Derniers Avis sur Tricked

Avec Steekspel, projet au scénario participatif, Paul Verhoeven retrouve les Pays-Bas et, avec eux, la veine plus néoréaliste de son cinéma après un séjour à Hollywood placé sous le signe du blockbuster. Ses personnages semblent avoir grandi avec lui, en témoigne le choix d’un protagoniste principal père de famille, là où les héros de Turkish Delight (1973) ou Spetters (1980) étaient des adolescents confrontés aux responsabilités de la vie d’adultes. Aussi regarde-t-il la jeune génération avec beaucoup d’humour et de tendresse : le second degré permanent, l’instabilité émotionnelle, la liberté des corps et de la parole face à des parents habitués à sauver les apparences, à étouffer ce qui saute aux yeux mais ce qui ne doit rester de l’ordre de la rumeur. Le film est une vaste querelle familiale au sein de laquelle se répercutent les intérêts des collègues de travail, suivant l’idée que de la réussite professionnelle de Remco dépend la survie matérielle de sa famille bourgeoise. Il se situe entre une franche critique de ce milieu, à la Chabrol, et un savoureux jeu de massacre tel qu’il était orchestré, entre autres, par Festen (Thomas Vinterberg, 1998), fort d’une réalisation précise quoique peu délicate.

Le récit épouse la forme d’un étau qui se resserre progressivement, prenant au piège un homme qui, néanmoins, ne cède jamais ni à la panique ni à la détresse ; nulle fatalité ici, mais la défense et l’illustration de la cellule conjugale comme dernier rempart au chaos, que Verhoeven se plaît à révéler dans sa complicité et sa duplicité fondamentales. La clausule, pied de nez adressé au cliché du masculin séducteur, n’est pas sans évoquer la maréchale de Grancey mise en scène par Voltaire dans un texte parodique : « Quand j’épousai M. de Grancey, nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop gardé ma parole, ni lui la sienne ; mais ni lui ni moi ne promîmes d’obéir. » Un petit film modeste mais non négligeable et bien interprété, similaire à une chronique de la vie de tous les jours.

Même après toutes ces années et tous ses films, Paul Verhoeven réussi encore à nous surprendre. Nouvelle illustration avec ce drame riche en rebondissements, fort bien interprété et produit d'une façon très singulière.

Première excellente nouvelle, Paul Verhoeven is back! Le génie hollandais n'avait pas montré le bout de son nez depuis son mémorable Black Book en 2006. 8 ans d'absence, autant dire une éternité, tant le ciné a besoin d'un homme comme Polo. Chaque mois depuis 8 ans, je fouine sur le net pour savoir si le hollandais violent se décide enfin à revenir aux affaires, quête qui se terminait la plupart du temps par une absence totale de projets jusqu'à ce que...Expliquons d'abord le concept du film: Tricked mise sur la participation du public à l'élaboration de son scénario dont seules les 4 premières minutes du script étaient écrites à la base. A partir de ces uniques éléments initiaux et une demi-douzaine de personnages, des milliers d'internautes constitués en équipe ont participé entre le 21 septembre 2011 et la fin 2012 à l'élaboration de Tricked, le tout découpé en huit parties. Paul Verhoeven s'est chargé de mettre en boîte tous les scénarii validés par l'équipe de production. Une méthode participative avant gardiste qui a apparemment bien gonflé le hollandais puisqu'il a récemment déclaré: "Non, le public ne sait pas écrire, pas professionnellement, en tout cas. C'est comme ces télé-crochets où tout le monde semble se dire que parce qu'ils savent chanter un peu, ils méritent d'avoir du succès. Les films, ça reste encore réservé aux pros.»Avec Tricked, Verhoeven prouve une nouvelle fois sa science de la mise en scène. Le scénario n'a rien de révolutionnaire, bien au contraire. Des histoires banales de coucheries et de chantages tout droit issues de l'épisode pilote d'Amour gloire et beauté. Sauf que là, l'épisode est réalisé par Verhoeven et ça, ça change tout mes amis. 55 minutes qui passent comme une balle, montage de dingue, fluidité de la mise en scène, perversion à tous les étages, aucun doute, on est bien chez le réalisateur de Basic Instinct. Le cinéaste sublime un scénario poussiéreux pour nous livrer un petit film nerveux ultra divertissant. Tricked se rapproche d'un film comme Festen pour son image cracra et ses scènes familiales pleine de non dit. Tricked n'a pas la force du film de Thomas Vinterberg mais si ce dernier avait du adapter ce script ringard, je doute fortement de la qualité du résultat. En bonus sur le dvd il y a un petit reportage qui nous explique la genèse de ce projet un peu foireux, reportage dans lequel on voit notre Paul pétant le feu comme jamais. 75 piges, athlétique, bien sapé, le dentier impeccable, Verhoeven a l'énergie d'un gamin de 20 ans. Cette passion pour le 7ème art et cette envie d'en découdre avec les bonnes mœurs force le respect.

