Ted revient au cinéma ! Après un beau succès dans les salles, Seth MacFarlane a décidé de donner une suite aux aventures de l’ours en peluche le plus déjanté d’Amérique. Une suite réussie qui reprend la même formule que le premier épisode. Seth MacFarlane est surtout connu pour les séries animées "Family Guy" (qui n’est pas écrite par des lamantins) et "American Dad". Il est donc tout à fait à l’aise avec le format épisodique nécessaire à ce genre de séries. Et pour "Ted 2", c’est pareil. Au lieu de nous faire une suite proprement dite, le réalisateur choisit de mettre l’histoire de côté afin de se concentrer sur ce qui lui tient le plus à cœur : les vannes. L’histoire ? On s’en fout. En fait, elle est déjà racontée dans la bande-annonce. Les enjeux sont bidons et MacFarlane en est bien conscient. Son tour de force pour "Ted 2" ? Assumer cette histoire bidon à 100% et n’en faire qu’un fil rouge pour enchaîner les gags à un rythme effréné. Contrairement au scénario, les bandes-annonces ne dévoilent que la partie émergée de l’iceberg dans ce domaine. Et première chose, Ted garde son humour si irrévérencieux qui a fait le succès du premier film. Ce nouveau film regorge de caméos et Ted est plus vulgaire, plus défoncé et plus pervers que jamais. Notre ours en peluche préféré et son thunder buddy (Marky Mark) sont entraînés dans des situations plus absurdes les unes que les autres et leur stupidité est plus délicieuse que jamais. Le scénario ? Au final, le spectateur s’en fiche, tant que Ted et John continuent de le faire rire. Et ça marche. En fait, "Ted 2" est construit comme l’un des épisodes d’une des séries animées de MacFarlane. Il y a un contexte, une histoire, des péripéties, mais à la fin, tout redevient (presque) normal. Oh, certes, le plot global de "Ted 2" avance, mais ce n’est pas vraiment la chose la plus intéressante du film. Amanda Seyfried remplace Mila Kunis dans le rôle féminin. L’exemple parfait pour illustrer cette écriture ? Un détour d’une dizaine de minutes en plein milieu du film. Une parenthèse qui n’a aucune incidence sur l’histoire et qui semble sortir de nulle part. Tout ça pour quoi ? Pour un gag. Mais le meilleur du film, donc le jeu en vaut la chandelle. D’ailleurs, ça faisait très longtemps que je n’avais pas pleuré de rire au cinéma. Alors oui, ça vaut le coup. Pour les gags, MacFarlane assure, donc. Pour le reste, un peu moins. L’absence de Mila Kunis dans cette suite se fait tout de même largement sentir. Dans ce nouvel épisode, le personnage féminin est remplacé par Amanda Seyfried, jeune avocate aussi perchée que nos compères. Même si certains dialogues frisent le génie entre les trois personnages, on ressent tout de même une certaine lassitude. Mila Kunis ancrait en effet les aventures de Ted dans le réel, rendant la vie de l’ours en peluche plus absurde. Dans cette suite, Teddy n’est qu’un personnage loufoque parmi d’autres, un peu comme Brian dans "Family Guy" ou Roger dans "American Dad". Et ça, c’est un peu dommage. Mais le personnage de Ted est lui toujours aussi cool. De plus, on peut regretter un final qui fait redite avec celui du premier épisode. Un final qui donne une impression de fainéantise de la part des scénaristes qui n’ont rien trouvé de mieux que de nous resservir les mêmes péripéties pour conclure leur film. Mais là encore, le scénario misérable est sauvé par des gags de haute volée souvent épaulés par des caméos de luxe. Bref, "Ted 2" se déguste comme un épisode des séries animées de MacFarlane. Sans réels enjeux ni histoire solide, le film se contente d’aligner les gags les uns après les autres, le scénario ne faisant office que de liant. Est-ce une mauvaise chose ? Pas tout à fait. MacFarlane maîtrise parfaitement cette écriture et on ne s’ennuie pas une seule seconde, tant l’humour est maîtrisé. Bref, une suite réussie qui, cependant, manque un peu d’âme mais qui vous satisfera pleinement si vous êtes un adepte du premier film. Sinon les acteurs sont toujours aussi bons et les décors vraiment sympathiques. Une comédie américaine réussie en définitive