Ariel Zeitoun, médiocre réalisateur dont aucun film n’arrive à trois étoiles, se lance dans une nouvelle adaptation de la saga à succès d’Anne et Serge Golon avec la volonté de faire moins « à l’eau de rose ». Sur ce point c’est assez réussi : les méchants sont bien noirs, les décors et paysages biens laids. Le casting est une aberration de bout en bout. En premier le choix de Gérard Lanvin, pourtant excellent, qui transforme Joffrey de Peyrac en vieillard. Egalement douteux, Mathieu Kassovitz, quarante six ans au moment du tournage, peu crédible dans le rôle de Nicolas, tout juste sorti de l’adolescence. Nora Arnezeder, plutôt correcte dans le rôle titre, n’a pas la présence de Michèle Mercier, peu aidée il est vrai par son personnage transformé en impulsive vindicative et bravache, bien dans l’air du temps, dont le déficit de féminité est compensé par une scène d’amour qui expose sa fort belle anatomie sous toute les coutures, semblant appartenir à un film érotique. Tomer Sisley, lui aussi très bon, peine à faire croire au très beau et imposant Philippe de Plessis-Bellière, avec une barbe d’une semaine, grunge comme il sied de nos jours, mais impossible à la cour. Ce style crade se retrouve dans les décors, les costumes, les coiffures et les accessoires, voulant certainement faire réaliste. En fait c’est juste moche. Mais le pire n’est pas là. Le visuel sans doute de qualité comme le prouve le duel, est massacré par un montage chaotique, proche par moments de l’esthétique des vidéos clips. L’interprétation de Simon Abkarian qui, dans un style différent, se hisse au niveau de Jean Rochefort est le seul intérêt de ce ratage pitoyable. Cette première partie comme l’appelle le générique de fin, au vu du résultat et de l’accueil glacial du public, n’a toujours pas généré de suite. C’est tant mieux, car comme toujours ce genre de cinéma est financé par une "exception française" qui repose en grande partie sur les taxes et impôts que nous payons.