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Nicolas S
46 abonnés
545 critiques
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3,5
Publiée le 27 septembre 2023
Le personnage principal n'est jamais visible, il est juste une voix qui narre, par dessus de mystérieux plans fixes montrant les lieux parcourus, son retour à Macao, ville inquiétante et méconnaissable, et qui fait le récit de la disparition mystérieuse de son amie Candy. Toute l'action est hors champ, ne restent plus que des fantômes et des signes qu'il faut interpréter. L'histoire, quant à elle, prend un virage fantastique inattendu et qui donne une épaisseur supplémentaire aux plans éthérés et parfois impénétrables qui jalonnent le film. Il s'agit donc ici de cinéma quasi-expérimental, qui rappelle notamment La Jetée de Chris Marker ou Le Navire night de Marguerite Duras. Si l'histoire a du mal à soutenir l'intérêt tout du long faute d'être incarnée, j'ai toutefois trouvé ce film souvent très beau et suffisamment intrigant pour que j'aie envie d'en voir la fin. Que de plans mémorables !
Il faut se laisser emporter dans l'univers de Joao Pedro Rodrigues, la nouvelle vague du cinéma portugais. Un voyage qui nous amène à Macao -ancienne colonie portugaise- entre fiction et documentaire ... intriguant, hypnotique ! A voir.
Avant la sortie prochaine de son nouveau film, séance de rattrapage pour deux films de Joao Pedro Rodriguez. Après Odete, La dernière fois que j’ai vu Macao. C’est son dernier long métrage sorti en 2013 et il est vraiment très étrange. On ne voit jamais les protagonistes. On ne les entend qu’en voix off. Macao est bien le personnage le plus important du film. Le tout finit par être fascinant. C’est visuellement splendide. L’un des plus beau film du réalisateur, co-réalisé avec Joao Rui Guerra da Mata son directeur artistique et son compagnon. Un chef d’œuvre.
Un film d'un ennui abyssal. Je n'ai rien contre les documentaires au cinéma, car s'ils sont bien faits comme par exemple "A sugar man" ça se suit très bien. Le réalisateur (et narrateur, qu'on ne voit jamais car il est derrière la caméra et nous berce de sa voix monotone) nous raconte qu'il doit retourner dans sa ville natale Macao car une amie le lui a demandé. Résultat : une suite de plans fixes de la Ville. Super ! Certains paysages sont jolis, mais lorsque certains plans se limitent à un chat qui dormant sur une terrasse, je ne comprends pas bien l'intérêt. Ce film est tout de même répertorié en documentaire et thriller. Un thriller ??? Sûrement lorsque je dormais, car je n'ai rien vu de tel ! Le chat s'est peut-être réveillé pour tuer une souris ?
A moins d'être un génie, le concept "je débarque dans un endroit sans trop savoir le film que je veux faire, je filme tout et n'importe quoi et je vois au montage ce qu'on peut en tirer", qui semble avoir été la démarche des auteurs, donne rarement des résultats extraordinaires. Il y a pourtant de bonnes choses dans "La dernière fois que j'ai vu Macao": un final planant (ponctué d'images n'ayant rien à voir avec la ville: les soldats de terre cuite de Xi'an, le mont Huangshan), une idée sympa de "voir" Macao à travers les animaux qui la peuplent, une atmosphère mystérieuse dans la dernière demi-heure (chouettes moments de l'arrivée de l'orage). Mais à côté de ça, il y a cette voix off envahissante, cette intrigue à deux balles à laquelle on ne croit pas, et plus généralement un mélange indigeste entre policier et documentaire, qui fonctionne mal. Inabouti.
Disons le de suite, ce film est ovni, ne vous découragez pas même si les 30 premières minutes vous semblent longue, on finit par croire a ce road trip, qui oscille entre docu, onirisme, et échappées bucoliques, il y a du wk wai parfois dans ce film, et meme du c marker. Malheureusement a trop vouloir cache ces heros, le film perd un peu de son intérêt, quelques petit rebondissement scénaristiques auraient été les bienvenu, néanmoins le film demeure la plus belle surprise de cette première moitie 2013.
