Un excellent film, émouvant, qui prouve (comme tout le monde l'a déjà dit avant moi sur cette page) que Speilberg peut d'une part toucher à tout (comédie, drame, film d'action, film historique, SF, fantastique) mais qu'aucun de ses films n'est pas exploité à fond, et réussi à 100%. Ce film nous captive, nous prend et nous fait verser des larmes, tout en nous faisant rire de temps en temps. Non pas par des gags, mais par une réalisation qui prend parfois un ton comique ou ironique, comme dans la scène ou le mari (ou plutôt le maître) de Cellie se met à la cuisine et fait tout flamber (on a une alternance très rythmée du type qui s'active dans la cuisine, et des réactions de sa femme, et au moment où il s'apprête à allumer le gaz, on a un plan rapide de la chaise vide de la femme, on s'aperçoit qu'elle est partie, juste avant que la cuisine flambe.) Bref des scènes dans ce goût-là, m'ont fait beaucoup rire. Le personnage de la femme blanche qui est raciste sans s'en rendre compte (celle qui propose à Sofia d'être sa bonne) est si bien caricaturé qu'il en est à mourir de rire. On retrouve une critique que l'on retrouve dans un autre Spielberg : Amistad, dans le sens où des personnes qui combattent le racisme et veulent aider les noirs sont parfois encore plus racistes que ceux qu'ils combattent (dans Amistad, le personnage principal dit: "je détestent ceux qui détestent la discrimination raciale plus que tout, et dont la deuxième chose qu'ils détestent sont les noirs." Dans La Couleur Pourpre, ce personnage accuse les racistes qui combattent ceux qui disent "les noirs sont inférieurs, ils faut les butter" en disant "il faut bien les aimer, ces pauvres petits nègres!" Bref, ce film est magnifique. Il est dommage que seules les grosses productions de Spielberg soient connus du grand public, car ce film vaut largement "Saving Private Ryan", "Indiana Jones", et d'autres....