« Mariage à Mendoza », premier long d'Edouard Deluc avec Nicolas Duvauchelle, Philippe Rebbot , ainsi que le compositeur – chanteur – parolier Benjamin Biolay, sort en salles le 23 janvier 2013, après avoir pas mal buzzé, via de nombreuses avant-premières aguicheuses dans tout l'hexagone.
Synopsis (source : Allociné) Deux frères débarquent en Argentine pour aller célébrer le mariage de leur cousin, à Mendoza, dans l'ouest du pays. La grande aventure, la vraie, voilà longtemps qu'ils en rêvaient...Mais à l'arrivée à Buenos-Aires, Antoine ne va pas bien du tout, comme un type que sa femme vient de plaquer. Marcus est sûr qu'aller au mariage du cousin remettra son petit frère d'aplomb. Il va lui sortir le grand jeu. Des nuits caliente de la capitale aux splendeurs de la vallée de la lune, ils croiseront sur leur chemin un réceptionniste illuminé, une beauté divine, des pierres qui portent bonheur...Sur la route du mariage, au gré d'étapes de plus en plus mouvementées, les deux frères se retrouvent. À un détail près : quand Antoine se requinque, c'est Marcus qui trinque.
« Mariage à Mendoza » est un élixir à consommer sans modération, le genre de petit film sympatoche qu'on adore mater entre potes juste pour se poiler. Un premier film au scénario certes maigrichon et prévisible, mais regorgeant de tendresse, avec des personnages attachants, à l'identification jouable car porteurs d'humanité. À travers ce road-trip argentin, Edouard Deluc nous offre plusieurs moments de cinéma comme on les aime, notamment cette hilarante séquence dans laquelle un rabatteur ramène les frangins au sein dans un bordel. La coutume du genre, souvent friande d'un parcours semé d'embûches, est agréablement respectée pour notre plus grand plaisir. Bémol quand même lorsque « Mariage à Mendoza » tombe par moments dans le piège du film « carte postale », et beauté surfaite de somptueux paysages, en l'occurence de Buenos-Aires et environs, dans le but perfide de captiver le spectateur.
Côté cast', Nicolas Duvauchelle, décidément très à l'aise dans ses baskets en ce moment après le très bon « Comme des frères » en novembre dernier, excelle dans son personnage de trentenaire dévié de sa trajectoire de vie (rangée), prêt à affronter un nouveau cap radical. Philippe Rebbot incarne avec justesse l'aîné de la fratrie, totalement déchaîné en fin de parcours. Saluons aussi les émouvantes séquences du duo, riches d'empathie, notamment lorsque Edouard Deluc aborde des thèmes plus sérieux, comme la dépression et ses conséquences sur la cellule fraternelle. Ils sont épaulés dans leurs aventures par le burlesque mais néanmoins attendrissant réceptionniste Gonzalo, interprété par Gustavo Kamenetzky, acteur local prometteur ; ainsi que par le très joli minois de Paloma Contreras, dont on prédit une grande carrière. Dommage enfin pour Benjamin Biolay, dont la présence ici sur grand écran est polluée par un cabotinage ostentatoire.
Bilan : « Mariage à Mendoza » a tous les atouts pour séduire : une destination de rêve pour une fiesta dépaysante, servie par un savoureux casting. Le premier long métrage d'Edouard Deluc pêche, en revanche, sur son scénario, trop « light ». On est loin quand même loin du chef d'œuvre !
Allons-y uniquement pour la détente !