Ça m'a fait plaisir de retrouver Ted, dans cette suite qui regroupe tout ce que j'aime: c'est irrévérencieux, pleinement en phase avec notre époque et bourré de références. Bien sûr, il faut avoir des connaissances cinématographiques et connaître quelques petits détails sur des peoples ou bien la politique, sinon on passe à côté de la majorité des vannes. Il y a des guests remarquables (Liam Neeson hilarant, David Hasselhoff, Jay Leno, Morgan Freeman), des piques délirantes sur des people (Kardashian, Bieber, Steven Tyler), des blagues très actuelles autour des réseaux sociaux (Facebook et Twitter), des critiques de la société américaine (le puritanisme, les mariages sans aucun sens, les armes à feu, la drogue), l'utilisation parfaite et poilante des grands shows américains du soir, des allusions intelligentes à l'actu (Charlie Hebdo, Robin Williams) et de multiples références appuyées à la pop-culture: le cinéma (Rocky, Seigneur des Anneaux, Star Wars, Star Trek, Jurassic Park), la chanson (la fameuse Reine des Neiges), les séries (l'ours sur la table rappelle Dexter), les événements geeks (le Comic-Con). Le film se permet aussi des situations hallucinantes (la voiture) ou bien des moments plus légers (la chanson dans les bois), sur un scénario qui en dit long sur l'appât du gain ou l'exclusion des minorités. À ce titre, l'idée du procès de l'ours est à la fois un moyen de symboliser la lutte pour l'égalité, autant que de dénoncer les procès idiots qui se multiplient aux US. D'ailleurs, ce procès est étrange car si l'ours n'est pas considéré comme humain, comment peut-il avoir droit à un procès, il faudrait qu'il soit humain pour avoir une chance de se défendre devant un tribunal pour la reconnaissance de son statut d'humain, mécanisme introspectif hélas pas exploité ici. Pour le reste, le film est un peu trop redondant au début et quelques blagues salaces tombent à l'eau. Enfin, les acteurs sont à fond, de la blonde écervelée en passant par l'ami déjanté, l'avocate addict et la voix réussie de l'ours. Au final, ce film est un concentré d'humour bien dans son époque. Ça fuse de partout et il y très peu de déchets.