Il est décidément intéressant ce cinéma portugais avec le grand Manoel de Oliveira mais aussi avec ses "jeunes" réalisateurs comme Pedro Costa ou Joao Pedro Rodrigues. Ce film s'inscrit dans cette production dont les points communs sont les références au passé colonial du Portugal et une recherche formelle très stimulante. Là il s'agit d'un retour d'un homme à Macao devenue chinoise, suite à un appel quasi désespéré de Candy une amie travestie chanteuse de cabaret. Une voix off, celle du narrateur, raconte son histoire pendant que l'image nous montre ce qu'il croise, humains, animaux, lieux, et pendant qu'hors champ se passent les règlements de compte de sociétés mafieuses. Cette construction fonctionne très bien (un peu moins sur la fin qui se dilue trop) nous tenant en alerte sur les trois niveaux. Belle photo, points de vue intéressants, description d'un monde en déclin voire en fin de course, des films qui offrent tout ça on en redemande.
L'unique attrait du film pour moi aura été l'ambitieux projet de concilier documentaire et fiction. L'aspect documentaire n'étant pas uniquement parallèle à l'aspect fictionnel, mais les deux s'emboîtant régulièrement pour former un tout chimérique qui démontre l'étendue du talent du réalisateur. La forme est donc à louer. Le fond m'a semblé creux, lassant, et surtout trop prétentieux. L'idée de dépersonnaliser les personnages en ne les montrant jamais entièrement (on ne voit jamais leurs visages) agace au plus haut point. En somme, je n'ai pas du tout accroché. Mais la subtilité de la réalisation est à reconnaître, même si elle se laisse emporter par son élan, à tel point qu'elle en oublie le pauvre spectateur perdu et atterré par ce fossé qu'a voulu creuser le réalisateur entre eux.
Cette mélopée lancinante utilisant la technique de la caméra subjective et de la voix off peine à maintenir l’intérêt constant du spectateur. Le film est intrigant dans sa première moitié mais finalement il n’apporte aucune surprise ni dramaturgie, le semblant d’histoire sur lequel il repose demeurant aussi léger qu’une aile de papillon. Il ne donne en tout cas aucunement l’envie de se rendre à Macao, cité laide et glauque à souhait (du moins telle que montrée à l’écran).
De manière exogène, les long-métrages rendent compte de la situation morale et politique d’un pays à un moment précis. Les scénarios peuvent bien se situer des siècles auparavant, l’idée provient d’un écho dans le présent de l’auteur. Les cinéastes portugais sont taraudés par le passé colonial du Portugal, sorte d’âge d’or révolu d’un pays riche et rayonnant. Michel Gomes (Tabou, 2012) s’attachait aux colonies africaines à travers le prisme du souvenir quasi-historique de son personnage mourant, le binôme à la réalisation de La dernière fois que j’ai vu Macao se penchent, quant à lui, sur les possessions asiatiques qu’ils lient par Joao Rui Guerra da Mata qui y fit son enfance. De ces deux films se dégagent une nostalgie profonde pour un temps révolu dans lequel le Portugal avait encore un rôle à jouer. Mais plus généralement d’un monde qui se fait sans l’Occident et dont le Passé est déjà loin. Si Macao appartient à la Chine seulement depuis 1999 après quatre siècle sous la couronne portugaise rien ne reste, pas même la langue qu’on retrouve seul sur le nom des rues comme pour montrer les vestiges de la grandeur portuguaise. La fin du colonialisme marque la fin d’un rayonnement global et le début d’une descente tant économique que culturelle. La situation critique actuelle du Portugal entraîne un logique regard sur un passé qui sonne alors comme un âge d’or. Il n’y a nullement une envie d’un retour du colonialisme ou un quelconque discours raciste sur la hiérarchisation des « races » seulement un regard sur un pays autrefois glorieux et maintenant obligé par la conjoncture à s’enliser dans la pauvreté dont seuls la cupidité et le vol permettent de sortir comme chez De Oliveira avec Gebo et l’Ombre (2012).
Macao devient alors un fantasme double : celui du peuple chinois qui ne peut pas réellement entrer dans cette forteresse de l’Occident – sorte de Las Vegas de l’Asie –, et celui occidental de l’Orientalisme imaginaire. Le film s’ouvre d’ailleurs sur Candy (un travesti) réalisant un play-back légèrement décalé de la chanson de « You Kill Me » de Jane Russell qu’elle interprète dans Macao de Joseph Von Sterberg (1952). Joao Pedro Rodrigues et Joao Rui Guerra da Mata inscrivent alors leur film dans cette fascination factice de l’Orient, pour une Asie en carton-pâte que seuls des images d’archives parvenaient à faire croire à l’exotisme. Les deux compères mettent ainsi en place la vision occidentale d’une Asie dirigée dans l’ombre par des superstitions et des sectes religieuses empreintes d’une esquisse magie. Cependant, La Dernière fois que j’ai vu Macao ne se cantonne pas à une explication ou une gratuité mais bascule lentement dans une spiritualité envoûtante à la manière d’un Apichatpong Weerasethakul.