C’est en vérité un téléfilm tourné caméras sur les épaules et disposant d’un budget réduit. Les gros plans sont nombreux ainsi que les champs contre-champs ce qui ne permet pas une très belle mise en scène comme celle qui fait tout le prix de ‘’Showgirls’’ . C’est aussi pour Verhoeven l’occasion d’expérimenter une nouvelle façon de concevoir un film. Le scénario de ‘’Tricked’’ se compose de 4 parties, la première étant due au scénariste du réalisateur, la seconde étant un assemblage des idées de différents auteurs ayant vu la première partie et les deux suivantes sont bâties sur ce principe. Le résultat est excellent et surprenant car Verhoeven garde toujours la main. Comme d’habitude, c’est d’une grande liberté et très permissif, limite cynique et si le film montre la vraie vie des jeunes nantis des années 2010, il n’est pas à montrer aux adolescents ou alors à contrario, pour ce qu’il ne faut pas faire. Les actrices sont parfaites, en particulier la jeune femme qui s’autorise des rapports sexuels avec trois membres d’une même famille.

Plus qu’un réel film, Tricked est avant tout une expérience. En effet, Paul Verhoeven est parti d’un début de scénario de 5 pages écrit par Kim van Kooten et a demandé aux internautes d’en écrire la suite afin de créer un moyen métrage. A chaque fois qu’une partie était validée par l’équipe professionnelle, Verhoeven tournait celle-ci sans connaitre se qui se passerait dans la suivante. Ce qui est le plus étonnant dans cette manière de faire est que le résultat final tient globalement la route : cela est dû essentiellement par la sélection effectuée par les professionnels car les séquences proposées par les internautes pouvaient partir dans des directions complètement opposées aux intentions de base et ne prenaient pas en compte qu’un film est un ensemble globalement cohérent et non un empilement de séquences. Malgré cette cohérence maintenue, la multiplicité des auteurs fait que certains sujets évoqués sont complètement oubliés par la suite spoiler: (Merel et Lieke prennent de la drogue au début, ce qui n’est plus jamais évoqué par la suite)
, qu’il n’y a pas réellement de sous-texte (cela se limite à l’intrigue principal) et que le twist du film spoiler: (Nadja n’est pas réellement enceinte et cette mascarade n’a pour but que d’arnaquer Remco)
est facilement devinable spoiler: (bien qu’on ne reconnaisse pas obligatoirement bien le tampon dans la séquence des toilettes)
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Cet aspect expérimental fait que ce film tranche dans la filmographie de Paul Verhoeven. En effet, le film possède un ton assez léger le rapprochant de la comédie, genre que Verhoeven n’avait plus abordé depuis Business is Business même si ses films possèdent souvent un humour assez grinçant. On sent d’ailleurs l’appartenance à ce genre par la musique, qui dès le générique de début indique le ton, et par le fait que le film se termine par un gag.
De plus, outre le genre, ce qui surprend dans ce moyen métrage est le style de réalisation. En effet, Verhoeven filme beaucoup en caméra portée sans que le résultat soit obligatoirement stable, chose qu’il n’avait plus faite depuis de nombreuses années : on pense régulièrement à Lars von Trier et aux films du Dogme95 (notamment à Festen de Thomas Vinterberg par sa séquence d’anniversaire).
Ainsi, Tricked est un moyen métrage qui vaut plus pour son aspect expérimental que pour ses réelles qualités artistiques. Il est donc plutôt plaisant à suivre mais est loin de faire partie des grandes œuvres du cinéaste.

