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pitch22
170 abonnés
682 critiques
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2,5
Publiée le 23 mai 2013
Ouais... Y a mieux. Dommage qu'avec ce doc, on tombe dans l'encensement divinatoire d'Angela Davis. Le film aurait gagné à se montrer plus rigoureux dans l'établissement de son portrait, de ses idées et de ses sentiments, au lieu se cantonner à une approche de surface. Par exemple, jamais il n'est porté un regard véritablement distancé et critique sur le personnage! Pourquoi défend-t-elle, de manière parfois paranoïaque ("it's a genociiiide") le port d'armes; pire, pourquoi y incite-t-elle? Tout esprit non-violent ne pourra que trouver cet aspect pour le moins gênant! Il se trouve que les attaques de l’État, aussi infamantes et maladivement droitières soient-elles, utilisent des faits d'armes pour justifier sa chasse au mouton noir. Entre la promotion du port d'armes et la facilitation de leur usage, il n'y a qu'un pas. Toute icône du black power qu'elle devint, Angela Davis n'était clairement pas une disciple de Gandhi. D’ailleurs, on ne parle quasiment pas de ses écrits, on a juste droit à quelques phrases de harangues balancées en public pour cristalliser l'attention. Et puis on nous rejoue le fameux procès à suspense et rebondissement censé captiver une cible plus large... Certes, ça fonctionne mais, rétrospectivement, on ne peut trouver ça que gavant et un peu lourd. On aurait pu consacrer ce temps, disons perdu, à des sujets plus politiques (le Vietnam, le problème de la prison, les conflits idéologiques, les luttes féministes) voire à l'après-procès (comme s'il n'y avait, par la suite, rien à dire d'important sur Angela Davis). Pour cela, on pourra se référer à BLACK POWER MIXTAPE. Bref, FREE ANGELA manquait au répertoire mais il se clôt sur une impression d'inachevé, d'inabouti et sur un excès d'émotion, du moins de subjectivité.
Un tout petit film pour une très grande dame, voilà ce qu'on se dit après avoir vu "Free Angela". Encore un documentaire hagiographique à l'américaine qui tombe sur tous les écueils du genre et qui finalement, par des choix de narration "spectaculaires" privilégiant le fait divers au débat d'idées, ne rend pas vraiment justice à son personnage principal ni aux autres protagonistes, qu'ils soient partisans ou opposants. Ce qui est assez frustrant dans ce projet -mais en même temps, le titre est assez programmatique, on aurait donc dû s'en douter- c'est que l'auteur a choisi de se concentrer sur les déboires judiciaires d'Angela Davis et sa traque par le FBI plutôt que de proposer une véritable biographie. On a ainsi l'impression de regarder un de ces films de procès très prisés outre-Atlantique mais souvent assez lourdingue. Dramatisation, effets de manche... de bien grosses ficelles pour un sujet qui mérite plus de subtilité et, surtout, plus de fond. On nous dit qu'Angela Davis était une brillante étudiante en philosophie mais on n'entre jamais dans les détails de l'articulation de sa pensée et de la transposition de cette pensée en action si bien qu'au final, on n'aura qu'une image caricaturale et formatée d'Angela Davis et de ses idées : femme d'action et de conviction éprise de liberté et d'égalité pour ses admirateurs, dangereuse déviationniste prônant le désordre et la violence pour ses détracteurs. Et puis, je veux bien admettre qu'on puisse axer le film sur l'Angela des années 60/70, une époque où l'idée d'engagement prenait tout son sens, parfois sous des formes extrêmement radicales (aujourd'hui, on se contente de "s'indigner" du bout des lèvres et encore, il faut que ça soit un nonagénaire -paix à son âme- qui donne l'exemple !), mais de là à passer complètement sous silence les 40 années qui ont suivi... Voilà pour le fond (ou l'absence de fond). Sur la forme, extrêmement classique dans l'ensemble, "Free Angela" se fait remarquer négativement par un défilé stroboscopique et interminable de coupures de journaux et par quelques scènes maladroitement reconstituées par des acteurs vaguement ressemblants, scènes aussi inutiles que voyeuristes. Malgré tous ses défauts, "Free Angela" reste néanmoins un document rare sur une époque passionnante et sur l'une de ses figures les plus emblématiques. Un document rare, mais une déception au regard de son sujet. Pour palper l'air du temps passé, on préfèrera regarder "Black Power Mixtape" (pour les mouvements d'émancipation) ou "The Weather Underground" (pour la radicalisation des mouvements étudiants).
Il existe des documentaires beaucoup plus intéressants que ce mauvais film à propos de l'histoire d'Angela Davis. Shola Lynch, la réalisatrice, sème davantage le doute, et nous contrarie dans notre quête de vérité, plutôt qu'elle ne raconte les événements. A force de vouloir glorifier, déifier Angela (la personne), le propos est rendu simpliste, superficiel, et pas plus les circonstances du/des drame(s) que les arguments des uns et des autres ne sont exposés. Le message est le suivant : "Le gouvernement est méchant et Angela est gentille, elle est innocente, parce que. Et pour le prouver, je vous mets du piano." C'est un peu court... Voire contre-productif au regard du message initial, pourtant légitime.
C'est dur quand on voit ses propres amis se fourvoyer. Un minimum d'auto-critique, de recherche de la vérité, de transparence et d'humanité aurait permis de transmettre un message autrement plus riche et complexe aux nouvelles générations. Bon mais c'est toujours ça de pris.