Si le film dresse des liens avec l’œuvre de Sternberg, c’est pour mieux s’y opposer. Que se passerait-il si les films n’étaient pas des scénarios rodés et surfaits ? Que faire si comme dans le film les bas de Jane Russell n’avait pas été rattrapés par Robert Mitchum scellant ainsi leur rencontre et flottaient bêtement comme dans La Dernière fois que j’ai vu Macao ? L’œuvre des cinéastes portugais est celle de la non-rencontre, de l’errance solitaire. A l’image de la solitude dans un Macao surpeuplé, les personnages se croisent sans jamais pour se rencontrer étant ainsi obligé à l’impersonnalité du téléphone. Les réalisateurs filment d’ailleurs des cabines sans interlocuteurs avec pourtant le son d’une conversation comme pour se rapprocher d’une réalité isolée dans laquelle les interlocuteurs ne se voient pas et évitent ainsi de tomber dans un banal champs-contrechamps fictif.
La Dernière fois que j’ai vu Macao est une œuvre sur la disparition. D’abord, celle de Candy amenant le protagoniste en voix-off à se replonger dans son enfance. Mais le film devient grandiose par son traitement de personnage fuyant et finalement hors-champs. Le héros ne sera qu’une simple paire de chaussures avançant, ou une main fumant une cigarette. A ce jeu de hors-champs répond un scénario dans laquelle les hommes disparaissent préférant échapper à une humanité déclinante en se transformant en animal à l’aide d’une cage mystique. Même si cela paraît aberrant, jamais le film ne tombe dans un mysticisme de facilité.
Cependant, la maestria du film réside dans cette capacité de faire naître la fiction avec la tension et l’intérêt qui en découle à partir d’une suite d’images à base documentaire. Joao Rui Guerra de Mata ne croit pas en un « documentaire pur et dur » c’est-à-dire avec une impartiale objectivité puisque le regard du cinéaste et le montage amène obligatoirement une subjectivité qui est le nerf du documentaire. La Dernière fois que j’ai vu Macao n’est pas à la base une fiction mais une suite d’images-documentaire qui par le biais du film noir (voix-off) devient un récit. Il y a alors tout un jeu avec le son entre le diégétique et l’extra-diégétique. Le son « mise en scène » est le moyen de lier les plans et de faire des images-fiction. Ainsi, le personnage d’Akan (ami de Candy) n’est pas un acteur mais un simple passant que les cinéastes portugais ont suivi sans lui parler, sans rien lui dire. C’est par l’instantanéité de la vie que la fiction se crée. Le film balance entre ce jeu de fiction/réalité jusque même dans son scénario puisque le premier meurtre n’est finalement qu’un jeu devenu vrai.
La Dernière fois que j’ai vu Macao est une œuvre atypique, une création originale et audacieuse qui allie à la mise en scène de la fiction, la spontanéité du documentaire ; à l’identification visuelle, celle des autres sens ; à la fiction, une sorte d’empreinte historique. Les compères portugais sont audacieux, et lorsqu’elle paye, c’est pour faire des miracles, ou ici un bijou.
bonjour vu la semaine derniere en presence des 2 réalisateurs .j'ai trouvé le film sans interet et même très ennuyeux.j'aurai du faire comme beaucoup de monde ce soir là,partir avant la on espére toujours que ça vas s'arranger que la fin vas débloquer le film mais là:rien n'y aller pas l'histoire est nulle et en plus c'est mal filmé.
Un film curieux qui oscille entre documentaire, film noir, film fantastique, autour du thème de la période coloniale portugaise mais surtout de l'absence ... Tout est dans la puissance de la mise en scène et du montage, dans l'originalité du parti pris de ne pas nous montrer les héros (absence toujours !) : excepté la chanson d'ouverture, toute l'action se passe toujours hors champs. Les images sont belles, l'ambiance est oppressante jusqu'à cette conclusion très onirique version fin du monde : une fois que l'on est rentrés dedans, ce petit film visiblement bricolé avec les moyens du bord a tout d'un grand.