Six ans après le très réussi "Black Book", Paul Verhoeven revient avec le projet expérimental "Tricked", destiné à la télévision hollandaise. Projet où les quatre premières minutes ont été écrite puis la suite a été suggéré par des internautes, que Verhoeven a ensuite triés et assemblés pour un moyen-métrage de 50 minutes.

Alors, première bonne nouvelle, c'est que les fragments rassemblés forment un ensemble cohérent et deuxième bonne nouvelle, c'est que c'est un moyen-métrage de qualité. Tournant autour d'un brillant homme d'affaires et coureur de jupons qui va voir sa vie bouleversée le jour de ses 50 ans, Verhoeven signe une comédie captivant, cynique et recelant de plusieurs bonnes idées. C'est un plaisir de suivre cet homme qui va voir les différentes femmes de sa vie lui tombé dessus allant de sa propre femme à ses maîtresses ou sa fille. Verhoeven pose le cadre d'un milieu très aisé où manipulation, sexe libre, corruption et cynisme sont de mises et le hollandais s'amuse dans sa description de vie de couple. Bien rythmé, le suspense est présent et Verhoeven magnifie ses actrices, notamment la belle Gaite Jansen.

Suite à ce moyen-métrage de cinquante minutes, on trouve un documentaire retraçant la démarche de Verhoeven et sa façon de faire. Assez court (30 minutes), on le voit travaillant sur Tricked au milieu des acteurs et techniciens et on découvre aussi l'homme et ses convictions artistiques (refusant notamment de s'impliquer dans des projets de suites de ses propres films, ce qui l'a notamment poussé à refuser "Minority Report", d'abord prévu comme une suite à "Total Recall").

Bref, comme il le dit lui-même, c'est son 14ème film et demi, un moyen-métrage captivant et de qualité suivie du making of, de quoi patienter en attendant sa future réalisation qui devrait être "Elle", adaptation du roman de Philippe Djian "Oh..." avec Isabelle Huppert.

Presque 6 ans après son dernier, film Paul Verhoeven le papa de "Robocop" ou de "Basic Instinct" pour ne citer qu'eux revient sur le devant de la scène avec ce nouveau film ou plutôt sa nouvelle expérience comme il le dit lui-même puisque c'est un film ou le script a été proposé aux internautes pour les solliciter en vue de continuer l'intrigue. C'est un film qui mêle coucheries et trahisons c'est du déjà vu et complètement prévisible malgré quelques fausses pistes on est proche d'un téléfilm mais comme il s'agit d'un moyen métrage (55 minutes) ça rend le tout plutôt sympa à suivre en plus les acteurs sont convaincants en particulier Peter Blok et la pétillante Gaite Jansen. La demi heure qui reste dans le dvd contient tout ce qui se passe dans les coulisses comme la lecture du scénario ou bien les scènes de tournage donc rien de bien passionnant.

Première excellente nouvelle, Paul Verhoeven is back! Le génie hollandais n'avait pas montré le bout de son nez depuis son mémorable Black Book en 2006. 8 ans d'absence, autant dire une éternité, tant le ciné a besoin d'un homme comme Polo. Chaque mois depuis 8 ans, je fouine sur le net pour savoir si le hollandais violent se décide enfin à revenir aux affaires, quête qui se terminait la plupart du temps par une absence totale de projets jusqu'à ce que...

Expliquons d'abord le concept du film: Tricked mise sur la participation du public à l'élaboration de son scénario dont seules les 4 premières minutes du script étaient écrites à la base. A partir de ces uniques éléments initiaux et une demi-douzaine de personnages, des milliers d'internautes constitués en équipe ont participé entre le 21 septembre 2011 et la fin 2012 à l'élaboration de Tricked, le tout découpé en huit parties. Paul Verhoeven s'est chargé de mettre en boîte tous les scénarii validés par l'équipe de production. Une méthode participative avant gardiste qui a apparement bien gonflé le hollandais puisqu'il a recemment déclaré:

"Non, le public ne sait pas écrire, pas professionnellement, en tout cas. C'est comme ces télé-crochets où tout le monde semble se dire que parce qu'ils savent chanter un peu, ils méritent d'avoir du succès. Les films, ça reste encore réservé aux pros.»