Angela Davis est une rescapée. Une ordinaire engagée, une anonyme au destin extraordinaire dont la vie fût une fuite tumultueuse à travers un pays et une époque en proie au Maccarthysme et à la haine raciale. Sans parler bien évidemment de la misogynie ambiante qui règne de façon indiscutable. Et pourtant malgré son sexe, sa couleur de peau, et ses convictions politiques, Angela Davis se relève et résiste. Et l'un des "climax" de sa vie, raconté dans le film, révèle un joli épisode de l'histoire humaine et de l'Histoire tout court. À côté du classique combat opposant l'individu à son Goliath à savoir un gouvernement bien décidé à taper du poing sur la table, le documentaire montre que la voix du peuple peut encore se faire entendre et que son écho résonne encore aujourd'hui. En ces temps d’extrémisme divers et d'immoralité à tous les niveaux, "Free Angela" apparait comme un bel échappatoire et une touchante aventure de l'humanité. Un beau combat pour un beau film.
S’il ne fait aucun doute sur l’influence et l’action majeures de Angela Davis, icône depuis les années 70 de la lutte contre toutes les ségrégations, il est toujours utile de se replonger dans l’histoire contemporaine récente et ainsi se souvenir combien la société américaine des années d’après-guerre est raciste et refermée sur ses préjugés. À l’époque du Ku Klux Klan, la population afro-américaine est loin de bénéficier des mêmes droits que les blancs. Le passionnant documentaire de Shola Lynch revient sur le parcours de l’ancienne enseignante en philosophie, et plus précisément sur son incarcération et le procès qui s’ensuivit. En effet, accusée d’avoir organisé une prise d’otages qui se solde par la mort d’un juge et de quatre prisonniers, Angela Davis est traquée à travers les États-Unis et devient pour le pouvoir en place, sous l’autorité de Richard Nixon, la femme à abattre pour mettre fin aux agitations provoquées par les Black Panthers.
Free Angela fait donc la part belle au procès et au formidable mouvement de solidarité qui dépasse bientôt les frontières du pays. Défendue par des avocats inspirés, épaulée par sa famille et les comités de soutien internationaux, aussi bien en Europe qu’en Afrique, Angela Davis est libérée faute de preuves. Un tournant dans la lutte pour l’égalité des droits qui propulse l’ardente combattante, féministe et communiste, sur le devant de la scène. Elle n’a jamais cessé depuis, avec intelligence et persévérance, de continuer le combat. Et on ne peut s’empêcher de songer en quittant la salle s’il y aura dans une quarantaine d’années encore des hommes et des femmes (donc des années 2000-2010) sur lesquels des documentaristes reviendront pour évoquer leurs engagements à peser sur la marche du monde. Franchement, on en doute beaucoup.
"Free Angela" raconte le procés et le combat d'une femme noire et communiste dans une Amérique en pleine révolution culturelle (fin 60/début 70). Autant dire que le documentaire part déjà sur une base solide et intéressante; un intérêt qui se maintient tout au long. Entrecoupé d'images d'archives et de l'intervention des principaux acteurs de ces évênements (Angela Davis elle même, ses avocats, amis et famille, agent du FBI, magistrat,...), "Free Angela" nous brosse un tableau élogieux de cette femme hors norme. C'est là le principal problème du documentaire. En effet, le sujet est traitée de manière partiale et manichéenne puisque ses détracteurs restent occultés et le fond du procés peu détaillé. Malgré le parti pris, il faut bien admettre que "Free Angela" n'en est pas moins un docu de qualité notamment avec un excellent boulot dans le montage et un trés bon choix de musiques.
La réalisatrice est passée totalement a côté, elle est parvenue a rendre long et plat un sujet et une histoire passionnante. Tout était à porté et pourtant on s'ennuie sévère, les moments cruciaux de l'histoire ne sont pas ou mal introduits. La bande son aurait pu être magique au lieu de ça c'est une vieille guitare criarde qu'on nous inflige ... Si peu pour une aussi grande dame
Figure emblématique du mouvement gauchiste qui s’est intensifié aux Etats-Unis à la charnière des années ’60 et ’70, Angela Davis, professeure d’université, dont la coupe de cheveux de l’époque était aussi célèbre que ses engagements politiques, a depuis quelque peu disparu de la scène médiatique. Ce documentaire nous permet de revivre un épisode particulièrement délicat de son combat qui a bien failli la conduire sur la voie de la peine capitale. Composé de témoignages contemporains et surtout de nombreuses et riches images d’archive, « Free Angela » nous fait replonger non sans nostalgie dans cette période contestataire où dominait l’émulation des combats et des idées.
Un documentaire passionnant sur cette militante d'exception, plein de témoignages et d'images d'archives. On peut regretter que les idées politiques et la lutte d'Angela et de sa famille soient un peu éclipsées par le décryptage du complot dont elle a été la victime et de la construction du mythe, mais on ne peut que saluer le rappel de ce pan de l'histoire et l'hommage rendu aux luttes d'Angela Davis, toujours d'actualité/
Documentaire exemplaire qui se regarde comme un thriller. Les archives comme les interviews sont impressionnantes, sont parfaitement utilisées et ont réellement une valeur historique. Ce documentaire réalisé plus de quarante ans après les évènements fait œuvre utile et nécessaire quand on voit la ségrégation, après une légère embellie, renaître de plus belle.