Suite au succès du premier volet, une suite fût directement envisagée et mise en chantier pour le plus grand plaisir des fans de Seth MacFarlane. Devenu l’une des valeurs sûres en matière de comédies décalées et grossières comme en confère le succès de séries comme Family Guy et American Dad, MacFarlane décide d’aller avec ce second film encore plus loin dans l’humour graveleux et dans le politiquement incorrect. Alors que dans le premier, le réalisateur traitait d’un rapport évident à la position de coqueluche et de pseudo popularité de Ted, le deuxième s’intéresse à présent à sa position en tant que citoyen de l’état.
Sans conteste, Ted 2 s’inscrit dans la même lignée que son prédécesseur et c’est peut-être là que se manifeste son principal défaut. Le film enchaine à un rythme effréné les gags, blagues grivoises et autres références geek qui avaient fait le succès du premier épisode. Là où le bât blesse, c’est que MacFarlane s’installe dans une certaine forme de conformisme ; il connait son public, il a grandi et a été baigné dans cette même culture. Le problème c’est que ce que le public demande, c’est qu’il se renouvèle un peu, hors là, rien de ce qui est proposé n’est vraiment surprenant. Si vous connaissez le travail de Macfarlane, que ce soit comme humoriste ou bien comme auteur-créateur, il y a de fortes chances que ce Ted 2 ne soit qu’une succession de « private jockes » et de gags sans réelles surprises. Pour les autres, comme moi, le sentiment sera un poil différent. J’aurais même tendance à dire que j’ai préféré cette suite au premier et ce, en grande partie pour son sous-texte particulièrement intéressant pour une comédie de ce genre. Le réalisateur emprunte une direction qu’il connait déjà, puisqu’il s’exerçait par le biais de ses autres créations à singer et vulgariser des sujets politiques et sociales. Il n’est donc pas étonnant de constater que dans le film, on se retrouve à écouter les différents protagonistes parler de la condition humaine et des droits civiques qui trouvent leur intérêt en la personne de Ted, ours en peluche doté de la parole, mais également de sentiments et qui, aux yeux de l’état, n’est pas reconnu comme étant une personne. Si rien n’est nuancé et que l’ensemble est traité assez grossièrement, ce qui permet du coup de justifier la présence de
Morgan Freeman qui y va de son grand discours poncif propre à l’industrie hollywoodienne
, le scénario a le mérite de détenir des aspirations loin d’être celles de bas étages qu’on aurait l’habitude de retrouver dans des comédies américaines d’été.
Sans véritablement changer de formule, ce Ted 2 bénéficie de certains moments de franches rigolades, restant en adéquation avec ce que Ted premier du nom avait commencé : l’étude de l’ineptie démesurée et du comportement égrillard de l’homme.