Avec Tricked, Verhoeven prouve une nouvelle fois sa science de la mise en scène. Le scénario n'a rien de révolutionnaire, bien au contraire. Des histoires banales de coucheries et de chantages tout droit issues de l'épisode pilote d'Amour gloire et beauté. Sauf que là, l'épisode est réalisé par Verhoeven et ça, ça change tout mes amis. 55 minutes qui passent comme une balle, montage de dingue, fluidité de la mise en scène, perversion à tous les étages, aucun doute, on est bien chez le réalisateur de Basic Instinct. Le cinéaste sublime un scénario poussiéreux pour nous livrer un petit film nerveux ultra divertissant. Tricked se rapproche d'un film comme Festen pour son image cracra et ses scènes familiales pleine de non dit. Tricked n'a pas la force du film de Thomas Vinterberg mais si ce dernier avait du adapter ce script ringard, je doute fortement de la qualité du résultat.

En bonus sur le dvd il y a un petit reportage qui nous explique la génèse de ce projet un peu foireux, reportage dans lequel on voit notre Paul pétant le feu comme jamais. 75 piges, athlétique, bien sapé, le dentier impeccable, Verhoeven a l'énergie d'un gamin de 20 ans. Cette passion pour le 7ème art et cette envie d'en découdre avec les bonnes moeurs force le respect. Je peux maintenant vous annoncer que le réalisateur s'attèle à un nouveau projet, un sérieux celui ci, avec l'adaptation cinématographique du roman Oh de Philippe Djian. Quand on lit le résumé du prix Interallié 2012, on se demande comment on va pouvoir attendre jusqu'à la sortie du film.

Le roman Oh raconte trente jours d’une vie sans répit, où les souvenirs, le sexe et la mort se court-circuitent. La narratrice, Michèle, vient d'être violée. Elle dirige une agence de scénaristes, entretient sa famille et met à la porte son mari quand il lève la main sur elle. Pourtant, elle acceptera par la suite les mises en scène de viol de son agresseur. Elle a aussi une liaison avec le mari de sa meilleure amie, un fils qui kidnappe le bébé de sa femme, une mère de 75 ans aux amants trois fois plus jeunes qu’elle, un père en prison pour avoir massacré des enfants...

On dirait presque que Philippe Djian a écrit ce bouquin dans le seul espoir que Verhoeven en réalise la version live.

Belle grosse bouze mais plutot bien joué notamment du côté féminin. Et on se contrefout mais alors totalement du petit docu sur le réal (pour qui se prend-t-il serieusement ???) Un téléfilm ne méritant pas d'être diffusé nul part.

Tricked, un petit film que j'aurais qualifié de petit téléfilm. Cependant, je le trouve très bien. De beaux coups tordus, des petites scènes bien trouvées avec des acteurs bien sélectionnés ! Par contre, je ne vois pas bien le rapport avec le documentaire qui suit... A voir !

Moyen métrage sympathique. Le film fait en réalité moins d'1h, il est accompagné d'un documentaire très intéressant sur Verhoeven.

Paul Verhoeven, un nom que j'associe toujours à des classiques de la science-fiction comme "RoboCop" et "Total Recall", je ne m'intéressais plus à lui depuis un bon moment, je sais juste qu'il avait fait un come back avec "Black Book" (que je n'ai pas encore vu à ce jour). Le hasard a voulu que je regarde ce film, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. L'histoire est plutôt simpliste au premier abord, mais efficace, celle d'un homme d'affaire qui se retrouve tiraillé entre ses associés, sa femme et ses maîtresses. Le film se regarde admirablement bien avec une bonne fluidité niveau technique et une certaine qualité d'écriture, les rôles sont convaincants et l'intrigue se développe de manière plutôt rythmée. Et là surprise ... il s'agit en définitive d'un moyen métrage de 50 minutes suivi d'un documentaire d'environ une demi heure sur le processus créatif de Verhoeven sur le film. Ce fameux procédé consiste a se servir de morceaux de scénario écrit par des internautes, de les mettre bout à bout pour arriver à un résultat final, tout en faisant découvrir ses parties aux acteurs au fur et à mesure, comme le dit le réalisateur, "plonger vers l'inconnu" ... Il laisse d'ailleurs au spectateur sa propre interprétation quand à la finalité de l'histoire et sa signification en tant que propre autoportrait. "Tricked", ou plutôt comme Verhoeven le nomme, "14 1/2" est donc un film expérimental et plutôt réussi qui reste intéressant et assez captivant, tout comme son complément informatif.