Après un petit entracte plutôt moyen dans l’univers du western (Albert à l’Ouest), Seth MacFarlane retrouve son cher petit Ted. Il faut bien avouer que le premier opus, qui date de 2012, avait été une agréable surprise. En effet, pour avoir réussi à accumuler plus de 508 millions de dollars à travers le monde, autant dire que l’ours en peluche vulgaire et pervers avait su se faire une place dans le cœur des spectateurs. Cette suite était donc très attendue au tournant ! Malheureusement, cette dernière n’a pas eu le succès escompté, ne remportant que 216 millions de dollars. Que s’est-il passé pour en arriver à ce point ? C’est ce que nous allons voir dans cette critique.
La première chose qui manque à ce second film, c’est bien évidemment l’effet de surprise de l’opus précédent. Et pour cause, ce n’est pas tous les jours que l’on voit une efficace comédie américaine avec en tête d’affiche un nounours qui se drogue avec son meilleur pote en parlant de Flash Gordon et de sexe. Le tout saupoudré d’une bonne dose d’humour à la MacFarlane, à savoir corrosif au point de n’épargner personne, pas même les plus grandes célébrités telle que Katy Perry. Comme on savait désormais à quoi s’attendre, pas étonnant que cette suite ne se montre aussi ravageuse que son aîné. Néanmoins, c’est avec un réel plaisir que l’on retrouve Ted, toujours aussi bien modélisé par ordinateur, en train de vivre de nouvelles mésaventures politiquement incorrectes.
Dès les premières minutes, le film nous remet aussitôt dans le bain. Partant sur une intrigue farfelue
(Ted tentant de prouver son humanité pour avoir un enfant) débutant sur un mariage style conte de fées pour ensuite poursuivre avec un générique en mode comédie musicale,
le film enchaîne les situations rocambolesques les plus dingues :
tentative de masturbation sur le quaterback Tom Brady, tout une réserve de sperme croulant sur le personnage de John, un hilarant caméo de Liam Neeson, présentation de la firme Hasbro comme l’antagoniste principal
… Les occasions de rire ne manquent pas ! Même si Mark Wahlberg semble moins impliqué que précédemment et que Mila Kunis, grande absente de ce deuxième épisode, nous manque un peu. Fort heureusement pour cette dernière, elle est remplacée par une Amanda Seyfried qui s’éclate comme une gamine. Cela fait plaisir à voir et l’on sort du visionnage du film divertit… du moins, pendant la première partie de celui-ci.
La seconde témoigne hélas d’une impressionnante baisse de régime qui s’avère fatal à l’ensemble. Si Ted 2 partait sur de très bonnes bases comiques et même scénaristiques, il se prend les pieds dans le tapis aussitôt qu’il ne sait plus trop quoi nous raconter. Car après nous avoir presque faire rire aux larmes et avancer son protagoniste aussi loin que possible, cette suite vire dans la monotonie et s’étire à l’excès. Comme si MacFarlane devait absolument respecter une durée de film afin d’être distribué en salles. Du coup, on se retrouve avec un long-métrage perdant de son efficacité humoristique, se plongeant dans la banalité la plus totale. Pour argumenter ce propos, à part quelques petits délires par-ci par-là (
filmer un champ de cannabis sous la musique de Jurassic Park
, par exemple), Ted 2 évite bizarrement tout ce qu’il aurait pu « descendre » (
le comic-con juste réduit à une baston entre personnages emblématiques, Morgan Freeman idolâtré…
) pour n’être finalement qu’une comédie hollywoodienne classique, baignant dans les clichés et les bons sentiments. Le rire laisse ainsi la place à l’ennui, et c’est fort dommage…
Et c’est sans doute pour cela que Ted 2 n’a pas aussi bien marché que son prédécesseur. S’étant reposé sur ses lauriers acquis avec le premier opus, Seth MacFarlane s’est abandonné à la facilité pour nous offrir une suite certes sympathique (surtout pour sa première partie) mais n’ayant pas la même puissance comique. En tirant trop sur la corde, le réalisateur a rendu son ours en peluche aussi oubliable que son film. Pas sûr qu’il parvienne à retrouver le cœur du public, à moins bien sûr de l’étonner une nouvelle fois. Mais après un personnage tel que Ted, que pourrait-il faire pour y arriver ? Ne nous voilons pas la face : ce n’est pas gagner d’avance !