à quoi nous étions habitués jusqu’à présent. Leviathan (2013) est une immersion dans l’horreur maritime, à bord d’un chalutier où l’on est confronté à la pêche en haute mer, avec toute la violence qui s’en dégage. La puissance des gestes, les vagues qui balancent le navire, la violence des flots et ces immenses filets de pêche qui ramènent sur le navire des tonnes de poissons écrasés les uns contre les autres et asphyxiés (les yeux exorbités).

    Intégralement filmé avec des caméras GoPro, ces dernières semblent être disséminés un peu partout sur le navire. Elles sont fixées sur les matelots, en haut des mâts, sur des perches au-dessus de la mer ou à même le sol à hauteur des poissons. Les mouvements des caméras ne font alors plus qu’un avec les hommes et les plans aériens filmés à l’aide des perches jouent littéralement avec les lois de la gravité (et nous désoriente par la même occasion) quand on se retrouve au même niveau que les mouettes ou des étoiles de mer.

    Avoir filmé avec des GoPro aura permis aux réalisateurs de pouvoir filmer par-dessus bord, d’être au plus près des éléments (entre les carcasses de poissons et les oiseaux). Le film met en lumière l’horreur que représente ces campagnes de pêche qui se transforment en carnage, en torrent d’hémoglobine et où le travail à la chaîne déshumanise les hommes.

    Sur les 150 heures de rushs, il ne subsiste que ces 90 minutes, conférant au film un côté surréaliste. Sans le moindre dialogue, les images se suffisent à elles-mêmes, face à la monstruosité des Hommes et la dureté que représente le travail en mer. Les cadavres qui jonchent le pont du navire, les chairs, les yeux globuleux, les écailles, les entrailles, les hommes qui s’affairent et les mouettes qui se repaissent. Une immersion comme rarement il nous aura été donné l’occasion d’en voir.

    Une œuvre expérimentale qui déçoit dans le fond mais séduit dans la forme.

    ● http://bit.ly/CinephileNostalGeek ● http://twitter.com/B_Renger ●
    Jahro
    Jahro

    55 abonnés 684 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mars 2018
    Ce à quoi nous invitent les artistes anthropologues Paravel et Castaing-Taylor n’est pas vraiment un film, ni même un documentaire. Parlons plutôt d’happening vidéo. Il faut attendre la cinquième minute pour entendre une voix, la vingt-septième pour un premier visage. Le reste est une suite d’images tirées d’une caméra mouvante dans l’obscurité, d’une autre abandonnée sur le bastingage, d’autres encore suspendues aux mats qui filment le ballet des vagues. C’est vrai qu’on voit le quotidien des pêcheurs, leur métier brutal, éreintant, sans concession et pourtant nécessaire ; mais c’est aussi et d’abord le prétexte d’un objet graphique : la danse du rafiot pris dans la tempête, encerclé de mouettes en surimpression, la peau des matelots tannée, usée, leurs muscles aux tatouages bourrus, maculés du sang des poissons qu’ils vident, écaillent, décortiquent sur place – du rouge, du rouge et encore du rouge, au dos de leurs cirés trempés, au bout de leurs cigarettes, sur les parois de leur cabine – et puis tout d’un coup, le regard perdu d’un homme comatant devant une petite télé, ou sonné sous des accords de trash. A mi-chemin entre reportage énigmatique et composition vibrante d’esthétisme, Leviathan surprend, oui, mais regorge d’une puissance formelle incontestable.
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