Ouais... Y a mieux. Dommage qu'avec ce doc, on tombe dans l'encensement divinatoire d'Angela Davis. Le film aurait gagné à se montrer plus rigoureux dans l'établissement de son portrait, de ses idées et de ses sentiments, au lieu se cantonner à une approche de surface. Par exemple, jamais il n'est porté un regard véritablement distancé et critique sur le personnage! Pourquoi défend-t-elle, de manière parfois paranoïaque ("it's a genociiiide") le port d'armes; pire, pourquoi y incite-t-elle? Tout esprit non-violent ne pourra que trouver cet aspect pour le moins gênant! Il se trouve que les attaques de l’État, aussi infamantes et maladivement droitières soient-elles, utilisent des faits d'armes pour justifier sa chasse au mouton noir. Entre la promotion du port d'armes et la facilitation de leur usage, il n'y a qu'un pas. Toute icône du black power qu'elle devint, Angela Davis n'était clairement pas une disciple de Gandhi. D’ailleurs, on ne parle quasiment pas de ses écrits, on a juste droit à quelques phrases de harangues balancées en public pour cristalliser l'attention. Et puis on nous rejoue le fameux procès à suspense et rebondissement censé captiver une cible plus large... Certes, ça fonctionne mais, rétrospectivement, on ne peut trouver ça que gavant et un peu lourd. On aurait pu consacrer ce temps, disons perdu, à des sujets plus politiques (le Vietnam, le problème de la prison, les conflits idéologiques, les luttes féministes) voire à l'après-procès (comme s'il n'y avait, par la suite, rien à dire d'important sur Angela Davis). Pour cela, on pourra se référer à BLACK POWER MIXTAPE. Bref, FREE ANGELA manquait au répertoire mais il se clôt sur une impression d'inachevé, d'inabouti et sur un excès d'émotion, du moins de subjectivité.